Suite à la résurgence de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine, la hausse de l’inflation (hausse généralisée et durable des prix des biens et services) au niveau mondial fait l’objet de mesures idoines prises par les banques centrales pour assurer la stabilité des prix en augmentant les taux d’intérêt et par les gouvernements pour atténuer la vie chère.
Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, à l’issue de sa réunion tenue le 1er mars 2023, de relever de 25 points de base le principal taux directeur, le taux d’intérêt minimum de soumission (TMS) auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques commerciales pour le porter à 3,00%, à compter du 16 mars 2023. De même, le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal (TGPM) passe de 4,75% à 5,00%. Le TGPM est le taux directeur fixe (hors enchères) auquel les banques, à leur initiative, peuvent emprunter de la liquidité auprès de la BCEAO sur des maturités allant de 1 à 7 jours. Ce taux est également applicable au guichet spécial de refinancement pour des emprunts dont la maturité est comprise entre 3 mois et 1 an. Il est actuellement fixé à 200 points de base au-dessus du TMS.
Cette hausse est la première effectuée par la BCEAO en 2023 et la quatrième depuis juin 2022 en vue de ramener l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque Centrale (1% à 3%) sur le moyen terme. Même si le taux d’inflation dans l’UEMOA a baissé récemment, il reste encore à un niveau élevé par rapport à l’objectif-cible de la BCEAO. L’inflation qui était de 7,0% en décembre 2022 dans l’UEMOA a diminué à 6,0% en janvier 2023. Toutefois, le taux d’inflation était supérieur à 7,0% en janvier 2023. dans la plupart des pays de l’UEMOA. Soulignons qu’au niveau du secteur bancaire de l’Union, la liquidité reste adéquate et devrait permettre aux banques de poursuivre le financement des économies. Le 6 mars 2023, la BCEAO a refinancé les 106 banques des 8 pays membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à hauteur de 68,64% soit 5500 milliards FCFA sur 8012 milliards FCFA sollicités.
« Nous allons restaurer la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu’il faut », a lancé Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) déterminée à combattre l’inflation et signaler aux marchés financiers que la la hausse des prix était sa principale préoccupation. Le taux d’inflation annuel de la zone euro a légèrement reculé en février 2023 pour le quatrième mois consécutif, à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier 2023, selon Eurostat. Il demeure toutefois à un niveau bien supérieur que par le passé. La baisse des prix de février 2023 est d’ailleurs moins forte que prévue en raison des tarifs élevés de l’alimentation mais elle.devrait diminuer mais rester supérieure au moins jusqu’en 2025 à l’objectif de la BCE à 2% selon les prévisions de la BCE
“Les dernières données économiques ont été plus fortes que prévu, ce qui suggère que le niveau final des taux d’intérêt sera probablement plus élevé que prévu”, a déclaré M. Jerome Powell, Président de la Federal Reserve Bank (Fed), la banque centrale des USA au Congrès le 8 mars 2023 lors de son témoignage sur l’économie sur la décision de la Fed de relever les taux d’intérêt plus fortement et plus rapidement que prévu afin de stabiliser les prix. Au cours de l’année écoulée, la Fed a porté son taux de référence à plus de 4,5 %, soit le taux le plus élevé depuis 2007, en réaction à la hausse des prix la plus rapide depuis plus de 4 décennies. Rappelons que la Fed a pour objectif de stabiliser l’inflation à 2%.
Pour trouver l’équilibre entre juguler l’inflation et stimuler la croissance économique, les banques centrales devront surveiller de près l’évolution des prix et relever leurs taux d’intérêt si les anticipations d’inflation s’inscrivent en hausse. Elles doivent aussi se prémunir contre les risques que des taux d’intérêt plus élevés font peser sur la stabilité financière et le risque de surendettement et de récession économique.
Bamako, le 12 mars 2023
Modibo Mao MAKALOU
Économiste et gestionnaire financier
En même temps la maîtrise de l’inflation à travers le taux de change nous échappe, parce que cette foutue monnaie qu’est le FCFA est un instrument qui échappe à notre contrôle !!!!!!!!!
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