Dans une brillante contribution qu’il nous a fait parvenir, le Conseiller pédagogique à la retraite Abdoulaye Diarra, un ancien cadre de l’Union Soudanaise du Rassemblement démocratique africain (US-RDA) estime que le parti du père de la Nation, feu le président Modibo Kéita, est infecté par le démon de l’autodestruction. Il appelle les uns et les autres à se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard.
e démon vient encore, une fois de plus, d’avaler le grand ouf de soulagement lancé par les militants du parti, pour une éventuelle reconstitution de la grande famille US/RDA.
En 2009, dans un message que j’ai adressé à la Conférence nationale du parti, je disais ceci : "à quoi donc a servi la sagesse de ces vieux expérimentés du RDA qui ont bravé le fusil, les prisons, les affectations arbitraires du colonisateur français, et qui ont mené le Mali à l’indépendance dans l’honneur et dans la dignité ? Peuvent-ils dormir tranquillement sur leurs lauriers, ces vieux compagnons fidèles de feu Mamadou Konaté et de feu Modibo Keita, sans redouter le témoignage de leur conscience ?
L’US/RDA, ce grand parti d’hier, préférant la mort à la honte, est devenu aujourd’hui, la fable et la risée du monde, à cause de ses multiples divisions en son sein, pour, simplement, une question de place". A l’US/RDA, de 1946, il ne revenait jamais à l’esprit d’un militant, quelle que soit sa compétence, de revendiquer un poste de responsabilité au Bureau Politique National (BPN). Sous peine d’être ramené à l’ordre, et sévèrement condamné à jamais. Je pense que le camarde Amadou Djicoroni, le témoin oculaire, ne me démentirait pas.
Notre principe était, sans vote, " l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ". Et c’est ce qui a toujours fait la force principale de notre parti immortel. On se connaît entre soi, et on n’a pas besoin de parler de soi-même, le sel ne se disant pas salé. "A l’œuvre, on reconnait l’artisan ". Laissons le soin aux militants sincères d’apprécier.
Je me vois dans l’obligation, une fois de plus, de définir le caractéristique du vrai militant de l’US/RDA de 1946 : «le militant, c’est avant tout, le citoyen conscient qui respecte la discipline du parti ; c’est celui qui lutte , qui combat pour une cause qu’il a librement choisi de défendre ; c’est celui qui mène, avec conviction profonde, la lutte inlassable pour le triomphe de l’idéal du parti ; c’est celui qui possède les qualités de courage, de persévérance et d’abnégation qui font de luit, le citoyen modèle ; c’est celui qui est suffisamment pénétré des principes du parti, pour mieux éduquer la masse, convaincre les sceptiques, les hésitants et neutraliser les détracteurs».
Le militant doit être honnête, sincère et loyal vis-à-vis du parti, des responsables à un niveau plus élevé. Le militant, qu’il soit dans les bureaux, dans les ateliers, sur les chantiers, dans les champs, doit se considérer comme l’un des fronts de la lutte que nous menons actuellement pour la promotion économique, sociale et culturelle de la Nation. Il doit, en conséquence, par ses initiatives créatrices, par son courage et sa détermination, lutter jusqu’à la victoire finale, et servir d’exemple. C’est enfin celui qui confond son bonheur avec celui des autres.
Militants de l’US/RDA, pour ne pas être à la base de l’éclatement de l’UM-RDA-Faso Jigi. Ressaisissons-nous dans la franchise, dans la loyauté, dans la dignité. Notre parti, l’US-RDA a besoin des hommes, des femmes et des jeunes qui ont pour devise : "servir le parti, et non se servir du parti". C’est à ce prix que tous les partis d’avant-garde qui respectent la vision de Feu Modibo Keita nous rejoindront, après le départ des chercheurs de postes de responsabilité. A bon entendeur salut !
Abdoulaye DIARRA
Conseiller