Suite à notre parution N°021 en date du mardi 02 novembre 2010 intitulée « Grogne au trésor public : les privilégiés du Mali veulent encore et toujours », nous avons reçu de la part de la section syndicale nationale du trésor (SNT) une mise au point sous forme de droit de réponse. Lisez-le !
Monsieur le Directeur de Publication ;
C’est avec intérêt que la Section syndicale Nationale du Trésor a lu l’article intitulé « Grogne au Trésor public : les privilégiés du Mali veulent encore et toujours !» paru dans votre édition N°021 du mardi 02 novembre 2010, Page 4 sous la plume de M.Alfonse MAIGA.
Face aux allégations prêtées à notre syndicat dans vos colonnes, lesquelles jettent le discrédit et l’anathème sur le sens du combat que le syndicat mène au Trésor, notre peine ne peut être que grande, notre désapprobation vigoureuse. Du coup, nous nous réservons le droit de vous apporter quelques précisions en guise de droit de réponse :
La Section Nationale du Trésor réaffirme, maintient et s’en tient sans ambages au contenu de son préavis de grève en date du 14 octobre 2010 ;
Le combat que la section syndicale du Trésor mène ne vise autre chose que l’amélioration des conditions matérielles et morales de l’ensemble des travailleurs du Trésor, où qu’ils se trouvent et à quelque niveau hiérarchique où ils se trouvent. Il ne saurait être mené et dirigé subjectivement contre une personne, fût-elle, responsable de premier plan au Trésor. Par conséquent, les allégations du genre, je cite : « De source sûre, nous apprenons que les syndicalistes sont formels, ils réclament aussi, le départ de certains cadres de la boîte qui semblent vouloir s’éterniser. Et qui ont, à leurs actifs, plus de 10 ans de services au niveau du trésor. Des noms auraient même été prononcés au cours de leur assemblée. Il s’agit de celui du Directeur adjoint souleymane Ongoïba, le receveur général du District Aminata Sow et de l’agent comptable Mme Diarra Aminata Coulibaly etc. » sont sans fondement et ne visent qu’à semer la zizanie dans nos rangs et à divertir l’opinion publique nationale et internationale des dures réalités que vivent les agents du Trésor. Elles ne sauraient nous éloigner des revendications légitimes relatives à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs du Trésor.
Les textes légaux au Mali confèrent des droits et obligations à chaque composante des couches socioprofessionnelles de notre pays. Ainsi, travailler au Trésor ne saurait conférer « un privilège avec ses différents avantages » naturels et absolus à ceux qui manient les deniers publics. Cet état de fait ne saurait faire des travailleurs du Trésor « les privilégiés du Mali » au détriment des autres couches sociales du pays. Nous ne demandons qu’à se couvrir des risques liés à notre gestion pour laquelle, notre responsabilité personnelle et pécuniaire peut être engagée à tout moment.
La section syndicale nationale du trésor entend se donner tous les moyens légaux pour défendre ses doléances légitimes jusqu’au bout, en partenariat avec les autorités hiérarchiques actuelles, n’en déplaise à ceux qui tentent, par des voies détournées, de semer le doute dans l’esprit des uns et des autres et de jeter le discrédit sur les actions nobles menées par la Section Syndicale du Trésor.
Enfin, en me citant nommément sans m’interroger par quel que moyen que ce soit, la déontologie du journaliste et même la proximité géographique entre votre journal et la Direction du Trésor (tous les deux habitent en zone Hamdallaye ACI 2000) auraient pu guider M.Alfonse MAIGA à m’approcher pour avoir ma version des faits avant la publication de pareilles rumeurs sans fondement.
En espérant que ces quelques précisions permettront d’éclairer la lanterne de vos lecteurs, en guise de droit de réponse, je vous prie de recevoir, monsieur le Directeur de publication, l’expression de mes cordiales salutations.
Bamako, le 03 Novembre 2010
Le Secrétaire Général
Habibou SISSOKO , Inspecteur du Trésor
Grève injustifié au Trésor :
Plus de 500 000 FCFA de prime par trimestre pour Habibou Sissoko
Sans nous démentir avec des preuves qu’ils ne sont pas des « privilégiés », les travailleurs du trésor à travers leur section syndicale à cru bon de nous divertir. Pour revenir à la charge, nous vous livrons en exclusivité certaines preuves que nous disposons pour prouver encore une fois que l’arrêt de travail de 72 heures observé par la section syndicale du trésor (SNT) n’avait pas sa raison d’être compte tenu de beaucoup de facteurs.
En nous répondant aussi maladroitement, la section syndicale du trésor occulte volontiers les privilèges que le décret N°02 – P-RM du 03 juin 2002 Portant répartition des produits des amendes, confiscations, pénalités, frais de poursuites et de primes sur les recettes budgétaires leur confère dans ses dispositions suivantes : Art 1: il est accordé aux agents des services des douanes, des impôts, du trésor, des domaines et du cadastre, du commerce et de la concurrence une prime d’intéressement sur les produits des amendes, confiscations, pénalités, frais de poursuite et le cas échéant sur les recettes budgétaires de l’exercice clos.
Sans se limiter là, ce même décret ajoute dans l’art 2 que la prime sur les recettes budgétaires consistera en un prélèvement de 0,60% sur les recettes budgétaires recouvrées par la direction nationale des impôts, la direction nationale des domaines et du cadastre et la direction générale des douanes si elles atteignent les objectifs annuels fixés dans la loi des finances.
0,35% sur les fonds gérés par la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique.
En 2010 au niveau du trésor, plus de 700 milliards ont été gérés par la direction. Les 0,35% de ce montant se chiffrent à plus de 2 milliards de FCFA, sans compter les salaires et la prime de 5000F dont le secrétaire général de la Section Syndicale du trésor (SNT) parle.
En jetant un regard sur la clé de répartitions des agents du trésor, on a du mal à gomer les raisons évoquées par la SNT pour aller en grève de surcroît à la veille de la fête de Tabaski. Pensait-il mettre la pression sur le gouvernement ? Si tel est le cas, ils se sont lourdement plantés.
Les cadres C de la boite n’ont pas moins de 150 000 FCFA de primes par trimestre selon son ancienneté
Au niveau de toutes les catégories, chaque année, le budget monte en même temps que les primes. Sur le plan individuel, le secrétaire général du SNT Habibou Sissoko perçoit plus de 500 000 FCFA de prime par trimestre.
Compte tenu de tous ces facteurs certains agents avaient même demandé à travailler le week-end.
Malgré tous ces efforts de la direction et du gouvernement, et sans se soucier da la précarité de certaines couches de nos populations, les travailleurs du trésor veulent toujours grignoter sur d’autres budgets sans être dans la nécessité. A notre entendement, réclamer pour déstabiliser ne vous enlève pas les privilèges que les autorités, à travers des lois, vous ont accordés. Alors sachons raison gardée, d’autant plus que l’Etat c’est nous tous.
A bon entendeur salut !
Alfonse Maïga