Le président IBK a été plébiscité par le peuple malien en 2013 par plus de 77% de voix. Le peuple malien en choisissant le président IBK voyait en lui un homme providentiel qui avait la solution aux difficultés du Mali. C’était sans compter avec la providence et la réalité du pouvoir.
En accédant au pouvoir, le président IBK a montré un autre visage et un autre comportement auxquels ses électeurs ne s’attendaient pas.
Au lieu d’être à l’écoute du peuple, il s’est isolé dans une tour d’ivoire infranchissable. Il n’a fait qu’à sa tête en rompant le contact avec le commun des maliens. L’espoir que son élection avait suscité s’est fondu comme du beurre de karité sous le soleil.
La difficulté réelle dans la gestion du pouvoir par IBK est la personnalité même du président de la république.
Son caractère de personne fier, orgueilleux et naïf constitue un véritable obstacle pour un bon exercice du pouvoir.
Mais aussi, ses relations mafieuses avec la nébuleuse Corse représentée par son frère et ami Tomi ont été les autres freins pour son pouvoir.
Cette affaire trouble a permis à la France de le piéger pour lui tordre la main et le museler.
Avec son régime, c’est le règne de la confusion totale au sommet de l’Etat.
Voyons voir : Quatre ans, quatre premiers Ministres ; Quatre ans, près de cent ministres ; Quatre ans, scandale autour de l’achat de l’avion présidentiel. Quatre ans, scandale autour de l’achat de l’équipement et du matériel militaires ; Quatre ans, scandale autour de la fourniture des engrais frelatés ; Quatre ans, scandale autour de la fourniture des mille tracteurs ; Quatre ans, insécurité grandissante au Nord et au Centre du Mali ; Quatre ans, crise autour de la révision constitutionnelle ; Quatre ans, manque de leadership du président dans la gouvernance ; Quatre ans, des milliers de morts de nos vaillants soldats ;Quatre ans, gestion calamiteuse de l’accord pour la paix issu du processus d’Alger ; Quatre ans, démolition des milliers de kiosques des commerçants détaillants…
Dans toute l’histoire récente du Mali, notre pays n’a pas connu un chef d’Etat aussi médiocre politiquement que le président en exercice.
Le peuple malien a surestimé ses qualités et ses capacités. En toute conscience, il est en train de mouiller le maillot à sa manière, mais il a atteint ses limites.
Même en bénéficiant d’un second mandat, le président ne pourrait pas faire mieux. Pour éviter une catastrophe certaine pour notre pays, il doit avoir le courage politique de faire comme son ami, François Hollande, renoncé à solliciter un second mandat.
Pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens, ce serait une décision sage et responsable de sa part.
Yacouba COULIBALY
Administrateur des Postes à la retraite