Le constat peut être fait dans les 98 % des ministères occupés par les cadres Rpm où la part belle est faite aux cadres de l’Urd, des Fare, du Pdes… Sous ATT, ce sont ces mêmes cadres qui occupaient ces postes de directeurs, de conseillers…qui avaient pris en otage le régime d’ATT et qui l’ont conduit à sa faillite totale. On pensait que cette époque était révolue aujourd’hui, mais malheureusement, ces mêmes cadres reviennent en force, cette fois-ci en changeant tout simplement de comportement, c’est-à-dire en s’abstenant de faire du boucan politiquement. Et ils n’attendent que le moment propice pour rejoindre leurs bases politiques.
L’analyse de cette situation permet de dégager un certain nombre d’éléments
Au niveau même de l’entourage du président, le parti est totalement absent. Aucun poste stratégique de cette institution n’est détenu par un cadre du Rpm. Ces postes sont occupés soit par les cadres d’autres partis politiques, soit les “parents” du président. Et cela n’est pas dû à un manque de cadres du parti, malgré leur insuffisance en nombre, d’où un premier paradoxe. Dans la même foulée, il a toujours choisi les Premiers ministres sans se référer au parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est contraire aux pratiques républicaines, mais suggère aussi une dérive monarchique, comme sous ATT.
Au niveau de l’attelage gouvernemental, les postes de souveraineté sont détenus par des personnes extérieures au Rpm. À ce niveau, l’analyse est sans commentaire, car cela ne respecte aucune orthodoxie politique. Pour ce qui est des ministres Rpm, le fait de jouer sur la carte relationnelle dénote soit un manque de confiance au régime, soit la volonté manifeste pour ces ministres de s’enrichir rapidement et illicitement, soit un mépris total pour le Rpm, en renforçant les autres formations politiques. Ils ignorent totalement les efforts consentis par la base lors des dernières élections générales.
De nos jours, l’observation est que la majeure partie de ces ministres Rpm sont totalement désavoués par leurs bases. C’est ce qui est à l’origine des foyers de tensions observées pratiquement dans toutes les sections Rpm du pays lors du renouvellement des instances. Ce qui est sûr, si des dispositions idoines et justes ne sont pas prises et si le bureau politique du parti ne se démarque pas de ces agissements du président, le cas nigérian va se produire au Mali, car la base ne va suivre ni le président, ni le bureau politique dans cette voie.
Pour ce qui est des leaders politiques dans le gouvernement, l’analyse permet de se rendre compte qu’ils ont tous un agenda caché pour les futures échéances électorales. Ils se moquent du Mali ; c’est leur ambition qui les intéresse. Rappelez-vous un fait : ils ont tous été candidats à l’élection présidentielle passée avec leurs propres projets de société. Du jour au lendemain, ils ne peuvent pas être d’accord avec celui qui a été élu finalement et défendre son programme comme par enchantement. Ces mêmes leaders politiques qui sont dans le gouvernement ne juraient que par le nom d’ATT quand ils étaient au pouvoir. Ils étaient prêts à tout pour lui plaire. Et ce sont eux qui ont contribué à la dégradation totale de la situation, car ils n’ont jamais dit la vérité à ATT. Ces mêmes personnes sont redevenues des hommes de confiance du président IBK. Wait and see pour 2018 !
Amadou DIABY (sympathisant du Rpm, Hippodrome-Bamako)