Depuis plus de vingt ans, la question d’éthique est entrée dans l’actualité. On constate en effet un recours incessant à l’éthique et aux différentes valeurs humanitaires ou idéologiques. L’éthique []est une discipline pratique et normative qui se donne pour but de dire comment les êtres doivent se comporter. L’étude de l’éthique dans l’entreprise revêt donc un intérêt hautement stratégique et est devenue une nouvelle dimension de la politique d’entreprise dans le monde, en particulier au Sénégal. Par l’expression de son éthique, l’entreprise affirme son caractère unique et permet à ses membres de vivre un sentiment d’appartenance. Cependant, l‘engouement pour la réflexion sur l’éthique concerne plus spécifiquement les ressources humaines. A noter que plus une organisation devient complexe, plus le maintien de sa cohésion devient un enjeu important. Jusqu’à présent, les entreprises sénégalaises s’appuyaient essentiellement sur une forte culture implicite. Or, la diversité des collaborateurs devient trop grande pour que cela soit suffisant. Il est donc nécessaire de poser les bases d’un travail d’analyse sur la problématique de l’éthique en entreprise au Sénégal. L’intégration de la dimension éthique dans le management relève donc d’abord de l’engagement des dirigeants.
Avec l’ère Macky Sall, les entreprises sont tenues de justifier leurs moyens d’action et la finalité de leurs activités. L’étude de la relation entre moyens employés et les fins visées fait donc apparaître une préoccupation d’ordre éthique. Néanmoins, les travaux sur l’éthique en entreprise sont au cœur des contradictions entre les logiques économiques et sociales. C’est une réflexion concernant la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis des acteurs internes et externes. Cette notion de responsabilité évoque l’obligation de justifier tout acte ou décision en fonction de normes morales et de valeurs. Le contexte économique dans lequel les organisations évoluent s’est radicalement transformé depuis une vingtaine d’années. Les entreprises sont confrontées à des problèmes d’organisation interne car elles doivent s’adapter rapidement à l’accroissement de la concurrence et aux contextes de crises. Cela conduit ces mêmes entreprises à prendre position sur le plan éthique pour accélérer les changements devenus indispensables. Ainsi, l’éthique pose-t-elle la question, des us et coutumes, du droit en interrogeant les comportements et les habitudes d’individus appartenant à un groupe social, un système, où chacun des acteurs, joue sa partition. On peut cependant noter, que la tendance au recours incessant de l’éthique ne relève pas du hasard, même si elle n’échappe pas aux phénomènes de mode. Les raisons de cette résurgence s’expliquent par les nécessités du moment, on parle en effet de besoin et d’évidence éthique. Les connaissances et les compétences ont de la valeur, mais ne sont pas des objets faciles à « posséder ». Il n’est pas simple non plus de décider qui devrait avoir le plus de droits sur une idée.
Pour contribuer efficacement à la réalisation des objectifs de l’entreprise, il faut que les politiques en matière de ressources humaines soient complémentaires. En particulier, les stratégies de recrutement et de sélection devraient être liées sur le plan stratégique à la planification des ressources humaines. Alors que la déontologie en tant que code de pratiques et de règles propres à un métier particulier s’impose à tous ceux qui la pratiquent, l’éthique, elle, est un lieu d’interrogation et de débat, elle ne vise donc pas le consensus. Cette caractéristique explique sans doute l’attrait croissant que suscite ce champ de recherche prometteur. Pour réduire la corruption en entreprise et avoir une stratégie sociale et commerciale cohérente, les entreprises sénégalaises se sont imposées une éthique commerciale viable. Leur responsabilité envers les parties prenantes fait qu’il est difficile de séparer l’éthique d’autres considérations, telles que le traitement des différents groupes d’âge, les handicapés, les retraités et la protection des communautés environnantes. Cette innovation dans le comportement des sénégalais est salutaire dans la mesure où ils arrivent à mieux gérer leur quotidien socio professionnel avec plus de responsabilités et moins de corruption.
Rien dans la nature des personnes ou des entreprises ne s’oppose à l’adoption d’un comportement éthique, si ce n’est que les intérêts des individus au pouvoir doivent être satisfaits. L’éthique pose donc des questions générales auxquelles on peut répondre à l’aide des théories du bien et du mal. On peut trouver ces théories dans les codes de conduite religieux ou dans la philosophie morale, qui analyse les concepts généraux utilisés dans l’argumentation éthique. Une certaine partie de cette fameuse philosophie morale est la théorie de la justice pour ceux qui refusent d’avoir affaire aux forces du marché et à la justice de répartition dans des domaines tels que la discrimination de certains types de travailleurs de la société dans les processus de recrutement et de formation. Par conséquent, un code d’éthique est une déclaration de principes guidant le comportement de tout un chacun. L’éthique a trait à la vérité et à la justice et comporte des aspects que recherche la société, tels que la loyauté, les responsabilités sociales et le comportement de l’entreprise. L’éthique joue un rôle crucial dans les affaires. De nombreuses exigences éthiques incorporées dans la législation sont exécutoires pour les entreprises.
Abdoulaye A. Traoré
Doctorant en sociologie