GATIA – MUJAO : du pareil au même ?

1
les islamistes du Mujao
Quinze personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les islamistes du Mujao ont été arrêtées.
AFP

Le 29 mars, de violents combats ont à nouveau opposé des combattants du MNLA, voulant cacher leur faiblesse par quelques faits d’armes, et du GATIA dans les environs d’Ansongo. Enième épisode d’une rébellion interminable ? Pas si simple, il semblerait que les combattants du GATIA soient en réalité membres du MUJAO.

 

Une source peulh contactée à Ansongo l’affirme sans détour : « ce sont des combattants du MUJAO qui se sont affrontés avec les gens du MNLA, et pourtant tout le monde dit que c’est le GATIA ». Nouveau témoignage des relations incestueuses qui existent entre les jihadistes et les combattants armés, qu’ils soient issus de la rébellion ou favorables à Bamako. Nous avons déjà par le passé dénoncé ces mélanges des genres pour le moins inquiétants pour l’avenir du Mali. Il est de notoriété publique que le HCUA est infiltré par des éléments d’Ansar Dine, ce démon d’Iyad Ag Ghaly cherchant ainsi à pousser le Mali à l’absoudre de ses péchés, là où Allah ne peut plus rien faire pour lui.

 

Voilà désormais que le GATIA copierait les recettes de son ennemi Ifoghas de toujours. Déjà en janvier, certains confrères s’étaient étonnés d’apprendre que « deux combattants du GATIA s’étaient fait exploser » contre un groupe appartenant au MNLA. Du jamais vu ! Et pour cause, ce n’était manifestement pas des combattants du GATIA mais des jihadistes du MUJAO. « Des peulhs » a-t-on pu lire sur les réseaux sociaux à cette époque. Les évènements d’Ansongo semblent aller dans le même sens…

 

Cette information est inquiétante à plus d’un titre. Savoir que le MNLA, le HCUA ou le MAA fricotent avec les terroristes ne nous étonne pas. Ce sont des bandits et les bandits fricotent avec tout le monde. Mais faut-il donc en déduire que les combattants du GATIA relèvent également de cette catégorie ? Si les combattants qui prétendent protéger le Mali sont en réalité des alliés objectifs des terroristes, ils ne protègent pas le Mali mais l’affaiblissent.

 

L’attentat dans la même zone d’Ansongo contre un convoi du CICR, revendiqué par ce même MUJAO le 30 mars, en est la meilleure illustration. En tuant un humanitaire, le MUJAO a poussé le CICR à suspendre ses activités au nord du Mali et a plongé la population de Gao dans le dénuement. Est-il par ailleurs nécessaire de rappeler que l’attentat de « La Terrasse » qui a endeuillé Bamako a été revendiqué officiellement par Al Mourabitoune, groupe terroriste auquel appartient le MUJAO ? Faut-il rappeler que dans sa revendication, Al Mourabitoune a annoncé vouloir défendre la mémoire d’Ahmed Tilemsi, chef du MUJAO tué par Barkhane ? Il est urgent que le Mali et la communauté internationale fassent toute la lumière sur ces éléments. Soit le GATIA se satisfait de voir son nom évoqué derrière chaque attaque pour se donner plus de poids militaire qu’il n’en a réellement, soit le GATIA se réjouit de voir son poids militaire réellement gonflé par l’appui de terroristes du MUJAO. C’est malheureusement ce que les évènements de Tabankort au mois de janvier laissent supposer…

 

Le nord du Mali ressemble à une gigantesque salade où se mêlent jihadistes, trafiquants et autres présumés combattants de la liberté (quand cette liberté ne sert pas à trafiquer !). Cette salade arrange en réalité tout le monde, sauf ceux qui veulent vivre en paix, travailler pour faire vivre leurs familles mais qui sont privés de cette liberté pourtant primaire.

 

Idrissa KHALOU

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. LES RESPONSABLES MALIENS SONT DE PLUS EN PLUS VICTIMES DE LEUR NAIVETE CAR DEPUIS FORT LONGTEMPS CES GROUPES INCONTROLABLES SE SONT ATTRIBUES DES NOMS FACTIS QU’ ILS ONT RÉUSSI À MEDIATISER SANS QUE CELA REPOSE SUR UNE RÉALITÉ PALPAPLE. LE LAXISME ET LA PEUR D’ALLER SUR LE TERRAIN DE LA PART DES MÊMES RESPONSABLES EXPLIQUENT CE” CINÉMA” QUI VA DURER AUSSI LONGTEMPS QUE L’ARMEE MALIENNE NE SE DECIDERA PAS À JOUER SA PARTITION QUI EST DE METTRE DE L ‘ ORDRE.

Comments are closed.