FRANC CFA : Historique et fonctionnement

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Il est coutumier de commencer l’histoire du FCFA à partir 1945, date de l’annonce de sa création par le Général De Gaulle, mais cela est non seulement tendancieux, mais volontairement mensonger.

Approche tendancieuse, car cette façon de procéder laisse penser à une création qui serait restée fictive et non imaginée. Ce faisant, il s’agira par la suite d’asseoir un mythe autour de quelque chose qui n’a jamais existé en réalité, et, de donner du crédit à une aventure toute fabriquée. Ainsi, il devra être clair que le F CFA n’est pas une création, et encore moins une création du 25 décembre 1945.

Approche volontairement mensongère, car si on arrivait à donner une existence à quelque chose qui n’en a pas, cela crée un mythe autour duquel les gens se battent pour discuter d’une réalité qui n’existe pas, le mythe lui-même n’étant que le produit d’une simple imagination reproduite par des esprits jugés plus faibles. Le FCFA est ainsi une de ces réalités qui n’existent pas, mais dont les esprits sont les plus prompts à s’approprier de l’analyse.

Pour comprendre le montage qui a eu de longs jours pour en forger le mythe, il faut remonter les faits retracés dans l’histoire pour voir, à l’origine, la provenance du mot le F CFA et pour comprendre l’usage qui lui était réservé et enfin déchiffrer la manipulation à laquelle il était destiné.

 

Au-delà de 1945

Ainsi, le FCFA n’est pas une création de 1945, il désigne une simple appellation d’une monnaie appelée écu, qui existait bien avant cette date, de 1360 à 1795. Pour le savoir, il faut comprendre que dans l’appellation F CFA, il y a le signe F qui signifie franc, qui est à l’origine une pièce en métal précieux conçue pour décompter la rançon payée aux anglais afin de libérer le Roi français, Jean II Le Bon qu’ils ont fait prisonnier lors de la bataille de Poitiers.

Si le franc existait comme pièce de métal, il ne jouait pas le rôle de monnaie. Le terme perdure en tant que synonyme de la Livre Tournois jusqu’en 1795, lorsqu’il est choisi en remplacement de celle-ci par le décret du 18 germinal an III (7 avril 1795) qui a aboli l’ancien système fondé sur la livre et l’écu.

Ce système monétaire comportait deux monnaies : la Livre Tournois, définie comme une quantité de métal et l’écu, défini comme une quantité de Livre Tournois.

Pour fixer les idées :

La Livre Tournois =unité de compte = quantité métaux précieux (fixé par le Roi)

Ecu = µ* Livre Tournois, µ désignant un nombre positif

La livre Tournois était une simple définition, cependant, les échanges s’effectuaient au moyen d’une monnaie matérielle circulante appelée Ecu.

Ce système fondé sur deux monnaies était conçu pour assurer au Roi une troisième voie de financement du Trésor Royal, une voie autonome laissée à la discrétion du Roi, et ne nécessitant aucune autorisation préalable, alors que dans le monde entier, il n’aura jamais existé que deux modes de financement du Trésor, à savoir : l’endettement, qui présente des limites quand son poids est trop élevé ; La voie de la fiscalité à travers les impôts, qui est soumise à la règlementation fiscale. Il est donc important de comprendre comment le Roi faisait marcher cette troisième voie de financement de son Trésor royal.

 

Fonctionnement

La population, sur cette base, disposant d’une tonne d’or, soit 1 000 000 grammes d’or, va se procurer auprès de l’Hôtel des monnaies une quantité de : 200 000 Ecu.

A y réfléchir de près, la livre tournois désigne une nouvelle appellation pour désigner une quantité d’or, donc, le choix du mot Livre Tournois n’est pas une création, mais désigne l’or, pour une quantité de 2,5 grammes.

De même, l’appellation écu, qui est une appellation donnée à une autre quantité d’or, soit 5 grammes, n’est pas une création, puisque l’or qu’il désigne existe déjà mais pour une quantité donnée.

Au-delà des mots, il ne faut surtout pas se tromper sur le fait que ces mots de Livre tournois, d’écu et d’or ne désignent autre chose que l’or, en tant que substance et en des quantités différentes.

Cependant, avec des appellations nouvelles données à des quantités connues d’or, nous allons vérifier que le Roi va user des passe-passe pour faire des opérations à partir des mots que l’on ne pourrait accepter avec des quantités réelles d’or que ces mots désignent.

C’est une forme d’escroquerie qui fonctionnait depuis la nuit de temps et qui fonctionne encore, car l’homme dans sa conception n’aura jamais changé.

En attendant, avec ses 200 000 pièces d’écus, la population procède aux échanges fiables pour lesquels tout le monde est content de gagner, tirant profit de l’importance de la monnaie dans l’économie. Le Roi gagne en confiance auprès de la population et son projet pour la population fait l’unanimité. . Il va tenter d’en profiter surement !!!

Quelque temps plus tard, dans l’euphorie générale, le Roi décide que son Ecu ne vaut plus 2 Livre Tournois, mais 1,80 Livre Tournois, soit 4,5 grammes, donc 0,5 gr de moins que par le passé.

Le Roi rappelle à la refrappe les 200 000 pièces d’Ecu pour les rendre compatibles avec la nouvelle définition, donc en retirant 0,5 gramme de chaque Ecu. En annonçant cela, le Roi invite à regarder devant et non pas en arrière, sinon chacun verrait bien qu’il a violé son engagement de fixer l’écu à 5grammes d’or qui n’est plus qu’à 4,5 gr !!!

Le Roi gagne désormais 100 000 grammes d’or en remettant à la population ces 200 000 nouvelles pièces d’écu, qui, en circulation, ne comptent plus que pour 900 000 grammes d’or en vue des transactions. Ce gain de 100 000 gr d’or du Roi est connu dans l’histoire de France sous l’appellation de droits de seigneuriage.

Dans l’économie, on constatait que les prix connaissaient de grandes perturbations en s’élevant fortement, provoquant de la part de la population des manifestations violemment réprimées par l’autorité royale.

Dans tous les cas, le Roi vient de façon autonome de prélever 100 000 grammes d’or pour financer ses besoins d’extravagance.

Ainsi, le rôle de l’écu, dans ce système à deux monnaies était d’être réduit à chaque fois, pour permettre au Roi de récupérer la différence de poids entre l’ancien écu et le nouvel écu, qui constitue les droits de seigneuriage.

Il s’agit là du résultat le plus fondamental qui revient comme mérite à nos travaux depuis plus d’une vingtaine d’années de recherche.

En effet, nous avons pu établir que l’écu dans sa nouvelle définition comme dans sa première définition devrait reposer sur une vraie identification représentée dans une matière précise, dans un corps qui saurait rester comme un simple mot, sans aucun support visuel.

Ce faisant, chaque définition du mot écu désignerait une unité de mesure, la seconde unité étant plus petite que la première. Ainsi, le gain du Roi est obtenu en substituant la petite unité de mesure à la grande unité de mesure que la population détenait.

C’est tout le sens de l’escroquerie mené par le biais de la diminution du poids de la monnaie, écu, monnaie créée de manière imaginaire, dès lors que l’on sait doter l’économie d’une théorie de la mesure, une économie que nous avons dénommée l’Economie scientifique.

Cette Economie scientifique qui a fait l’objet de notre Thèse de Doctorat en Sciences Economiques soutenue avec succès en 1997 et suivie d’une centaine d’articles et de neuf livres disponibles partout dans le monde.

Sans aucune contrainte, le Roi aurait pu continuer ainsi à exproprier, de force et avec violence, la population de son or. C’est ainsi que cette pratique de répression aura duré plus de 400 ans dans le Royaume de France, de 1360 à 1795.

Elle n’aura été stoppée qu’à la faveur de la Révolution française à l’issue de laquelle le décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795) a été pris pour arrêter cette expropriation.

Ce décret a permis à la France d’adopter la monnaie unique du franc, qui, doté du dixième et du centième appelés respectivement décime et centime, a été substitué à la livre.

Toute autre unité monétaire, à l’exemple de l’écu, a été interdite. Ainsi, la pratique de diminution de l’écu est devenue impossible, d’où l’importance de comprendre le pourquoi de ce décret.

Cependant, d’interdiction en interdiction, la pratique administrative ne constitue pas une garantie contre de mauvaises pratiques connues par le passé. C’est ainsi que nous allons assister à ce qui est appelé la création du FCFA en 1945, exactement comme l’écu et cela en violation du décret du 7 avril 1795.

En effet, en 1945, le principe de cette monnaie unique en France a été abandonné avec la création du FCFA, qui apparait lié au FF, comme l’écu l’était lié à la Livre Tournois, mais avec un FCFA qui sera placé exclusivement dans les colonies, mais plus jamais en France, avec tous les inconvénients que nous avons identifiés avec l’écu.

Donc le FCFA n’est rien d’autre que la reproduction aveugle de l’écu dans les pays utilisateurs du FCFA pour livrer ces pays à un système prévaricateur de troisième voie de financement d’un Trésor Royal qui n’existe pas.

Il ne s’agit pas d’une création, puisque ce FCFA ne représente qu’une quantité fictive de Franc, et aujourd’hui d’euro, une fausse appellation trompeuse d’une pseudo-quantité de franc ou d’euro destinée à tromper les populations utilisatrices par une procédure d’escroquerie dont nous avons expliqué tous les contours possibles et imaginables.

En 1994, avec l’hypothèse d’une masse monétaire est de 23 000 milliards de FCFA pour l’UEMOA, la diminution du FCFA.

Donc les pays de l’Uemoa, sans rien soupçonner de la France, ont déversé en 1994 un montant de 35 milliards d’euro comme produits de fraude au Trésor français, pour espérer être ainsi aidés par ce pays, dont la traitrise et la malhonnêteté s’étalent en plein air, chaque jour que Dieu fait.

En conclusion, nul ne saurait parler d’avenir pour le FCFA, ce générateur d’un produit de fraude. Dès lors qu’il est identifié comme tel, cet instrument colonial qui doit être abandonné, conformément au décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795) qui a été violé lors de la création de ce FCFA, quand les produits de fraudes de 35 milliards d’euro, occasionnées en janvier 1994, seront restitués, accompagnés des réparations conséquentes des dommages infligés aux populations innocentes, toujours impunément sacrifiées.

 

Dr. Lamine Kéita

 

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