Monsieur le Président,
Je m’adresse à vous avec mon plus grand sens d’humilité qui sied à mon rang de citoyenne, après la question cruciale du recouvrement de notre souveraineté nationale par le retour de la Région de Kidal dans le giron administratif malien, désormais effectif et pour lequel je vous prie de recevoir mes vives félicitations, à l’ensemble des Forces armées du Mali, rompues à la tâche pour l’effectuation d’une paix durable.
Monsieur le Président, toutefois, à ce jour, les populations du Mali font face à une des plus grandes crises énergétiques, que notre ère moderne n’ait jamais connue. Nous vous savons à la tâche, hormis le problème de stratégie de communication quant à la gestion de la question énergétique, nous pouvons mettre à contribution l’ensemble des couches sociales pour mobiliser les solutions idoines.
Nous sommes, tous comme vous, Monsieur le Président, élus à cette mission régalienne pour votre part et l’ensemble des membres du gouvernement ; par ailleurs, républicaine pour nous autres citoyens pour chercher, ensemble, les voies et moyens par lesquelles nous devons résoudre et d’urgence la fracture énergétique que nous subissons. L’accès à l’eau potable et à l’énergie constitue une préoccupation cruciale qui, sans aucun doute depuis des mois, impacte la vie quotidienne de millions de citoyens actifs, des industries aux métiers tertiaires de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises. Avant cette crise, les populations du Mali ont été, économiquement frappées par la crise du Covid-19, puis des sanctions de la Cédéao qui auraient totalement fini de fragiliser les écosystèmes économiques de notre nation. Les coupures de courant récurrentes, une situation précaire, qui aggravent la santé de nos fondements sociaux pouvant mettre en péril la stabilité de nos foyers, de nos entreprises et de nos services publics. Qu’à cela ne tienne, vous imaginant à l’ouvrage avec vos ministres à la recherche de solution réaliste, je viens solliciter votre attention particulière afin de déclencher un Plan Marshall pour le retour à la normale quant à la fourniture des foyers maliens en électricité.
En tant que chef conduisant aujourd’hui notre grande nation, il semble sine qua none d’aboutir à des mesures résolvant efficacement cette crise énergétique avant la grande chaleur d’avril et de mai. Il serait totalement tendancieux et non productif de jeter la pierre à vous et au gouvernement.
Cette crise qui paraît sans solution immédiate trouve son pendant dans le réchauffement climatique dont le Mali est sujet depuis les années 70, à ce même titre, propose également les voies d’exploration de solutions alternatives aux énergies nucléaires et hydrauliques, à près de 360 jour d’ensoleillement par an dans les territoires du Sahara.
Le solaire se présente en l’une des plus belles opportunités quand des pays voisins partageant l’espace saharien arrivent aujourd’hui à 100% d’autonomie, grâce à l’hybridation de leur électrification, avec un taux de réussite de 35 à 45% de leur autonomie énergétique grâce au soleil.
Les pratiques à des échelles moindres au Mali prouvent la dimension durable de la pratique et à long terme profitable aux ménages. Il se trouve indéniable que les coupures de courant influent de manière dévastatrice sur tous les aspects de la vie quotidienne, elles affectent tant les ménages que l’économie dans son ensemble: au niveau micro et macro.
Nous assistons à la suspension d’activités de petites et moyennes entreprises dépendantes de l’électricité, le menuisier métallique, la vendeuse de glace, le restaurateur, le laveur automatique, le blanchisseur professionnel, le boulanger, le couturier, l’imprimeur, les cybers espaces et même la ménagère ayant son activité génératrice de revenus à la maison. Des milliers d’acteurs économiques sont obligés de suspendre leurs activités mettant à la porte des employés en majorité jeunes et aujourd’hui désœuvrés. Les services essentiels tels que les hôpitaux et les écoles sont perturbés, et la qualité de vie s’affaisse, de jour en jour.
Monsieur le Président, consciente de cette réalité alarmante, mon propos constructif et en toute humilité placé pour construire, nous sommes appelés à établir un plan d’urgence à la recherche de solutions durables à mobiliser, pour ce faire l’apport en idée de tous les citoyens déterminent un bon début.
Ainsi mentionné plus haut, une des pistes de solution les plus prometteuses réside dans le transfert vers l’énergie solaire. Le Mali sans appel devra considérer la transition vers l’énergie solaire présentant de nombreux avantages, notamment une source d’énergie propre et renouvelable qui réduit notre dépendance aux combustibles fossiles ou transport de courant, non seulement limite les émissions de gaz à effet de serre et les tracasseries administratives nous plongeant dans le casse tête avec des pays voisins nous ayant conduit à cette crise du noir.
Monsieur le Président vous sachant ouvert à de nouvelles perspectives quant à la sortie de cette fracture énergétique, permettez-moi de vous soumettre avec humilité, quelques pistes de solutions ci-contre détaillées en cinq points.
1- Nous pourrons pour commencer, soumettre toutes les villes en crise de courant à un planning journalier de délestage de manière horizontale, à des heures creuses, de transport vers les bureaux et activités, c’est à dire entre 6h et 8h, puis dans le sens retour entre 17h et 19h, le midi de 11h à 14h, et tardivement dans la nuit entre 1h et 04 du matin.
2- Nous devons favoriser l’investissement massif dans l’infrastructure solaire : investir dans le déploiement d’installations solaires à grande échelle, centrale pouvant fournir l’électricité aux villes touchées par les coupures intempestives. Avec la maturité du secteur privé malien, à ce jour, ce nouveau pacte partenarial privé-public mobilisera au delà des frontières en impliquant des acteurs économiques d’Afrique, gardant actuellement des liens de fraternité et de coopération avec le Mali, en offrant aux opérateurs maliens des incitations fiscales pour encourager l’adoption de l’énergie solaire.
3- Nous pourrons ériger des programmes de subvention et de crédit d’impôt aux ménages maliens afin de leur permettre d’actionner l’hybridation de la consommation énergétique. Du même ordre encourager à la mise en place de crédits d’impôt pour les particuliers et les entreprises qui installent des panneaux solaires. Cette facilité pourrait encourager le transfert énergétique via le solaire. L’adoption quasi immédiate de l’énergie solaire.
4- Nous pourrons, partant de cette année investir dans la recherche, l’innovation renforçant le développement des nouvelles technologies solaires pour améliorer l’efficacité et la rentabilité des systèmes solaires. Profiter du vent favorable à l’entrepreneuriat productif pour galvaniser l’innovation dans le stockage de l’énergie solaire afin de garantir un approvisionnement régulier, et cependant toute l’année.
5- Nous pourrons injecter de la dynamique dans la formation professionnelle et professionnalisante ainsi que dans l’éducation. Encore une fois le Mali peut aisément compter sur son écosystème entrepreneurial, en mettant en place des programmes de formation professionnelle, afin de former une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de l’énergie solaire, d’autant que l’ensemble des couches sociales se sensibilisent spontanément aux avantages de l’énergie solaire.
Monsieur le Président nous sommes héritiers de pratiques écologiques, chantres de la gestion responsable de ce que la nature nous a donnés, qui dotent le malien d’une culture en faveur de la durabilité des ressources naturelles. Partant de ces acquis nous amorcerons le transfert énergétique avec la plus belle énergie motrice pour le soulagement et l’épanouissement du peuple malien.
Monsieur le Président, à ce grand temps de mutation qui nous charge de la belle mission de transformer le Mali de notre sueur et de nos mains bâtisseuses, avec vérité et loyauté, le pays de nos ancêtres, grands explorateurs bâtisseurs, nous ne fuirons pas face à notre destin de réussir cette mission ou la trahir, je reste convaincue que nous ne la trahirons point. A l’appel du Mali, nous répondons pour trouver par nous même les solutions à nos problèmes. Les idées de chaque Malien devront constituer la brique fondatrice de Mali Kura.
L’un de nos plus urgents problèmes, en ce mois de février est l’énergie. Je fonde l’espoir sur votre clairvoyance ainsi que toutes les autorités assermentées qu’à l’unisson nous ferons face à notre destin. Que d’un Plan Marshall nous serons bientôt dotés d’un collège mandaté pour trouver la solution. Je suis convaincue à cet instant même que vous réfléchissez à la sortie de cette crise de délestage qui afflige notre nation. En vous munissant d’une approche proactive centrée sur le transfert énergétique comme point d’appui, le solaire, nous pourrons non seulement garantir un approvisionnement énergétique stable et fiable. Pour ce faire, le peuple sera mis à contribution mais il faut un plan clair et viable. Monsieur le Président, avec votre permission, nous atteignerons un avenir durable et résilient pour les générations à venir qu’en ayant une prospective définie et un swot rapide, un plan stratégique à court, moyen et long terme.
Monsieur le Président, je vous prie d’accorder à cette voix singulière mais plurielle, voix de consommateur non contentée pour un service prépayé, fourniture payée d’avance, voix citoyenne et profondément patriotique, une attention particulière à cette question pressante de la crise de l’énergie, en prenant des mesures immédiates. Monsieur le Président, le peuple malien compte sur votre leadership et votre engagement à faire de notre nation un leader sous régional de la transition énergétique, vecteur économique bâti sur des sources d’énergie propres et durables.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.
Bamako, le 20 février 2024
Auteure et citoyenne malienne
Par Dia Yaye Sacko
Quand on décide de faire une interpellation publique, il faut vraiment arrêter de parler la langue de bois et avoir le courage d’appeler un chat par son nom. L’échec de la transition est pattant et crève les yeux sur toute la ligne. En effet, on est dans la quatrième année qu’il a été promis aux Maliens de régler ce problème d’électricité qui faisait d’ailleurs partie des raisons de révolte contre le régime IBK. Entre temps, beaucoup d’eau a coulé dans le Djoliba, des hauts cadres de l’administration (dont un ancien ministre chargé de l’énergie ainsi que des anciens directeurs d’EDM, et tous nommés par ce pouvoir transitoire) croulent en prison pour des supposées malversations, alors que le crise énergétique reste entière et sans la moindre amélioration malgré les déclarations pompeuses faites ça et là… Mais dans une sacrée fuite en avant, c’est le réchauffement climatique que vous allez dénicher et mettre en cause dans la crise énergétique malienne, comme si nous étions le seul pays au monde à connaître ce fameux et fâcheux réchauffement climatique. Il fallait vraiment l’oser…
Quant aux solutions préconisées, elles sont simplement fantaisistes. D’abord, tout spécialiste énergétique sait que le véritable frein à l’accès à l’énergie solaire, c’est le coût du matériel. Le ratio investissement/production est tellement défavorable au dernier pour le moment, que tout investisseur sérieux réfléchit par mille fois avant d’y injecter le moindre kopeck. Or si quelque chose fait maintenant défaut à ce pays, c’est bien le fric. D’ailleurs, quel impôt paye les ménages maliens, pour en faire des subventions afin de les inciter au transfert vers l’énergie solaire, comme vous le prétendez bien ? Non, franchement, c’est mieux de parler de ce qu’on maîtrise pour ne pas juste faire du verbiage utile que pour seulement faire du buzz…
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Pensées rebelles.
Exactement, c’est totalement ubuesque….de contrevérités