Ça y est !, serait-on tenté de dire. Le Mouvement patriotique du renouveau, MPR, a enfin décidé d’administrer à son président, Choguel Maïga, l’onction de la candidature à la prochaine présidentielle. En fait, en le choisissant même en son absence, car l’heureux «choisi» n’a pas été de la fête patriotique, le MPR n’a fait que reconduire une candidature veille d’un an seulement et qu’un certain 22 mars 2012 avait mise en veilleuse.
Du coup apparaissent nombre d’éclairages qu’une récente contribution épistolaire avait tenté de présenter sous un jour plutôt… patriotique (décidément, on n’en sort pas) !
En particulier, tombe sous le sens cette évidence crue : au fond, toute l’affaire du marché annulé de l’Amrtp, ne serait donc qu’une manifestation de dépit, face à une situation qui autrement allait servir au financement de la campagne présidentielle de l’inamovible patron du MPR !
Et soudain apparaît le candidat…
En se commettant dans un long plaidoyer pro domo, le président du MPR était dans son rôle de candidat à la charge suprême plutôt que de celui du modeste directeur de l’Amrtp, blessé dans son patriotisme altruiste et totalement désintéressé. Car il est maintenant difficile au président du MPR de faire croire qu’il n’a agi que dans un but patriotique, comme cette antienne ne cesse de revenir au détour des phrases des éditions acquises à sa cause et qu’on comprend maintenant comme des propos à lui, tant le contenu et le schéma discursif sont similaires aux propos de sa contribution.
Dans les faits, la longue contribution de Choguel Maïga, publiée dans nombre de journaux de la place, ne met pas fin à la polémique comme le directeur de l’Amrtp l’exige presque, en sifflant la fin de la récréation.
Une longue campagne de presse de Choguel
Rien qu’à l’analyse des réactions, Choguel Maïga a commis une faute, celle de trop ? Trop tôt pour le dire, pour celui qui passe si allègrement du registre du patriote éconduit à la victime d’autorités qu’il n’a de cesse fait vilipender au gré des éditions payées, car tout comme sa contribution, on se souvient que les pleines pages publicitaires de l’Amrtp (un changement législatif et dénominatif vieux de plus d’un an et dont on ne saisissait pas l’actualité, compte tenu de la situation) ont fleuri dans la presse, au plus fort de la polémique.
Il y a comme une certaine hypocrisie du patron du MPR (une évidente mauvaise foi) en assurant qu’il s’agit «d’un débat qui en fait, n’aurait pas dû être» quand on a soi-même alimenté la presse de calomnies envers des autorités, en l’occurrence le seul Premier ministre, victime des charges, dont on est sûr qu’elles n’useront pas en retour d’aussi basses méthodes.
La candidature de Choguel Maïga à la prochaine présidentielle fait apparaître nettement l’urgence du besoin de financement d’une initiative et donc d’une échéance politique que les seules ristournes dividendes des marchés déjà passés (genre construction de l’immeuble de l’Amrtp, entre autres…) ne suffiront guère à pourvoir.
Et pour cause, dans sa longue diatribe, le président du MPR évite soigneusement de dire avec précision quelle autorité étatique lui avait instruit de procéder au montage d’un dossier de marché. A ce propos, il se contente de dire que le ministre de l’Economie et des finances avait instruit de saisir la Direction des marchés publics pour avis, mais en aucun, Choguel Maïga ne dit clairement qu’il a été autorisé à faire un marché d’acquisition sur des fonds dont il reconnaît l’essence publique.
Des aveux à demi-mots
Par ailleurs, il n’apparaît nulle part, dans cette longue plaidoirie, que le directeur de l’Amrtp (qualité dont il ne cesse de se prévaloir, en occultant soigneusement celui de président d’un parti politique et de candidat à la présidentielle) a été autorisé, «compte-tenu de l’urgence de la situation», à faire un gré à gré et que l’avis de la Dgmp n’avait pas été sollicité à ce propos.
Pourtant, ce devrait tomber sous le sens, pour un ancien ministre de l’Industrie et du commerce, que les montants en cause, les spécifications techniques et l’enjeu du marché, font que le dossier devait d’abord être discuté en Conseil des ministres avant même et pour que justement cette instance, sous la présidence du Chef de l’Etat, ordonne ou non qu’on procède à un appel d’offres (dans les termes voulus toujours par la loi).
Au lieu de quoi, Choguel Maïga n’occulte pas le fait qu’il a lui-même fait signer le marché par un opérateur qu’il a choisi sans consultation aucune des autorités et sans mise à concurrence, comme l’exige la loi. Au-delà ce gré à gré dont la couleuvre est juridiquement et déontologiquement difficile à avaler, le forcing du directeur général de l’Amrtp suscite force suspicions relatives à la volonté d’un passage en force, en servant de la situation que vit le pays et qu’il met à toutes les sauces.
Trop de non-dits
Comme l’assurent certains commentaires, il aurait été plus simple de remettre les fonds aux autorités qui en avaient d’ailleurs fait la demande, quitte à insister sur la nature de la dépense, quand bien même le «Régulateur», contrairement aux propos de Choguel Maïga n’est pas fondé à dicter aux autorités publiques la nature des dépenses et l’usage des fonds publics (mais ceci est une autre histoire).
Au demeurant, tous les fonds sont régulièrement détaillés au centime près par communiqué télédiffusé et «l’exigence» du directeur général de l’Amrtp aurait pu y trouver bonne place.
Quelqu’un a assuré qu’il «y a trop de non-dit dans cette affaire», en s’interrogeant de savoir si Choguel Maïga avait au préalable «écrit aux différents concessionnaires de la place (Cfao, Sierra-Mali, La Malienne de l’Automobile, Hyundai, etc.)», ne serait-ce que pour fonder la démonstration des prix à laquelle il se livre dans sa contribution et pour respecter les termes légaux d’une consultation restreinte, autorisée par la loi, dans une situation d’urgence (ou après un appel infructueux…).
Trop de non-dits qui semblent occulter une évidence : la connivence incestueuse entre un cadre au demeurant réellement intelligent qui justement pensait profiter d’une situation où l’on n’aurait pas été très regardant sur les dépenses, et un opérateur au passé de souffre en plusieurs affaires qui lui ont assuré une solide réputation.
Le président du MPR, en quête de subsides parce que bousculé par un coûteux agenda politique, s’est apparemment recouvert du manteau du «Régulateur» soucieux, voire exigeant de l’utilisation des sous publics pour assouvir une soif pécuniaire apparemment inextinguible qui entache de plus en plus la réputation de Choguel Maïga, comme l’illustrent certains rapports de contrôle.
Mais maintenant qu’il est aligné dans les starting-blocks, la vélocité, pour monter à Koulouba, se trouverait-elle dans les jambes du président du MPR ou sous la plume alerte et souvent en nègre, du directeur général de l’Amrtp qui désormais entend jouer à fond le registre de la victime ? De quoi obliger IBK à ester en justice pour droit de propriété…
Au fait, le «Régulateur-candidat» est-il toujours neutre comme l’exige l’esprit de la régulation ? Car, visiblement l’arbitre a sifflé le pénalty et entend le tirer lui-même…
Malick Sangho, militant UDD à Banankabougou face au lycée Ibrahima Ly BKO
Que Monsieur Chogue sache que tous les maliens se connaissent. Son mandat au ministère du commerce a été le plus pénible pour les maliens: combines avec les commerçants contre le peuple malien, des exonérations qui n’ont eu aucun effet sur les conditions de vie du peuple. Nous avons payé très cher les produits de premières nécessités malgré les exonérations.Il mérite d’être entendu par la justice.
Tout son verbiage est qu’il a perdu les commissions sur ces achats avortés.
Le film de tous les dirigeants passés est gravé dans notre mémoire;la moindre évocation d’un nom nous fait tourner le film de son passé.
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