Bien que les tractations aient parfois été laborieuses à Alger lors des pourparlers inclusifs inter-maliens, elles ont quand même fini par produire les effets escomptés avec à la clé, une feuille de route entre le Gouvernement de la République du Mali et les groupes armés. Un document, vous le savez déjà, portant sur la « cessation des hostilités ». Des prémices qui ouvrent la voie, nous osons l’espérer, à la résolution définitive de la crise du nord du Mali qui n’a que trop duré. Même s’il ne s’agit là encore que d’un préalable à la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix en une dizaine de jours pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée probablement en octobre, comme stipulé dans le document.
Dans la perspective que l’autorité de l’Etat s’exerce sur toute l’étendue du pays, les sacrifices à consentir de part et d’autres doivent s’accentuer davantage, si toutefois les groupes armés aspirent réellement à une sortie rapide de crise. La main tendue des pouvoirs publics ne souffrant d’aucune ambigüité.
En clair, même si le gouvernement reste de marbre sur des questions se rapportant à l’unité nationale, l’intégrité du territoire et la laïcité ; il doit encore demeurer intransigeant sur les discours portant sur quelques privilèges espérés par les groupes armés. D’autant qu’en termes de développement, les recommandations sur états généraux de la décentralisation prennent déjà en compte nombre de préoccupations et pour toutes les localités y compris celles supposées défavorisées au nord du Mali aussi bien qu’au sud.
Aussi, les décideurs devraient-ils s’employer pour que toutes les composantes de la société civile, sans exclusion aucune, participent activement aux négociations dont tout le Mali se reconnaitra dans les accords qui devront les sanctionner. Un document consensuel qui devra certainement avoir comme socle l’Etat de droit, la bonne gouvernance et une démocratie forte et solidaire.
Pour leur part, les représentants des groupes armés à la table de négociation doivent renoncer à leurs intérêts personnels au profit de ceux des communautés dont ils se réclament et dont les souffrances sont plutôt exacerbées par l’emploi de la violence comme moyen de revendications dans une aspiration à un mieux être, si c’est de cela qu’il s’agit véritablement.
C’est à ces conditions et à ces conditions seulement que le Mali pourra cicatriser ses plaies et amorcer son véritable développement, bien entendu avec l’assistance des pays partenaires.
Mohamed Salia TOURE, Président du CNJ-Mali
Très belle réflexion!Bon courage dans tout ce que vous faites pour la construction nationale.
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