Feuille de route du peuple malien à son Excellence, Diango SISSOKO : “Libérer le nord et ensuite organiser des élections libres, crédibles et transparentes”

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Comme l’écrivait Marquis de Sade, « il est préférable d’affronter une fois dans sa vie un danger que l’on craint… que de vivre dans le soin eternel de l’éviter. »

Modibo DEMBLE, USA

Nonobstant la complexité de la situation, les maliens  fondent  le souhait  ardent   que la nouvelle équipe gouvernementale  de  son Excellence Diango SISSOKO exaucera   militairement,    diplomatiquement ou de façon mixte leurs vœux: «  libérer le Nord du pays et organiser des élections libres, transparentes et crédibles ». La nouvelle de l’éviction du Premier Ministre par les militaires de Kati, Lundi dernier a remué  la plaie cicatrisante entre le peuple assoiffé de bonne gouvernance  et son armée. D’aucuns diront que c’était prévisible en raison de l’incompatibilité d’humeur entre le Capitaine SANOGO et Dr. DIARRA d’une part, et des difficultés de cohabitation entre le Président et l’ancien premier ministre d’autre part.

Même si nous déplorons la façon par laquelle le Premier Ministre a  rendu le tablier, la théorie de la  continuité de l’État et la crise profonde qui secoue le pays, nous interdisent toute cacophonie politicienne sur ce sujet. L’adage  bien connu de tous, rappelle que «  les gouvernants passent, mais l’État demeure. »

Le peuple malien a pris acte des faits,   et attire l’attention des maliennes et des  maliens,  soucieux du devenir de ce pays que le meilleur combat qui vaille d’être mené à  ce jour, est celui de la récupération des régions septentrionales  du pays. Toute autre démarche équivaudrait à  un subterfuge et un divertissement  des maliens,  qui ont trop souffert de cette crise.

Le chaos actuel  est le résultat de la corruption caractérisée par une «  absence » totale de leadership à  tous les niveaux de l’État. Le type  leader religieux ou  politique, de militaire, de policier, de gendarme,  d’enseignant, d’étudiants, de  retraités, de citoyen tout court, est le reflet exact des  pratiques dominantes de notre société, dont le prototype  mère est la corruption. Comment le « politicien ambulant » peut il exiger une  leçon de droiture morale, de civisme et de patriotisme au juge, au  policier ou  au militaire   quand lui-même viole en longueur de journée les règles élémentaires de son mandat électif ? Comment comptez vous que le peuple ou une de ses  composantes,   soit un modèle de droiture ou d’exemplarité  quand il assiste impuissant et frêle à  la plus grande banqueroute contre l’État perpétrée par les  dirigeants qu’il a élus ? 

Chers membres de la nouvelle équipe gouvernementale, l’heure a sonné  pour un nouveau type de leadership  tant recherché   par les maliens  depuis 1991, mais qu’ils n’ont jamais eu !!!! Voulez-vous être ces hommes et ces femmes qui inscriront leurs noms en lettres d’or dans   les annales de l’histoire  malienne en rompant avec l’ancien système ? Voulez-vous saisir  cette opportunité  afin que le peuple pardonne certains de « vous » pour leur gestion passée des deniers publics   tant décriée?

Lorne Sanny dans son essai sur les caractéristiques  du bon leader, indique que  «  le leadership amène la Vision, la Foi et le Courage. La Vision, pour voir ce qu’il faut faire. La Foi, pour croire qu’on peut le faire. Le Courage, pour faire en sorte que ce soit fait. » Le «  dream team » du nouveau premier ministre a-t-il la Vision, la Foi et le Courage  pour sortir le Mali de l’ornière ? En tout cas, le temps nous l’indiquera.

L’état actuel,   qui est la  résultante directe de la corruption  de deux décennies, pose avec acuité la nécessité du concept de  «  changement » des mentalités dans la gestion des affaires de l’État. Aujourd’hui, tout le monde reconnait qu’il est plus qu’urgent de changer la façon de faire la politique, la façon de diriger, la façon de militer. Jean Monnet  met  en relief  cette notion lorsqu’il écrit que «  les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils n’acceptent la nécessité que dans la crise. » La crise actuelle pourrait  donc être  un atout pour le nouveau gouvernement s’il tire des leçons idoines des erreurs faites par les gouvernements précédents ;  et maximise le potentiel qu’ils n ont pas pu utiliser.  Diango saurait-il être ce « visionnaire » ?

Tout comme une relation de cause à  effet, le gouvernement, l’armée et le peuple se doivent assistance mutuelle afin de phagocyter ce germe de la division très nocif pour le noyau même  de la nation. Car toute action délibérée  ou omission belliqueuse entreprise par l’une des parties a  une répercussion  directe ou par ricochet sur l’autre  partie, d’où  l’exigence de cette « union sacrée » autour du nouveau gouvernement, de  l’armée  pour libérer le nord, en dépit des velléités de certains acteurs!!! Le peuple sanctionnera au moment  des élections générales tout acteur apparent ou voilé,  qui embrigadait la santé  fragile de la nation,  ou au contraire récompensera celui qui se sacrifiait pour sa survie.

Les maux dont souffre le pays sont connus de tous.  Aujourd’hui,  la précarité de la situation exige une réponse pragmatique et non des critiques sempiternelle et stérile. Nous devons prévaloir une logique qui donne la primauté à  la recherche de solutions aux problèmes. C’est pourquoi le peuple fonde le vœu inébranlable que  la nouvelle équipe gouvernementale saura faire ce qu’aucune autre équipe n’a pu faire, à  savoir «  libérer le nord et organiser des élections libres, transparentes et crédibles dans un délai raisonnable ». Neuf d’atermoiements et de tergiversations sont énormes pour un pays souverain violé  dans son intégrité territoriale. Au nom des pouvoirs qui lui sont investis, le peuple vous demande, Excellence, d’être  «  un rôle modèle » pour votre équipe et de vous entourer  des hommes et  des femmes capables de vous aider dans l’accomplissement de la mission noble et pesante qui vous a été confiée. Les gouvernants doivent  être des «  rôles modèles » pour les gouvernés  et non  l’inverse. Ainsi les hommes et les femmes  de votre  équipe vous imiteront, les agents  des    différents  départements ministériels    imiteront  le ministre pour sa   bonne conduite morale et professionnelle et ensuite le peuple imitera lesdits agents ou leurs représentants  au cours du fonctionnement de l’État.

Nous sommes conscients du fait que vous faites face à  la plus grave  crise moderne de l’histoire du Mali,  raison de plus, chacun de nous est interpellé  à  jouer  son rôle dans la partition, la gouvernance au gouvernement, l’armée au front pour chasser l’ennemi, le peuple et le politique pour supporter son armée et aussi le politique, préposé et  comptable devant son peuple auquel il doit rendre compte de son mandat électif. Nous vous signalons que  les querelles intestines, exhibées depuis des lustres, ne sont autre que des manœuvres dilatoires pour nous détourner des priorités nationales.

Démarquez-vous de ces pratiques  en exécutant  à  la lettre les deux tâches  herculéennes que le peuple vous a confiées pour ne pas être  une autre victime de l’histoire. A cet titre,    la pensée de cet éminent penseur anglais est assez révélatrice: «  If you always do what you’ve always done, you’ll always get  what you’ve always got »  signifiant que «  si vous faites toujours ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez toujours ce que vous  avez toujours obtenu.» 

Une contribution de votre frère et ami
Mr. Modibo DEMBÉLÉ
Master en Droit International Comparé
L’Université George Washington – USA

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1 commentaire

  1. Je pense que maintenant les des sont jetes ,a partir du moment ou les faiseurs des rois ne sont pas le peuple malien ,mais plutot les rates de Kati ,et a partir du moment ou le sommet de l’etat ne mange ni boit ni alle au toilete sans consulter les bidasses de Kati ,et a partir du momemt ou les autorites ne jure que (meme si ce n’est pas par amour )au nom des fuillards de Kati il est indispensable voir imperatif de chercher cette legimite tant perdu en organisant des ellectins avec le peu qui nous reste .
    L’ONU a elabore une feuille de route , donc pour une seule fois de notre vie essayons de faire une chose concrete ,rien ne sert encore a discuter et a perdre de temps ,car le temps on en a beaucoup perdu .
    Cher maliens adoptons cette resolution elle n’a rien contre le Mali ,certe elle menace les interets de certains individus et bien sure qui vont chercher a distraire encore le peuple ,mais cher maliens je pense que les masques sont tombes ,et desormais on sait qui est qui et qui a fait quoi au juste .

    A bas les ennemis du peuple a bas les fuillards ,a bas les millitaires rates de Kati ,et pour un Mali digne un et prospere en avant
    le camarade Bango Bare .

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