Feuille de route de la transition : À présent, une seule mission demeure à l’ordre du jour, avec comme délai de rigueur le 31 juillet 2013

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Encore une fois, merci à la France reconnaissante pour son soutien déterminant et sa solidarité agissante dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Merci à tous les pays amis du Mali qui n’ont rien ménagé pour nous aider à bouter hors de nos frontières les forces du mal et autres narcotrafiquants. Félicitations à nos vaillants combattants pour leur détermination et leur bravoure sur la ligne de front.
La mobilisation de la Communauté internationale au chevet de notre pays n’a d’autre explication que la baraka:
Comme nous l’écrivions dans nos précédentes contributions, la baraka dont le Mali bénéficie a contribué à éclabousser tous les pronostics, grâce à la prompte mobilisation générale de la Communauté internationale sous la férule de la France, par rapport au calendrier de reconquête des régions du nord de notre pays, au grand dam des imprécateurs et autres avides de pouvoirs qui espéraient perpétuer la transition au-delà de 2013.
Pour mémoire, l’accord-cadre Cedeao/Cnrdre du 6 avril 2012 assignait deux missions essentielles aux autorités transitoires, à savoir la reconquête de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections crédibles et transparentes. Eu égard aux louvoiements et tergiversations de la Communauté internationale, en un moment, et aux exigences, d’installation d’autorités légitimes, auxquelles était subordonnée toute reprise de partenariat et de collaboration internationale au bénéfice de notre pays, nous avions suggéré, au nom de la realpolitik (entre autres, à défaut de solution de rechange et d’alternative nationale) d’organiser des élections, à notre corps défendant, afin de doter notre pays d’autorités fortes, crédibles, parlant d’une même voix, avec un seul son de cloche (période triste, heureusement révolue, du triumvirat).
Par la grâce de Dieu, comme nous l’avions affirmé, la récupération de nos territoires occupés étant une affaire d’experts et de spécialistes en questions sécuritaires, la première mission essentielle de la transition se dénoue à un rythme soutenu à la grande satisfaction de tous, sous la conduite experte de la France, de nos forces armées et d’autres forces étrangères.
La Communauté internationale a exigé le verrou de la Feuille de route pour mettre le holà à la volonté de certains de perpétuer la transition:
A travers l’exigence d’une Feuille de route claire et précise, assortie d’un calendrier d’exécution des tâches, la Communauté internationale entend sonner la fin du pilotage à vue de la part d’un exécutif et d’un législatif complice autour de leur objectif commun de faire durer, le plus longtemps possible, la transition.
Pour preuve, certains «députés» sont allés jusqu’à solliciter du gouvernement 5 ans supplémentaires pour la mise en œuvre de sa feuille de route; c’est en cela que le garde-fou de la Communauté internationale est nécessaire et opportun. En définitive, la Communauté internationale ne peut que prendre acte de l’engagement solennel du président de la République par intérim d’organiser les élections au plus tard le 31 juillet 2013.
La forme (mode d’adoption de la Feuille de route) ne saurait l’emporter sur le fond (mission essentielle d’organiser des élections après la récupération de nos territoires occupés):
L’unique mission qui reste, actuellement, à la gouvernance transitoire, demeure l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes; peu importe le corpus juridique adopté – que cette tâche soit déclinée dans une déclaration de politique générale, dans une Feuille de route, dans un plan d’action transitoire … -,l’objectif essentiel est que le pays soit doté, dans un bref délai, d’un régime légitime issu d’élections transparentes.
Le modus operandi consistant à soumettre cette «Feuille de route » à une assemblée, dont le mandat législatif est expiré, et dont certains membres semblent se gargariser – pour amuser la galerie et conserver le vernis démocratique – ne change rien à la forte attente du peuple de voir le changement amorcé par les nouvelles autorités à installer. Du reste, les débats en direct sur les antennes de l’Ortm – sur le document le mardi 29 janvier 2013- n’étaient qu’une pâle reproduction des séances laudatives et dithyrambiques de la même caisse à résonance sous le régime déchu d’ATT; on pouvait y entendre Monsieur Diango Cissoko, le Grand Commis d’Etat, nous vous connaissons…, depuis 15 ans le Mali n’a jamais connu un Premier ministre de ta trempe…, Professeur Dioncounda Traoré le messie que nenni !
Le président de la République par intérim, sourd aux sirènes des vendeurs d’illusions, semble se départir de leur volonté de perpétuer la transition:
Qu’on se le tienne pour dit, un gouvernement transitoire n’a ni les moyens, ni le temps d’accomplir le chapelet de mesures énumérées (…relecture de la loi électorale, recomposition de la Ceni, lutte contre la corruption, statut de l’opposition, gestion des problèmes de santé, relance de la coopération internationale, gestion de la crise scolaire, etc.), toutes choses que même un régime élu pour cinq ans aurait du mal à accomplir.
Sans être dupe, le peuple a conscience que la priorité du moment est l’union sacrée autour de la reconquête de l’intégrité territoriale du Mali
A présent, toute l’attention du peuple reste gravée sur les actions de recouvrement de l’intégrité territoriale de notre pays. Cela est loin de signifier l’octroi d’un blanc seing pour proroger la durée de la transition ad vitam aeternam.
Heureusement que M. Dioncounda Traoré semble prendre la mesure des évènements et tirer les enseignements utiles de l’attitude de certains larbins et autres courtisans qui rivalisaient de superlatif pour qualifier ATT, -qui tentent de reprendre du service à travers des commentaires du genre Dioncouda est un fin tacticien, il est un Mathématicien rigoureux, il est un stratège hors paire… -, puisqu’il a affirmé son souhait d’organiser les élections au plus tard le 31 juillet 2013, qu’il s’en tienne résolument à ce délai, dans l’intérêt supérieur du Mali.
L’organisation d’élections crédibles ne saurait servir de prétexte pour prolonger la durée de la transition
Les «députés» qui semblent vouloir lier l’organisation de bonnes élections à la prolongation de la transition, auront du mal à prouver au peuple malien qu’ils sont issus d’élections irréprochables, avec tout le respect que je dois aux valeurs intrinsèques de certains d’entre eux se comptant sur les doigts d’une main (de 1997 à nos jours); qu’ils se détrompent, le peuple n’acceptera point d’amalgame à ce niveau.
Mieux, même dans les grandes démocraties occidentales organisant des élections de façon régulière dans la plus grande sérénité, les élections sont quelques fois contestables et contestées; l’argumentaire du temps nécessaire, à l’organisation d’élections propres, est très court et ne saurait prospérer.
La transition, période de rupture consacrant l’entente des forces vives de la nation pour violer la Constitution du 25 février 1992
Au demeurant, la gouvernance transitoire, en sus des tâches quotidiennes d’un Etat ressassées dans «la Feuille de route», n’aura de mieux à faire que d’organiser des élections, au plus tard le 31 juillet 2013; la Communauté internationale devrait scrupuleusement y veiller, afin d’éviter à notre pays toute autre aventure et/ou crise sociopolitique.
En réalité, c’est un sacrifice immense que le peuple a accepté en laissant l’ancienne Assemblée nationale continuer au-delà de la durée constitutionnelle de son mandat de 5 ans; il est de bon ton d’écourter le maximum possible la durée d’une gouvernance transitoire – signifiant une période de rupture pendant laquelle les forces vives de la nation s’entendent pour violer la Constitution du 25 février 1992 – avec des institutions manquant tant de base légale que de légitimité.
Plus rien ne sera comme avant au Mali
Autant l’armée doit retourner dans les casernes pour s’occuper de ses missions régaliennes, autant la démocratie malienne acquise au prix du sang – torpillée pendant longtemps dans le bouillon d’un consensus ou unanimisme béat – ne saurait être prise en otage sous le prétexte de la nécessité de disposer de plus de temps pour organiser des élections incontestables (idéal jamais atteint sous nos tropiques).
En toute responsabilité, et dans l’intérêt supérieur du Mali, nous réitérons la reconnaissance de l’autorité du président de la République par intérim; nous soutenons les actions du Gouvernement de transition s’inscrivant exclusivement dans le cadre des missions à lui assignées jusqu’au 31 juillet 2013. En revanche, nous refusons d’avaler des couleuvres, même sous l’anesthésie de l’Etat d’urgence.
Plus rien ne sera comme avant ! Le peuple plus que jamais averti y veillera ! L’unanimisme éculé sous le régime déchu, avec une assemblée monocolore, inodore et sans saveur, a vécu.
La Communauté internationale ne devrait plus Jamais se contenter de garder, impassible, les preuves de la mal gouvernance et autres sales trafics impliquant nos gouvernants; elle a l’obligation historique de les prévenir, à défaut, les dénoncer au nom du devoir d’ingérence.
Dieu bénisse le Mali !
Aguibou BOUARE
Conseiller Juridique
Tél. 66 91 80 70  

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