Femme du Mali, ne te laisse pas voler ta vie !

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Femme du Mali, ne te laisse pas voler ta vie !

Les projets menés par des femmes entreprenantes sont mis à l’honneur ces derniers temps. Des tambours du Rwanda à la promotion des femmes rurales au Cameroun, en passant par l’éducation et la francophonie, ces actions portées par des femmes exceptionnelles doivent nous inspirer, nous les maliens, qui avons un pays à reconstruire. Nous n’avons que cette voie pour surmonter les intérêts égoïstes, qui détruisent. Il y a bien des façons, pour une femme, de porter la vie !

Nous ne le répéterons jamais assez : les femmes, jeunes ou moins jeunes, doivent s’insérer dans les domaines économique, social et politique. Et peu importe à quel niveau, car chaque projet compte. Il ne s’agit pas ici de revenir sur une lutte entre les sexes, car cela n’aurait aucun sens d’opposer les femmes et les hommes. Les femmes doivent aujourd’hui se battre, comme les hommes, contre une forme de lassitude, de découragement. Il y a trop de beaux projets abandonnés avant d’être nés.

Quand on parle d’entreprendre, on pense souvent au mot « entreprise », mais combien de projets se sont réalisés à partir d’association de la société civile ? En famille ? A partir de rencontres ? Si vous avez remarqué qu’il manque quelque chose quelque part, vous venez d’avoir une idée sur un projet possible. Si des personnes ont besoin de ce que vous pourriez fabriquer, faire, créer, vous avez un projet possible. Les femmes ont une grande générosité, et elles ont souvent appris que tout est toujours possible ensemble. Entreprendre par le partage et non pas exploiter, c’est peut-être l’idée derrière tous les projets portés par ces femmes d’exception. Mardi 21 février, notre sœur de Guinée Jeanne-Martin Cissé s’est éteinte à l’âge de 91 ans. Institutrice, elle est devenue présidente du Conseil de Sécurité de l’ONU en 1972, « une pionnière ». Tout a commencé quand elle a décidé de consacrer sa vie à éduquer et instruire les enfants d’Afrique. Ce projet très beau, généreux, l’a amené à de très hautes fonctions. D’autres institutrices, moins connues, travaillent avec la même énergie à construire l’avenir de leurs écoliers, et de leur pays.

Mais toutes les femmes ne sont pas des reines malheureusement, nous en connaissons certaines qui ne visent que leurs intérêts égoïstes, ce n’est pas l’exclusivité des hommes ! Nous connaissons aussi des femmes qui croient s’imposer par le rapport de force. J’ai honte lorsque je vois Zeina Walet Alladi, la veuve de Cheikh ag Aoussa, dont on ne retiendra que les talents de manipulatrice d’enfants de Kidal au profit d’Iyad Ag Ghaly et d’Ansar Dine. Une femme qui jette des jeunes en pâture dans des actions terroristes, pour ensuite accuser les Forces internationales de « tuer des enfants » ! A la terreur, la désolation et la violence qu’elle dissémine autour d’elle, opposons-lui notre courage, notre force et nos convictions. Le terrorisme au féminin ne passera pas, ne passera plus !

Levez-vous, mes sœurs d’Afrique et du Mali ! Construisez, fabriquez, soignez, faites pousser, et les semeuses de désordre seront balayées de notre histoire ! Aucun homme, ni aucune femme, ne nous fera plus honte si nous sommes en marche ! Nous sommes appelées à devenir, chacune, une femme d’exception, une « reine des temps modernes », pour la paix, avec notre cœur et avec notre âme.

Aïcha Sangaré

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