Les populations, toutes couches confondues, se sont cotisées pour mobiliser les 99 millions de F CFA nécessaires à la réalisation du poste de sécurité de Gogui. Le bâtiment comporte cinq bureaux, une véranda et des toilettes. Le geste d’Argo trahit l’engament citoyen des populations de Nioro du Sahel en général et celles de Gogui en particulier, reconnaît le Ségal MDAC.
Gogui, un faubourg à la frontière mauritanienne. Perdu ! En ce jeudi 24 avril 2014, la nature semble elle aussi de la fête. Les rayons du soleil sont doux. Pas aussi de vent, donc de poussière, comme l’on pouvait s’y attendre en ces lieux du Sahel par un mois d’avril. Oui c’est la fête à Gogui.
Les populations s’apprêtent à remettre officiellement les clés d’un poste aux autorités militaires. A l’entrée, une horde de chevaux bien harnachés forment deux rangs de part et d’autre de la route. La couleur orange domine. Les chevaux sont à majorité de robe blanche, le symbole de la royauté chevaline, leurs jockeys sont tee-shirt et casquettes orange. Dans le village, chacun a plongé au fond de sa valise. Festin oblige. C’est la mobilisation totale. Personne ne veut se faire raconter l’événement, y compris les vieilles personnes.
Le maire, le sous-préfet, les responsables de l’Association des ressortissants de Gogui (Argo) et ceux de jeunesse sont là. Quand arrive vers 10 h la délégation du général de brigade Yacouba Sidibé, le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants.
Le poste frontalier des FAMa de Gogui vient de bénéficier de nouveaux locaux. Cette cérémonie de remise de clés de ce poste a donné lieu des scènes de danse d’hommes et de chevaux au son de la voix suave et tendre des cantatrices locales, au rythme de tam-tam et de sifflets.
Ce poste a été entièrement financé par l’Argo. Ce sont les populations, toutes couches confondues, qui se sont cotisées pour mobiliser les 99 millions de F CFA nécessaires à sa réalisation. Le bâtiment comporte cinq bureaux, une véranda et des toilettes. Le geste d’Argo trahit l’engament citoyen des populations de Nioro du Sahel en général et celles de Gogui en particulier, reconnait le Ségal MDAC.
Et de rappeler tout de même que la construction de camps et la réalisation des postes militaires et de sécurité ressortent de la responsabilité régalienne de l’Etat. C’est dire donc tout l’engagement des populations de Gogui et leur détermination à accompagner et soutenir tous les efforts en cours du département de la Défense en vue de rendre plus opérationnelles les FAMa dans un contexte de menaces de types nouveaux.
En guise d’accompagnement de l’initiative d’Argo, le ministère de la Défense et des Anciens combattants a contribué par la mise à disposition d’un technicien du génie rural, confie le général Sidibé.
A Gogui, comme à Nioro, tous et chacun, militaires comme civils souhaitent que cette initiative soit suivie d’effet dans toutes les localités du pays. Argo promet de s’investir encore pour la clôture du poste.
En tous les cas, à la cérémonie des clés de ce nouveau poste gracieusement offert à l’armée par les populations de Gogui, l’ambiance était festive. Ce fut une randonnée populaire et massive à Gogui. Nul besoin de signifier que l’événement a donné la juste mesure d’une relation réussie, pour ne pas dire d’une symbiose entre l’armée et ses populations.
Tous étaient unanimes : les populations ont le devoir sinon de contribuer, du moins de concourir à leur propre défense. Et la meilleure façon de s’y prendre à Gogui est ce poste. “Notre armée est notre espoir pour nous défendre contre toutes sortes de menaces de d’attaques. Elle gage de notre développement. Nous devons donc faire en sorte qu’elle soit dans les conditions permettant de mieux accomplir cette mission”, résume Mamadou Diakité, un responsable local de la jeunesse.
Diakité ne croit pas traduire si bien l’engagement de ses camarades pour la défense de leur patrie. Les 17 000 âmes de Gogui sont conscientes que l’entente entre l’armée et la nation est indispensable, la récente crise au nord du pays l’atteste à suffisance.
Le nouveau poste a été baptisé du nom de feu adjudant-chef Barnabé Diarra décédé le 1er juillet 1987 en défendant les populations à Gogui. Gogui est situé à environ 80 km de Nioro où est localisé le 42e Régiment, et à près de 1 km de la frontière mauritanienne.
Visite au camp
En marge de la cérémonie le secrétaire général du MDAC a rendu une visite au camp El hadj Omar Tall de Nioro. Il invite à plus de cohésion, de discipline et de performance pour regagner la confiance du peuple. Le Ségal a expliqué n’être pas qualifié pour s’entretenir avec les troupes, cela ressort des prérogatives du CEMGA et des CEM et directeurs de services. Sa visite avait donc pour but de voir de visu les personnels, leur dire bonjour en tant père de famille.
C’est pourquoi il conseille et recommande que toutes doléances passent par la hiérarchie. Cela est indispensable pour le rétablissement de la hiérarchie, souligne-t-il. Des mesures sont en train d’être prises dans le cadre de la réforme. Elles devraient permettre de résoudre un certain nombre de préoccupations actuelles.
Le général Sidibé a invité les personnels et leurs familles, notamment ceux qui ont la chance de loger de loger au camp à bien utiliser l’eau et l’électricité. Il s’agit surtout d’éviter de sous-louer le courant à des multitudes de propriétaires de frigos.
Le Ségal a aussi rendu visite aux notabilités nioroises.
Lieutenant-colonel Diarran Koné
(CC/MDAC)