La face sombre de Cheikh Ag Aoussa brille trop de l’or volé

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Ce n’est un secret pour personne, depuis longtemps déjà Cheikh Ag Aoussa n’a eu d’autre objectif que de gonfler l’effectif du HCUA dans la perspective du cantonnement et de la réinsertion socioéconomique des éléments des mouvements armés. Une façon pour ce terroriste habitué à percevoir des rançons, d’inscrire des jeunes sur la liste des membres du HCUA afin qu’ils puissent lui être redevables pour ses futures opérations.

Si Cheikh Ag Aoussa , Touareg Ifoghas tout comme Iyad Ag Ghali, se contente d’être le numéro 2 d’Ansar Dine, c’est parce que c’est un homme cynique, capable de manipuler les autres plutôt que d’assumer ouvertement ses responsabilités au sein du mouvement islamiste. L’homme est un terroriste de l’ombre aux multiples facettes, parfois craint par Iyad Ag Ghali lui-même.

Sa force, c’est sa richesse. Quand les rues de Kidal se remplissent de 4×4 flambants neufs, c’est signe que Cheikh Ag Aoussa distribue des liasses de billets à ses compères à qui il confie des missions. Sa réputation d’homme généreux lui vaut l’allégeance des Ifoghas de Kidal. C’est comme cela qu’il réussit à fournir des armes et de l’argent et à enrôler les enfants soldats dont il a besoin pour augmenter les effectifs d’Ansar Dine.

Lorsque AQMI enlevait des otages occidentaux ces dernières années, c’est souvent Cheikh Ag Aoussa qui servait d’intermédiaire et qui leur remettait l’argent de la rançon (plusieurs milliards de FCFA). Bien entendu, il percevait au passage une juteuse commission.

Pas besoin d’en dire plus, pour se faire une idée de sa fortune colossale. On comprend mieux pourquoi c’est le seul militaire touareg qui a toujours refusé une place de choix et des galons de haut rang dans l’armée malienne. Il veut avoir une totale liberté, et ne devoir rendre de compte qu’à Iyad Ag Ghali. Cheikh Ag Aoussa tient ainsi par sa seule bourse les rênes de tout et n’a aucun intérêt à ce que les affrontements s’arrêtent. En somme, c’est bien lui qui bloque le Nord du Mali, hostile aux accords de paix et de réconciliation. La crise malienne ne se résoudra pas tant qu’il sera en place.

Imaginez, ce que l’on pourrait faire pour le Mali s’il était arrêté et si son argent était saisi: investir dans les infrastructures, l’approvisionnement en eau, ouvrir des écoles pour éduquer les jeunes… En somme de quoi contribuer à sortir la ville de la crise et la lancer sur le chemin de la paix et du développement.

Idrissa Khalou

Twitter : @Ikhalou

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