Face aux urgences, nulle place à une crise institutionnelle au Mali

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Aujourd’hui ce qui domine l’esprit du Malien lambda, c’est comment vivre au quotidien, comment voir la fin de l’embargo de la CEDEAO et de l’UEMOA, comment résister à la crise économique mondiale sur fond de crise énergétique, au sortir du COVID 19. La réponse à tout cela est simple et difficile : s’entendre pour mutualiser les idées et les efforts en Maliens et pour le Mali.

Simple si l’on s’oublie individuellement et l’on se considère collégialement, difficile si l’on se laisse dominer par les égos, donc le fait partisan. Ce qui s’est passé vendredi au CNT est très grave si l’on essaie d’être lucide et au fait d’éléments d’analyse. Il faut être naïf pour ne pas y voir tout simplement une guerre institutionnelle. C’est ce qui nous a été donné et nous n’en avons pas besoin.

NOUS N’EN AVONS PAS BESOIN !!!!!!

Personnellement, en tant que Malien, je l’affirme et le réaffirme : plus jamais lors de cette transition, l’on ne doit offrir aux Maliens un tel spectacle. On peut accepter en temps de transition des querelles de clochers et de chapelles politiques, mais pas d’institutions. Surtout pas car aller dans ce sens c’est ébranler les espoirs de quiétude des Maliens dans un environnement sous-régional et international difficile voire hostile.

Que des forces politiques extra institutionnelles se retrouvent à combattre la Transition, cela passe. Mais que les institutions de la Transition se retrouvent à s’enguirlander, se chercher chicane, ce n’est vraiment pas ce spectacle que les Maliens veulent voir. Vivement que le président de la Transition rappelle tout le monde à la raison, lui qui est au-dessus de la mêlée et dont la signature a valu la composition de ces institutions.

Regardons un peu le timing et l’agenda entre le dernier sommet de la CEDEAO du 4 juin et le prochain prévu le 3 juillet. Il s’est passé une réunion houleuse sur le rapport trimestriel du SGNU sur le Mali sur fond de négociation du mandat de la MINUSMA avec, que cela soit dit en passant, une partition héroïque de notre diplomatie, ces incartades fratricides au CNT et l’on n’a même pas eu le temps de digérer cela qu’une hécatombe nous tombe sur la tête avec les évènements de Dialassagou (paix à leur âme).

Tout cela concerne le Mali et les Maliens. Ces évènements douloureux que nos compatriotes de cette partie du pays n’ont pas demandés viennent nous rappeler la menace et les urgences. La menace c’est le terrorisme rampant. Il est là. L’urgence c’est de le combattre vigoureusement avec le soutien à nos Forces de défense. Et c’est aux Maliens de gérer tout cela. Nous nous regardons, l’Afrique et le monde nous regardent. Occupons-nous de l’essentiel : le Mali et nous les Maliens.

Dans l’entendement des Maliens, la Transition constitue une seule équipe avec le président, le gouvernement et le CNT. Sortons encore une fois des querelles de personnes, de nos égos et de la recherche du profit personnel. N’ajoutons pas la crise à la crise. Unis, nous vainquons, désunis, nous sommes offerts à l’ennemi sur un plateau de diamant. C’est mon cri de citoyen.

Bamako, le 21 juin 2022

Alassane SOULEYMANE/Journaliste

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1 commentaire

  1. Votre cri du citoyen, de journaliste mérite d’être entendu pendant que vos homologues de certains pays sont entrains d’alerter, d’interpeller sur cette montée en puissance récente de nos forces de sécurité à en créer des frustrations.

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