Depuis plus de trois ans, l’enseignement primaire, fondamental et secondaire est plongé dans une crise répétitive due aux revendications de la synergie des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016. Il en est de même pour l’enseignement supérieur. Mais l’année académique précédente, qui a coïncidé avec l’aggravation des crises multidimensionnelles qui secouent leur pays, les grévistes, certainement animés par une volonté nationaliste, ont pris une pause pour l’intérêt de la patrie-mère, le ’MALI’’. Allons-nous en 2022-2023 vers le dénouement de cette crise scolaire ? Ou vers le remake des années scolaires perturbées ? Face à la persistance de la menace syndicale, rien moins sûr. Cependant, l’Etat doit et peut apporter une solution durable. Explications !
En effet, le Ministère de l’Education Nationale du Mali a unilatéralement décidé de l’ouverture de la nouvelle rentrée académique. Mais avant-hier 03 octobre 2022, celle-ci a heureusement pu se dérouler normalement. Alors qu’un accord préalable avec les enseignants grévistes, des principaux acteurs de l’école malienne, aurait permis de solder durablement la crise scolaire.
Au regard donc de ce manquement, il y a toutes les chances que notre pays recommence avec les années académiques anormales, chamboulées par des perturbations comme dans les années 2016 à 2021. Toutes choses dont il n’a pas besoin qui n’auront que des conséquences néfastes dans un milieu scolaire déjà assailli. Allons-nous vers une année académique perturbée ? Quelles peuvent être les conséquences de la menace d’une nouvelle crise scolaire qui se profile à l’horizon ? Quelles solutions faut-il proposer pour sauver la nouvelle année académique et l’Ecole malienne en général ? Dans les lignes qui suivent, nous donnerons des éléments de réponses à ces diverses questions.
Mais il faudra rappeler, excepté l’an passé, nous assistions à des grèves répétitives depuis plusieurs années dont celle de l’an 2020 se caractérisait par une contradiction entre l’Etat et la synergie des syndicats des enseignants. Si la grève des années 2018-2019 et 2020 était pour revendiquer l’application du fameux article 39, celle déclenchée vers la fin de l’année scolaire écoulée 2020-2021 ne change pas la donne non plus. Puisque cette fois-ci, elle a pour raison : l’uniformisation de la grille salariale. Plusieurs gouvernements ont tenté de lui apporter une solution en vain.
En effet, les tensions ont commencé au cours de l’année 2021 à la suite de satisfaction d’une revendication de l’UNTM et jusqu’à présent, elles continuent. Le gouvernement n’arrive pas à avoir un accord avec les enseignants. C’est dans ce contexte que les enseignants grévistes ont pris en otage les notes et ont boycotté les examens, malgré l’insistance et la persistance du gouvernement. Mais le Ministère de l’Education Nationale a fini par organiser les examens de la session de 2021, sans la participation des enseignants du début jusqu’à la proclamation des résultats.
Selon le Communiqué N°2022-011 relatif à la rentrée scolaire 2022-2023 des Syndicats de l’Education Signataire du 15 octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES) publié le 1er octobre 2022. A travers ce communiqué, à ce jour, nous constatons qu’il n’y a toujours pas eu de consensus pour une résolution de la revendication des enseignants.
Par ailleurs, les enjeux et les risques sont trop grands pour une reprise inclusive et une année académique face à la détermination des enseignants. Lesquels ont alerté de se mobiliser sans autant montrer de directives. Alors qu’en 2021, ils n’entendaient pas à participer à l’effectivité de la rentrée tant que leurs réclamations ne sont pas acceptées et appliquées. Paradoxalement, le gouvernement disait qu’il n’avait pas des moyens nécessaires pour satisfaire leurs doléances, que cela pourrait inciter d’autres syndicats à faire de même.
Les gouvernements qui se sont succédé ne sont pas parvenus à trouver une solution durable aux problèmes des enseignants malgré la suspension de la grève, au cours de l’année 2021-2022. Dans cette situation l’espoir d’une année-scolaire normale à craindre. Cette grève répétitive des années précédentes a impacté le secteur de l’Education Malienne. Qui est d’ailleurs, l’épine dorsale de la survie de toute la nation. Selon Nelson Mandala « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », si la nôtre est dans un état dégradé depuis des années, quelles seront les conséquences dans l’avenir ?
Face à ces multiples crises sociales, politiques, vient s’ajouter celle de l’éducation. Ces diverses crises empêchent certains enfants d’avoir accès à l’école. Au-delà de l’insécurité grandissante, la grève des enseignants est une autre dimension qui est entrain de dégrader l’avenir du Mali d’une manière générale.
Conscient de ces conséquences, les acteurs de l’éducation malienne doivent s’unir pour éviter tout dérapage éducatif cette année. Beaucoup de ces jeunes sont victimes d’une situation dont ils ignorent. Aujourd’hui, plusieurs générations différentes d’étudiants se retrouvent dans les mêmes années universitaires (chevauchent). Ces étudiants ne vont pas bénéficier d’un même cursus universitaire de durée égale à cause des grèves à répétition, et la pandémie du Covid-19. Ces perturbations détériorent le système éducatif ce qui favorise le laxisme des jeunes étudiants. D’où la baisse de niveau mais aussi la hausse de la délinquance.
Toutefois, pour une solution durable est bien possible ! Mais faudrait-il que le Ministère de l’Education Nationale, mais aussi chaque malienne et malien, comprennent que le futur de notre pays dépend d’une bonne éducation. Le moment n’est plus de s’en donner à la pratique d’une politique politicienne qui ne ferait qu’aggraver la situation. Encore moins, vers la course sans fin pour des intérêts quelconques. Mais, il faudra plutôt aller à des compromis qui peuvent résoudre ces revendications.
Si l’autorité malienne ne prend pas entre ses mains, cette crise scolaire qui dépasse d’ailleurs le seul ministère en charge de l’éducation ne peut rien. Et nous risquerons de perdre cette année scolaire en cours, comme les années précédentes. Alors, aucun acteur ne doit s’écarter de la recherche de solutions. Chacun doit donc redoubler d’efforts afin qu’elles soient durables.
Premièrement, le Gouvernement doit se rendre compte que le moment n’est pas à une politique de dispersion d’énergies pour gérer cette crise éducative ou à une négociation fragile et éphémère. Il faut nécessairement un accord pouvant rassurer l’ensemble des acteurs de l’Education Nationale mais aussi, les pauvres Elèves/Etudiants : les victimes. Ce qui permettra de garantir l’année en cours. Nous avons besoin d’un plan de sauvetage coriace pour éviter le chao.
Pour une négociation pour une gestion convenable de l’Ecole, l’Etat doit inviter et impliquer en toute inclusivité, non seulement l’UNTM mais aussi toutes les autres mouvements syndicaux. Cela, afin de développer une culture et une politique de confiance avec les enseignants. Pour que les rentrées scolaires soient normales, le Gouvernement doit prendre des engagements forts afin d’avoir un accord solide avec les syndicats de la synergie des enseignants. Cela aura le mérite d’éviter une probable crise pouvant perturber l’année académique 2022-2023. L’Etat doit donc être sincère dans ces futures négociations.
Enfin, les Organisations de la Société Civile et les mouvements et partis politiques, ne doivent jamais caresser la vérité face au Gouvernement et au Syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016. Sinon, les conséquences de cette crise toucheraient beaucoup plus les enfants qui sont dans les écoles publiques. Leur impartialité sera un atout pour une gestion efficace.
En somme, l’avenir d’un pays est lié à son EDUCATION, alors le Gouvernement et l’ensemble des acteurs de l’Education Nationale, doivent regarder dans le même sens. Les droits basiques des enfants, comme prévoient l’article 18 de la Constitution du 25 février 1992, doivent être préservés. Ce qui va permettre également de redorer l’image de notre éducation, sur le plan international.
TRAORE Boubacar Bani, Etudiant en M2,
Histoire des Relations Internationales et Stratégiques,
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Il est temps que l’état s’affirme. Nul n’est obligé d’être fonctionnaire. Beaucoup de personnes évoluent dans le secteur privé et qui payent l’impôt servant à payer les enseignants.
Soit les enseignants doivent se reconnaitre dans le statut général des fonctionnaires conformément aux grilles unifiées soit qu’ils reviennent sur le statut particulier. Nous ne sommes contre personne, il est temps que notre pays sorte de ce désordre au nom de corporation.
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