Examen du DEF 2018 : Un fiasco jamais égalé

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L’école malienne est malade depuis. Elle s’achemine inéluctablement vers l’abîme si des actions d’urgence ne sont pas engagées dans un bref délai pour la sauver.

Les problèmes qui la minent sont suffisamment connus: la baisse drastique du niveau des apprenants, la médiocrité de beaucoup d’enseignants, la chute de la conscience professionnelle, la prolifération anarchique des écoles privées, l’absence de suivi du personnel enseignant des écoles privées, l’insuffisance de formations continues des enseignants, l’incapacité des autorités en charge de l’école d’organiser des examens crédibles, le manque de sanctions à l’endroit des enseignants et responsables indélicats, etc.

Le Mal de l’école malienne vient d’atteindre son paroxysme. L’examen du Diplômé d’études fondamentales (DEF) 2018 est celui de la honte, du chaos. Jamais le Mali n’avait connu un tel fiasco.

Les sujets ont fait fuite avec éclat. Ils étaient à la disposition des candidats avec leurs corrigés sur les réseaux sociaux. Tous les Maliens le savent, les autorités en charge de l’Education nationale les premières informées. Certains enseignants, venus dans le métier par défaut, indignes d’exercer une profession aussi noble, ont pactisé avec des promoteurs d’écoles privées pour accepter les corrigés en salles ou même corriger les sujets pour les candidats à cause de maudites sommes, prouvant ainsi leur manque de dignité.

Dans beaucoup de centres, des surveillants se sont substitués aux candidats, traitant à leur place les sujets. Quelle bassesse, quelle immoralité, quelle inconscience professionnelle, quelle malhonnêteté intellectuelle ?

De tels enseignants méritent d’être identifiés et radiés du corps pour l’exemple. Les enseignants qui sont encore soucieux du devenir de l’école, ne doivent jamais accepter que des pseudo-enseignants, sans foi et sans scrupule, tirent vers les caniveaux leur métier en prenant l’école en otage.

Face à un tel drame, à un tel complot contre l’école et contre le peuple, l’Etat n’a été capable de faire ni une simple déclaration pour condamner les faits, ni d’interpeller qui que ce soit. Dans quel pays sommes-nous ? La société civile a t- elle approuvé ce qui s’est passé, sinon, pourquoi son silence ? Où sont passés les syndicats d’enseignants ? L’opposition politique a-t-elle perdu sa langue?

Il ne fait aucun doute que depuis l’avènement de la IIIème République, les régimes politiques qui se sont succédé, ont échoué dans le domaine scolaire et universitaire, parce qu’en réalité, malgré leurs discours mielleux, l’école n’a jamais été pour eux une priorité. Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keïta, ont chacun respectivement malmené et abandonné à leur manière l’école malienne.

L’examen du Diplômé d’études fondamentales (DEF) 2018 prouve à suffisance l’échec du régime d’IBK, son manque de volonté à sortir l’école de l’ornière, l’incapacité des autorités en charge de l’éducation d’organiser un examen du DEF sans fraude. Sommes-nous conscients de la réelle menace qui pèse sur l’école malienne ?

Nous appelons l’Etat et toutes les forces vives de la Nation à l’union sacrée autour de l’école: les hautes autorités politiques et administratives, l’administration scolaire, la société civile, les enseignants, les parents d’élèves. Tous sont  interpellés. Chacun doit absolument jouer son rôle. L’école est notre enfant à tous. Volons à son secours. Elle agonise par notre démission, par le désintérêt manifeste des Maliennes et Maliens.

Pour ne pas davantage ternir l’image de l’école malienne, surtout au niveau international, l’examen du DEF 2018 mérite d’être purement et simplement annulé et repris. En plus, des têtes doivent impérativement tomber, une fois les responsabilités situées.

Etre responsable, c’est savoir prendre des décisions souvent difficiles mais salutaires. Le régime d’IBK, en quête de popularité et en quête d’électeurs pour la présidentielle, pourra-il s’assumer face à l’histoire par des prises de décisions courageuses et responsables? Acceptera-t-il de mettre sur son dos des parents d’élèves qui veulent seulement la réussite de leurs enfants, quelle que soit la manière ?

L’actuel ministre de l’Education nationale, le Pr Abinou Témé, mesure-t-il l’ampleur du désastre, du coup porté à notre école, de la trahison dont elle est l’objet ? Saura-t-il prendre ses responsabilités en faisant reprendre l’examen du DEF 2018 ? S’il le faisait, ce serait pour lui une façon honorable d’entrer dans l’Histoire.

La partie saine du peuple se souviendra longtemps de son passage au département de l’Education.

Peuple malien, tous débout comme un seul homme, arrachons notre Ecole des griffes des apatrides et de ses fossoyeurs, pour que vive à jamais le Mali.

Que nos dirigeants aient à l’esprit que nul n’échappera au tribunal de l’Histoire !

N’Golo Marc DEMBELE, Professeur d’Enseignement Secondaire Général, Spécialité Philosophie

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7 COMMENTAIRES

  1. Bonjour. C’est juste vous remercier des à pinsons que chacun d’entre vous est entrain d’avancer. J’ai pas lu vous commentaire mais je serais bientôt là pour dire ce que je pense aussi. Je remercie le Professeur Marc N’Do Dembele de l’avoir connu. Puisse j’étais ami et de la même promotion que son jeune frère Moussa Dembele à L’ECICA.

  2. Mr Dembele,l’ecole malienne est deja’ dans l’abime.Nous parent sommes victimes du syteme et nous reclamons a etre indemnises. Chaque annee c’est la meme chose.Je crois que c’rst l’inconcience des enseignants qui est la base de cette fraude.

  3. en signant le contrat avec une société de téléphonie les numéros de téléphone des destinataires sont connus d’avance car tous les numéros sont répertoriés et enregistrés , en cas de fuite où ils pourront être poursuivis aussitôt , pour éviter cela on envie les sujets à 7h 55 aux principaux destinataires et on démarre les épreuves à 8h00 , même pour cela il faut former les enseignants pour le transfert du message à leur collègue , tout cela est très très facile , mais pour éviter les fraudes pendant les élections exigeons aux président des bureaux de porter les résultats au tableau pour permettre aux assesseurs de filmer et de les envoyer à leur parti pour centralisation, avant 23h 00 les tendances seront connus, plus besoin de transporter les isoloirs chez les préfets qui à leur tour vont les acheminer chez les gouverneurs , tout cela peut être éviter , avec le téléphone et la connexion partout on peut éviter les fraudes . chaque leader va alimenter le téléphone de ses assesseurs en crédit un point bar et on exige la société de téléphonie d’éviter les perturbations le jour du vote.

  4. la fuite de sujet c’est à Bamako et dans les capitales régionales , mais pas partout sur le territoire national et pas aussi dans toutes les familles à Bamako où dans les régions, ceux qui ont le souci de l’avenir de leurs enfants les poussent vers le travail et non vers le vol , car la suite est plus compliquée que le DEF et le Bac , il faut que tout le monde s’assume et à tous les niveaux , mais n’oublions pas que le Mali est confié à des personnes qui rendront compte à la population dans l’autre monde , tout le monde n’a pas son mot à dire dans la conduite des affaires d’un pays? donc faisons attention

  5. Le certificat d’étude primaire (CEP) dans le cadre de la réforme du système éducatif a été supprimé. Si le diplôme d’étude fondamentale (DEF) vient à être supprimer se sera catastrophique pour notre enseignement général. Il serait mieux de le maintenir et de confier la préparation du DEF aux inspecteurs de l’enseignement fondamental. Je ne pense pas avec la création des académies si ces inspecteurs jouent un rôle dans la préparation et la supervision du DEF. Le même constat existe au niveau de l’enseignement secondaire et du supérieur. Il faudra aussi penser à confier le secrétariat du DEF aux inspecteurs dans chaque matière et à trois assistants de son choix.

  6. mon cher je n’apprécie pas la politique d’IBK , mais ça c’est pas lui, manque de conscience professionnelle ‘est un problème d’éducation familiale , manque de volonté de servir honnêtement son pays est un problème d’éducation familiale , voler le denier public est un manque d’éducation familiale , manque sanctionner est la faute de l’Etat , oui refus de sanctionner est un problème de gouvernance, cautionner le vol est un problème de gouvernance , renvoyons si tu ne veux pas la bal dans le camp de la population ou je dirais de ceux qui sont en charge de l’enseignement , un ministre est nommé , mon frère ce que tu ne sais pas c’était la même catastrophe au Bac où les enseignants traitaient les sujets pour les ventiler la nuit aux enfants de leurs amis, parents, cousins moyennant de l’argent au cas où les résultats seront favorables . On peut éviter les fuites si nous voulons avec la nouvelle technologie , le ministre choisi et il signe un contrat de non fuite avec une société de téléphonie , tous les directeurs de centre recevront les sujets le même jour à 7h 30 pendant les élèves sont en classe et le démarrage des épreuves à 8h00 pour éviter que les sujets passent par les secrétaires et les directeurs d’académie et les personnes qui travaillent au Ministère, très facile de résoudre le problème , avec le numéro de téléphone des directeurs de centre , tout le monde peut recevoir les sujets le même jour

  7. Bonjour
    Il serait responsable de supprimer le DEF ; je trouve pas la pertinence de ce diplôme ;reformons l’ecole tout en l’orientant vers le professionnel

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