Etat Islamique vaincu à Syrte : quelles conséquences pour le Mali ?

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Combattants de l'Etat Islamique

L’Etat Islamique connait la défaite en Iraq, en Syrie, en Libye. Bien sûr, nous devons nous en réjouir mais nous devons aussi évaluer quelles seront les conséquences pour le Mali. L’Union Européenne se prépare au retour de centaines de terroristes. Devons-nous craindre le même phénomène dans notre pays avec le risque d’attentats contre la population et d’attaques contre nos forces armées ?

L’opposition entre Mokhtar Belmokhtar et l’Etat Islamique est bien connue. « Le Borgne » aurait participé en Libye à des combats contre l’EI. Après la défaite de Daesch à Syrte en Décembre, les maliens et les étrangers combattant pour l’organisation terroriste sont tous passés au Mali pour détruire AQMI, en particulier, la katiba d’Al Mourabitoune depuis l’intérieur. Ce n’est pas seulement une vengeance contre un groupe islamique ennemi. Leur but est de se débarrasser de la concurrence ! En effet, si les touaregs d’Ansar Dine partagent les convois du HCUA, la katiba Al Mourabitoune et l’EI se partagent eux les faveurs des trafiquants arabes de la vallée du Tilemsi. Ils participent souvent aux mêmes convois des arabes Lehmar.

Or, ces derniers ont reçu le message de Bamako : en 2017, les actions de contrôle sur les convois vont être augmentées. L’EI doit donc utiliser les méthodes d’Ansar Dine et livrer des informations sur le groupe de Belmokhtar. Ces méthodes ont déjà fait leurs preuves. En 2015, après l’annonce de la séparation d’Al Mourabitoune entre pro-AQMI et pro-EI, l’Etat Islamique avait réussi à se débarrasser d’Ahmed al-Tilemsi par le biais d’informations fournies à Barkhane. Aujourd’hui, l’EI veut pouvoir reprendre le contrôle des voies de communication au Mali. La cible de l’EI serait les logisticiens d’Al Mourabitoune et les chefs de groupe les plus intégrés dans le paysage Lemhar.

« L’EI veut pouvoir reprendre le contrôle des voies de communication au Mali. »

Du côté d’Ansar Dine, le flou qui plane autour de Iyad Ag Ghali donne une certaine autonomie à ses troupes dans le centre du Mali. Les attentats de Décembre sur Kidal revendiqués sur Rimaah Media montrent aussi qu’une nouvelle branche, probablement venue de Libye, semble s’implanter dans le Nord du Mali. Une nouvelle fois, le retour de Libye de combattants touaregs aguerris pourrait changer la relation de pouvoir dans le Nord Mali.

Ces combattants ne peuvent pas se mettre sous la coupe du vieux Iyad malade et isolé. L’éloignement et le manque de confiance dans les messagers handicapent la structure d’Ansar Dine. Les ordres de Iyad (quand ils arrivent !) seraient impossibles à vérifier et donc de plus en plus contestés, voire ignorés.

Devons nous craindre le retour massif annoncé par l’union africaine de 2000 combattants terroristes notamment de Libye ? Oui, très certainement ! Mais il semble que nos forces de sécurité aient déjà anticipé ce retour en préparant une augmentation des interceptions de convois dans le nord. De plus, la population sait maintenant que tôt ou tard tous les groupes armés, aujourd’hui complètement désunis, reviennent dans les négociations et dans le processus de paix (MOC, DDR).

Il est donc possible de donner des informations en toute discrétion sans que les terroristes ne sachent vraiment si les renseignements viennent de l’intérieur de leurs groupes ou de témoins extérieurs. Notre gouvernement l’a bien compris et a réactivé tous ses réseaux du Nord et du Centre du pays. Debout sur les remparts, les maliens sont prêts contre le retour des terroristes !

Auteur : Boubacar Samba

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2 COMMENTAIRES

  1. L’Etat malien n’est pas dupe et sachez que ce n’est plus ATT qui dirige mais de vrai maliens patriotes qui n’accepteront point que ces bandits de grand chemin fassent surface.

  2. Les mots de la langue arabe font peur à entendre. Je suis content avec ma langue qui ne sonne que la paix et la convivialité.

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