Entrepreneuriat jeune au Mali : Diagnostic, perspectives et propositions

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Les sept (7) ans de service à l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes, en qualité de Chef de département financement et Garantie (5 ans) et de Responsable du département entrepreneuriat jeunesse (2 ans), ont été des expériences enrichissantes pour mieux cerner la question de l’emploi des jeunes. C’est fort de tout cela, et eu égard à la sensibilité de la question, qu’il parait aujourd’hui important d’ouvrir le débat sur les tenants et aboutissants de la problématique de l’emploi des jeunes. La présente contribution s’inscrit dans cette logique.

 

 

Cheick O. SOUMANO
Cheick O. SOUMANO

La réponse des autorités face à l’épineuse question de l’emploi des jeunes…

 

Les autorités du Mali pour juguler l’épineuse question de l’emploi des jeunes ont réfléchi à diverses solutions. Parmi celles-ci, il convient de mettre un accent particulier sur l’entrepreneuriat auquel le Programme Emploi Jeune (PEJ) a consacré deux (2) de ses composantes à savoir : le développement de l’esprit d’entreprise chez les jeunes et le renforcement du dispositif de financement des projets des jeunes. Cette logique, épousée par les autorités du Mali, se comprenaità plus d’un titre. Car, il est reconnu aussi bien par les institutions de BrettonWoods et les agences onusiennes tels que le PNUD, l’ONUDI et le BIT que les micros, petites et moyennes entreprises seront des principaux outils pourvoyeurs d’emplois dans les années à venir et les jeunes pourraient être des acteurs de leur création. Et ce choix, logique et objectif à plus d’un titre, résulte d’une évidence: tous les jeunes, diplômés ou non, urbains ou ruraux, ne peuvent pas avoir un emploi salarié auprès des structures de l’Etat ; Et les privés n’embauchent que pour les besoins stricts de leurs entreprises. Face à cette réalité, la promotion de l’entrepreneuriat se révèle comme une solution alternative à l’épineuse question du chômage et du sous-emploi des jeunes, fondée au demeurant sur l’esprit entrepreneurial.Il importe à ce niveau de faire un distinguo entre l’entrepreneuriat et l’auto-emploi. L’entrepreneuriat se définit comme l’ensemble des démarches et études aux fins de création d’une entreprise. Par contre, l’auto-emploi consiste à la réalisation d’une activité génératrice de revenus non fondée sur aucune étude et démarche au préalable. Au Mali, le constat est qu’il y a certaines ethnies qui naissent avec la fibre entrepreneuriale car l’environnement familial est propice à cela. Il s’agit notamment des Diawandos, des Sarakolés etc.

 

 

 

Les difficultés liées à l’entreprenariat au Mali…

 

L’entrepreneuriat des jeunes, de nos jours, est confronté à beaucoup de difficultés. Il s’agit, entre autres, de l’hésitation des jeunes avant de s’engager pour leur propre compte faute d’expérience; du problème d’accès au crédit à cause de la frilosité des banques et de la mauvaise qualité des plans d’affaires que les jeunes peuvent présenter au financement.Ces difficultés sont d’autant plus vraies qu’on les voit apparaitre clairement dans les statistiques disponibles sur la question. En effet, sur les 100 000 nouveaux jeunes qui se présentent chaque année sur le marché de l’emploi :12.500 pourraient être des entrepreneurs soit 12,5% d’entre eux. Seulement 1000 d’entre eux prennent la décision d’emprunter cette voie et enfin moins de 100 soit 0,1% des 1000 sont financés.

 

 

Les propositions pour atteindre les objectifs visés en la matière…

 

Pour atteindre les objectifs visés par l’Etat, la prise en compte d’un certains nombre de propositions s’avère indispensable, notamment :

 

–       Introduire depuis au niveau du fondamental le module CLE (comprendre l’entreprise) qui sera enseigné aux élèves et étudiants au même titre que les autres matières pour éveiller chez le jeune l’esprit d’entreprise ;

–       Développer davantage les concepts d’incubateurs, de pépinières en vue de maîtriser le taux élevé d’échec des projets des jeunes ;

–       Revoir le système de financement en vigueur en développant les concepts anglo-saxons plus adaptés aux réalités africaines. Il s’agit des concepts de Business Angels et de capital-risque ou du capital développement ;

–       Revoir de façon drastique l’environnement fiscal car ne bénéficiant pas au jeune entrepreneur. En effet, l’exonération qui est prévue dans le Code Général des Impôts, à savoir la patente, ne joue que pour les entreprises régulièrement inscrites au régime du réel, alors que l’écrasante majorité des entreprises financées au profit des jeunes sont soit des entreprises informelles ou celles évoluant dans le régime du forfait.

 

–       Initier des concours de plans d’affaires pour stimuler le goût de l’excellence à travers l’émulation ;

–       Initier des émissions de téléréalités au niveau de Africable et ORTM pour donner des informations sur les créneaux porteurs ;

 

–       Instaurer un système de levée de fonds sous forme de téléthon pour renforcer le Fonds National pour l’Emploi des Jeunes en vue d’aider les banques de solidarité à financer les projets des jeunes et en prenant le maximum de risque ;

 

 

–       Encourager de manière permanente les programmes d’entrepreneuriat rural en vue de lutter contre le sous-emploi exacerbé ; ceci pourrait se traduire par l’octroi des petits financements par le truchement des IMFs pour faire face aux problèmes d’intrants et de matériels agricoles ;

–       Instaurer des programmes d’installation groupée des jeunes dans des secteurs économiques préalablement identifiés et ayant fait l’objet d’étude minutieuse de la part des spécialistes ;

–       Instaurer un programme d’information permanente à l’attention des jeunes de la diaspora sur la situation juridico fiscale et surtout sur les créneaux porteurs au Mali ;

–       Revoir le système d’encadrement aussi bien en amont qu’en aval des candidats à l’entrepreneuriat pour minimiser au maximum le taux élevé d’échec ;

–       Diversifier les programmes d’installation des jeunes dans l’auto-emploi surtout les femmes et les jeunes en milieu rural en mettant un bon dispositif d’encadrement adapté à leur situation. Etc.

 

Si ces propositions sont prises en compte, l’Etat pourrait incontestablement améliorer la situation actuelle. Etant entendu que l’entrepreneuriat est, à n’en point douter, une solution alternative à la création massive d’emplois pour tous les jeunes du Mali, qu’ils soient diplômés ou non, ruraux ou urbains de l’intérieur comme de l’extérieur. Notons, pour conclure, que les attentes sont très grandes à ce niveau et l’Etat se doit de les combler au grand bonheur des jeunes.

 

Cheick O. SOUMANO

Expert en Entreprenariat Jeune.

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. Quelques rectificatifs : Il ne faut pas confondre Entreprise (notion nettement plus large) et Commerce (Sarakollés et Diawandos ne sont que des commerçants ordinaires). Par contre, l’article pointe du doigt des questions qui n’ont jamais été profondément traitées au Mali :
    – le Fonds National pour l’Emploi des Jeunes en vue d’aider les banques de solidarité à financer les projets des jeunes et en prenant le maximum de risque (ce Fonds FARE a toujours été sous-financé) ;
    – Instaurer un programme d’information permanente à l’attention des jeunes de la diaspora sur la situation juridico-fiscale et surtout sur les créneaux porteurs au Mali (la diaspora de retour soit se fait arnaquer par les autorités qui sont sensées les soutenir, soit préfère dépenser dans le social (le contraire d’investir) : mariages, voitures de luxes, mosquées, etc.
    – beaucoup de jeunes sont simplement malhonnêtes, ne pouvant réussir quelque projet que ce soit.

  2. Bonjour
    j’ajouterais, l’état doit ouvrir la voie aux prêts, subvention, exonérations. Aux autres exemples, les entreprises innovantes peuvent notamment compter sur le crédits d’impôt recherche et le crédits pour la compétitivité et l’emploi .
    Nous pouvons aussi faire recours au reseau d’investisseurs privés d’investir dans les PME pour payer moins d’impôts afin de soutenir les srar up/PMI.
    Autres formules, récolter des financements participatifs , qui permet de lever des fonds de tierce personnes qui sont intéressés par telle ou telle projets.

  3. Assadja, tu es vraiment jaloux. Tu as raté ta vocation, on doit créer un titre pour toi: ” Expert en dénigrement et en diffmation” et faire du cinéma. Dis nous combien on t’a payé ou quel poste on t’a proposé pour raconter pareille salade. Tellement que la méchancété t’a rendu aveuble, tu as maintenu le même pseudonyme en faisant croire aux gens comme si c’est deux personnes différentes. Arrête, l’heure de soumano a sonné, il va briller bientôt comme un vrai rayon de soleil s’il plait à dieu. Ceux qui l’ont combattus vont se chercher. Tu as intérêt à chercher ses bonnes graces, sitnon,il t’enverra à Kidal. Tes infos sont fausses concernant le projet alioune Ifra, ça a été financé pendant que soumano est à Dakar aux études, et le projet proxicom n’a jamais été financé. Assadja, c’est toi qui risque la prison pour dénonciation calomnieuse, fais un combat propre et non malsain. Soumano ne t’a rien fait, donc, il faut savoir raison garder sinon, la justice finira par te rattraper

    • Tu as plus que raison. Les gens comme assadia ne savent pas ce qu’ils disent. Comment on peut exposer des choses du service sur la place publique parce qu’on ne veut pas sentir un homme. Faites comme comme soumano et non l’attaquer

  4. N OUBLIEZ PAS QUE C EST VOUS LE FAUX EXPERT DE L APEJ QUI AVEZ REMIS DES CENTAINES DE MILLIONS A UN SEUL JEUNE MR ALIOUNE IFRA NDIAYE AU DETRIMENT DE MILLIERS DE JEUNES PORTEURS DE PROJETS PLUS VIABLES C EST VOUS SOUMANO .LA CONVENTION PROXICOM _APEJ(AVEC UN SEUL JEUNE ENCORE SAMBA BATHILY) D UN MILLIARD ET DEMI J AI UNE COPIE ET POUR COMBIEN EMPLOIS JE VOUS PRIE DE VOUS TARE AU RISQUE DE VOUS RETROUVER DEVANT LA JUSTICE PLUS

    • L’APEJ vous avez encore commencé. On veut avancer. Ces propos n’ont aucun sens. Reglement de compte,jalousie ce n’est pas le lieu. Malgré tout ce que vous dites comme quoi il est faux experts, soumano a quand même été pendant 7 ans chef de département qui est plus expert que lui. Vous racontez vraiment votre vie. Dites nous autre chose qui nous font avancer

  5. MR SOUMANO NOUS VOULONS LA LISTE DES PROJETS QUE TU AS CAUTIONNE ET DONT TU AS ORDONNE LE FINANCEMENT AVEC LES NONS, PRENOMS ET ADRESSES DES BENEFICIAIRES ET QUI ONT REUSSI ET ON VA VERRIFIER ET N OUBLIE PAS DE NOUS DIRE COMBIENS D EMPLOS TES AMIS ONT CREER APRES AVOIR BENEFICIER DE TES FINANCEMENTS ET DE TA GUARANTIE.
    TU DONNES JAMAIS TES RESULTATS MAIS TU PASSES TES JOURNEES A TE MASTURBER LA CONSCIENCE SOUS UNE CASQUETTE DE FAUS EXPERT.ARRETE SOIT CONCRET TRO DE LITTERARURE.EN PLUS NOUS SOUHAITONS UN AUDIT DE L APEJ ,DE L ANPE DU FAFFPA ET DU FARE .

    • en te lisant on a l’impression que tu regles ton compte avec soumano . il a fait de belles analyses et il n’a critique personne a travers une reflexion large sur les questions emploi jeune au mali. au lieu de le soutenir, vous etes en train de dire des choses incoherentes tout en le denigrant. tel comportement doit cesser car on a besoin des critiques objectives et non de toucher en sa personne. en ce qui le financment des projets,soumano n’est ni le ministre de tutel qui preside le ctoc ni le dg apej encore moins pdg de banque. si vous n’avez rien a dire, vous devez vous taire.

  6. Malienni arrête d’être jaloux et évite le dénigrement. Les propositions sont très pertinentes.On s’attendait à ce que tu fasses des contre propisitions et non t’attaquer à la personne de soumano.Tu n’as aucune preuve de ce que tu avances
    Donc vraiment fous lui la paix à soumano.C’est vraiment du n’importe quoi.

  7. Tu nous fatigue vraiment.

    les trois commentaires de tes amis (à remarquer chacun à 1 commentaire à son actif sur maliweb) ne convainc personnes.

    7 ans entrain de bouffer sans réussite et on veut se faire passer par voix de presse comme expert de la situation.

    Sachons raison garder. c’est ce genre de clientélisme qu’on ne veut plus dans la fonction publique.

    Que dieu nous sauvegarde.

    • mon ami malienni doit eviter de s’en prendre a une personne qui aborde la problematique emploi des jeunes en plusieurs thematiques et qui n’a critique personne
      . il faut eviter de s’en prendre aux gens en les denigrants sans preuve a l’appui car c’est de la diffamation teintee de jalousie. tu as interet a bien faire ce qu’on te demande au bureau que colporter des fausses information sur un jeune qui est un model pour nous les jeunes. arretons d’etre mechant.

    • Où sont les preuves Malienni. Les affirmations gratuites,ça ne marchent plus au Mali. Vraiment tais-toi si tu n’as pas de preuve de ce que tu dis. D’ailleurs tu n’en as même pas. Cette initiative de Monsieur SOUMANO est à encourager. Ca éclaire beaucoup de jeunes qui ne savent rien de l’entrepreneuriat. On veut des jeunes comme soumano et non comme toi, qui ne font que raconter leur vie en voulant déstabiliser des gens compétents et qui maîtrisent leur domaine. Montre nous ce que tu peux faire pour qu’on applaudisse aussi au lieu de te mettre à diffamer les gens par jalousie et instrumentalisation.

  8. Si tu n’existais pas, on allait te créer. Continue à nous éclairer avec ton expertise sans précédent. L’avenir est radieux pour toi.

  9. Monsieur Soumano, c’est vrai qu’on ne t’aime pas à l’APEJ par jalousie, mais tout le monde reconnait ta valeur intrinsinque et ta compétence. Je te presente mes excuses pour ce que j’ai posé comme acte contre vous. Tu es le cadre le plus compétent que l’APEJ n’a jamais eu. Bon vent à toi

  10. mr soumano on te remercie beaucoup pour ton expertise en terme du dispositif de creation d’emploi . il s’agit pour les nouvelles autorites d’integrer cette demarche dans la feuille de route pour creer des entrepries perennenes durant le quinquenat a venir. merci encore pour cett edification

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