Depuis ma tendre enfance jusqu’au début du drame national (problème pompeusement appelé «touareg» par les uns, du Nord par les autres suivant les enjeux propres à chacun) en passant par mon cursus scolaire et universitaire, je m’étais fixé comme objectif de ne pas me laisser divertir par la politique et de m’occuper essentiellement de l’enseignement et de la recherche universitaire de notre grand Mali. Mais la tournure qu’ont prise les évènements à savoir la mise en cause de l’essentiel : l’unité nationale et l’intégrité territoriale, m’impose de m’impliquer, en tant que Malien, d’apporter ma modeste contribution aux tentatives de résolution de ce douloureux problème dans un cadre national respectant la souveraineté du Mali.
J’attire l’attention que ce problème réveilla en moi l’honorable targui qui sommeillait. L’ingérence extérieure m’a poussé à abandonner mes revendications en tant que targui au profit de la défense de l’intégrité et de l’unité nationale. En prenant les armes en juin 1990 Iyad Ag Ghaly et ses compagnons n’avaient consulté personne de la société civile malienne (touareg et autres) ; encore moins en 2006 et 2012. Cela va de soi, pourrait-on dire, puisque c’était une rébellion. Ainsi, quoi qu’il en soit, pour le commun des mortels, les premières salves de la rébellion signifiaient le début de la lutte pour la justice, la démocratie et la dignité pour tous. Le Général de corps d’armée Moussa Traoré sentant sa mort politique prochaine signa un accord de paix avec eux, ce qui lui permettait de réprimer la rébellion du mouvement démocratique. Puis par souci de sauver l’unité nationale un pacte national de paix a été signé sous la haute autorité du Général Amadou Toumani Touré avec les dissidents d’Iyad et les MFUA. Il faut reconnaître que ce pacte contenait tous les ingrédients de la division de menace à l’unité nationale du Mali : minant ainsi le terrain de la troisième République tout en mettant en hibernation l’autorité du premier président démocratiquement élu, Son Excellence Alpha Oumar Konaré. Cette autorité est revenue grâce au charisme du Premier ministre de l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta. Présentement on a bien peur que le Général Moussa Traoré ait mieux réussi l’unité nationale que ses homologues. Ce qui sera une honte pour les démocrates !
Malgré la signature du pacte national, le 11 avril 1992, les attaques ont continué rendant la vie quotidienne des populations du Nord toujours plus dure et inhumaine. Il faut rendre hommage à l’esprit patriotique de ces populations du Nord qui ont enduré toutes les privations dans l’unique espoir de voir la paix revenir sur la base du Pacte signé au bénéfice de tout le monde. D’autre part, la modicité évidente, dès le départ, des moyens de l’Etat et le manque de respect des engagements pris par l’extérieur, ont conduit les gouvernements successifs de la 3ème République à une application partielle, voire mauvaise du pacte. Du coup naquit le mouvement patriotique Ganda Koy exploitant les frustrations quelque part légitimes de nos frères sédentaires songhoïs. Je voudrais dire que l’ex-mouvement Ganda Koy a la même légitimité historique que les ex-MFUA tendant tous les deux à mettre fin à une injustice prolongée. Ces deux ex-mouvements de mon point de vue devraient collaborer pour mettre fin aux martyrs des populations, et de toutes les populations du Nord. Car les dérapages des parties en conflits ont vidé presque le Nord de ses ressortissants nomades aussi bien que sédentaires, toutes les communautés confondues.
Le Collectif des ressortissants du Nord du Mali (COREN) est un regroupement des associations des régions de Tombouctou, Gao et Kidal qui fait aujourd’hui la fierté et demeure un cadre de concertation des nordistes tous confondus. Il n’est un secret pour personne que depuis le 17 avril jusqu’à ce jour, le COREN n’a qu’un seul et unique objectif : appuyer les actions du gouvernement dans sa mission de Libération du Nord et l’assistance aux populations déplacées. Le Forum avorté reporté des 7, 8 et 9 décembre dénote de la volonté du COREN d’œuvrer pour la cohésion sociale de tous les fils du Nord aux fins d’harmoniser d’abord les points de vue, ensuite de parler à haute et intelligible voix pour se faire entendre par les Partenaires et par l’Etat. Mais depuis la mise en place du gouvernement de Monsieur Django SISSOKO, des personnes se sont levées pour chercher à nuire à leur propre région et au COREN sous prétexte qu’elles n’ont pas été prises en compte pour la formation du gouvernement (du moins que leur Région n’a pas été prise en compte). Il s’agit bien de la Région de KIDAL.
Chers frères KIDALOIS est-ce le moment de montrer un attachement à un intérêt égoïste et sordide ? Est-ce le moment de se laisser aveugler par un soi-disant «non considération ?» Le collectif des ressortissants de la région de Kidal prétend que le COREN ne prend pas suffisamment en charge leurs préoccupations dans le cadre du regroupement collégial. À mon avis, non ; l’heure est plutôt à la cohésion, à la maturité et à la mise de l’intérêt supérieure du Nord au dessus de tout même de nos personnes. Aucun regroupement ne se fait sans heurts, sans disputes ou sans querelles mais le plus important reste la patrie. Si nous devons mener une lutte c’est contre ceux qui nous ont privés de nos libertés, ceux qui ont envahi nos familles, violant nos sœurs. Arrêtons de penser gauche, allons droit au but, unissons et convergeons nos efforts pour la libération du Nord plutôt que de nous lancer dans une guéguerre qui n’arrange rien, ni personne. L’administration est cousue de poste où chacun pourra trouver son compte sans qu’il n’y ait ni scission, ni fracture.
Félicitations au COREN et à toutes les personnes de bonnes volontés qui œuvrent dans l’obscurité pour apaiser la souffrance des ressortissants du Nord et qui ne cessent de manifester leur soutien pour un retour à la paix dans les cœurs et les esprits des uns et des autres. Je lance un appel à tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades ou sédentaires. Les partis politiques doivent mettre l’intérêt supérieur de la nation au dessus des querelles politiciennes. Plus que jamais les ex-MFUA et l’ex-mouvement Ganda Koy doivent se voir et vite pour accélérer et renforcer la paix dans le Nord. L’armée malienne doit répondre à l’esprit du 26 Mars, c’est-à-dire être une armée républicaine, une armée assurant la vie et les biens de tous au Nord. De même la presse doit travailler à développer l’esprit de concorde entre les parties au Nord, développer tout ce qui peut rapprocher les peuples et éviter les nouvelles à sensation frustrante.
Je vous demande aujourd’hui de bouger et de faire bouger tous les Maliens pour qu’ils dépassent les innombrables critiques stériles pour faire des propositions concrètes que l’Etat peut honorer et qui doivent être bénéfiques à tous les citoyens. Consolidons l’unité nationale en n’excellant pas dans la stigmatisation communautaire et en faisant preuve d’objectivité et de discernement dans l’intérêt supérieur de la nation. Ensemble nous devons de concert agir pour vaincre les suspicions, la méfiance et la peur qui portent atteinte à la cohésion nationale. Il nous faut renverser les tendances à la surenchère et à l’auto-justice. Notre devoir est d’œuvrer à l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire. Puisse Dieu exaucer nos prières pour la paix, la réconciliation nationale et couronner de succès nos efforts communs, pour bâtir un Mali prospère, convivial et fraternel pour tous.
Oui à une solution malienne ! Non à une solution importée ! Sédentaires et nomades Sonrhays, tamasheq, arabes, peulhs, bambaras, dogons, sont des frères interdépendants et condamnés à vivre ensemble en barrant la route aux adeptes du racisme et de la xénophobie. N’en déplaise, les nordistes ne sont pas des vers de Guinée à éradiquer ! À bas le terrorisme de quelque direction que ça vienne ! Vive le Mali un et indivisible !
Aboubacrine ASSADECK
Bonjour,
Merci pour cette contribution.
J’ŒUVRE DEPUIS LONGTEMPS POUR UN MALI OÙ LES FRÈRES ET SŒURS SE PRENDRONT LA MAIN DANS LA MAIN POUR BÂTIR UNE VRAIE FAMILLE MALIENNE, SOUDÉE ET SE PRÉOCCUPANT DE SON AVENIR ET DE CELUI DE SES ENFANTS ET PETITS ENFANTS ET LAISSANT DE COTÉ LES QUERELLES QUI N’ABOUTIRONT QU’A AMPLIFIER LA DIVISION ET LA SPIRALE DE L’INSÉCURITÉ.
Pour ce faire des principes (refus du terrorisme, non impunité, respect des droits de l’homme et coexistence pacifique) et conditions (dépôt des armes, intégrité territoriale et laïcité), doivent être respectés par TOUS.
J’ai écrit une lettre ouverte au Président et à tous les Maliens pour proposer un guide et une plateforme de concertations nationales et de négociation pour une sortie durable et honorable pour tous de la crise Malienne.
Je viens d’écrire une nouvelle proposition pour une reconstruction durable dans l’unité.
PRÊCHE-T-ON DANS LE VIDE ?
Resaisissons-nous.
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
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