Élection présidentielle de 2018 : Les grandes manœuvres ont déjà commencé !

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Il y a certainement d’autres qualificatifs pour décrire la situation qui prévaut actuellement dans notre pays en prélude à la grande messe électorale de 2018. Mais à mon humble avis, parler de « grandes manœuvres » est l’expression qui  sied le mieux avec ce qu’on nous donne à voir aujourd’hui, tellement les machinations, les tractations, les intrigues et autres manigances vont bon train.

L’heure est grave et il y a de quoi s’inquiéter pour le Mali qui a aujourd’hui  besoin de la prière de nous tous. Au rythme où vont les choses, au lieu d’un léger mieux souhaité par tous, l’on s’achemine dangereusement vers le chaos,

L’on sait tous ce qu’il en est du premier mandat d’IBK. Arrêtons une seconde cette hypocrisie à la Malienne qui veut qu’on caresse toujours dans le sens du poil. Ayons le courage de dire Non si ça ne va pas ( An ka moussalaya dabila) et n’ayons pas peur. Pensons un peu au Mali et aux Maliens et disons les choses clairement : IBK a échoué et ne mérite pas un second mandat à la tête de l’Etat du Mali !

Il n’échappe à personne que le régime d’IBK a lamentablement échoué quoiqu’on puisse dire ou faire  pour tenter d’embobiner les gens. Les uns et les autres sont suffisamment édifiés sur ce que fut ce mandat de la honte, de la déception, de la désespérance, du désespoir…. Le bilan est négatif avec des échecs impardonnables notamment la question du nord,  les multiples scandales politico-financiers qui émaillent la gouvernance actuelle pour ne citer que ceux là.

Malgré cet état de fait, en dépit du bon sens et de la manière la plus sournoise qui soit, on manœuvre pour un second mandat.

Peuple du Mali réveille-toi, le pays est pris en otage ! Tu as  tendu une première fois la joue gauche, la claque t’a terrassé. Ne tend pas l’autre joue au risque de ne plus pouvoir te réveiller !

On nous avait promis le bonheur et l’honneur, le malheur s’est installé à demeure, le déshonneur aussi. Pour se sortir de cette gadoue, l’actuel Président, avec un tel bilan ne saurait être la panacée. Le slogan « IBK la solution » a été une bonne arnaque. De grâce pas de récidive.

L’On veut « séduire » la plèbe  pour rester.

L’offensive de la majorité présidentielle est symptomatique d’un fait : la candidature de l’actuel président n’est plus une éventualité, elle est certaine. Tout est mis en œuvre pour se maintenir au pouvoir. J’y suis, j’y reste ! Voilà le credo.

En cela, les multiples canaux sont mis à contribution, des personnages sombres aux multiples facettes, des « prêcheurs » ou pêcheurs en eau trouble (c’est selon) sont sollicités. On fait appel à n’importe qui pourvu qu’on aide à l’atteinte de l’objectif visé à savoir la réélection d’IBK. Aussi, un véritable  trésor de guerre est disponible.

Commençons  par l’ORTM connu pour son allégeance légendaire au prince du jour. Le cas ATT est encore frais dans nos mémoires avec à la tête le même personnage nauséeux, sans relief aucun, prêt à vendre son âme au diable pourvu qu’on lui laisse sa part. C’est ça aussi le Mali. L’actuel Directeur de l’ORTM sait ce qu’il doit faire et il le fait sans état d’âme.

La propagande du régime IBK sur l’ORTM est d’une telle agressivité que le message devient extraordinairement lassant, inaudible, insipide, et indigeste. Le petit écran est inondé des « hauts faits » du régime, on encense, on saupoudre, on bidouille, rien que pour faire  la promotion d’un homme et de son régime. Le matraquage est permanent et au final bon nombre de Maliens boudent aujourd’hui cette chaîne nationale.

Le pouvoir fait de l’offensive, tente de redorer son blason par des actions spectaculaires et ostentatoires à seule fin de rempiler. N’est-ce pas trop tard pour emporter la conviction des uns et des autres avec tout ce qui s’est passé en quatre ans ?

Quatre années de galère, de tergiversations, et à quelques mois de l’élection présidentielle, on veut jouer au bon samaritain, au père Noël, faire croire que désormais le Mali de nos espérances n’est plus un rêve.  Nous assistons à une opération de charme tous azimuts à l’endroit de toutes  les couches de la société. L’on devient extrêmement  généreux. Ça donne du boulot à la fonction publique, ça finance les projets, ça recrute dans les corps habillés, ça décore certaines personnalités, ça inaugure ça et là, ça copine avec qui le veut, ça démarche n’importe qui n’importe comment, ça plaide pro domo. Last but not least, la distribution des logements sociaux prévue dans pas longtemps sera une véritable aubaine pour encore ratisser large.

On se convainc et on tente de convaincre les autres que tout le monde est avec soi et que tout est bon dans le meilleur des mondes. Le culte de la personnalité est à son paroxysme. Mon conseil : ne perdez jamais de vue que ce sont ces mêmes gens qui vous ont fait voir de toutes les couleurs durant quatre bonnes années et qu’ils veulent un autre mandat de cinq ans, c’est à dire cinq années supplémentaires de galère. A bon entendeur !

 

L’arbre ne saurait cacher la forêt.

 

On peut tout faire, on peut tout tenter. Mais une constance est là : le mandat d’IBK a été un échec.

Scandales financiers, mauvaise gouvernance, amateurisme, corruption, détournements de deniers publics, insécurité, risque de partition du pays,  Kidal et sa CMA qui nargue toute une république, baisse du pouvoir d’achat, paupérisation des couches populaires, délitement du tissu social, faiblesse de l’Etat, repli identitaire, gestion clanique, gabegie clientélisme, pilotage à vue, manque de vision, arrogance dans l’exercice du pouvoir, absence de programme véritable. Tout y passe.  Le bilan est on ne peut plus catastrophique.

Chers concitoyens, par vos bulletins de vote, vous avez le pouvoir de changer la donne. Vous devez faire le bon choix. Vous vous êtes trompés une première fois, peut être de bonne foi, mais cette fois ci, vous n’avez plus d’excuses en ayant  tous les éléments d’appréciation en mains. Un Mali prospère est bien possible, mais pas avec IBK, ce dernier ayant montré ses limites.

Si le Mali se portait mieux, les Maliens en phase avec leur Président, on aurait applaudi des deux mains et soutenu la candidature d’IBK. Tel n’est  pas le cas aujourd’hui, même si on tente de louvoyer.

Avec un tel bilan, il est clair qu’il ne faut pas s’attendre à un miracle après. L’incompétence et l’incapacité de l’actuel président à exercer la fonction suprême sont patentes. Il y a peut être de la bonne graine dans l’entourage présidentiel mais le manque de leadership est tel que, lesdits collaborateurs ont du mal à se faire valoir. Les tares d’IBK déteignent sur ses proches.

Le seul cadeau que l’actuel Président pourrait faire aux Maliens et qui constituera peut être pour lui des circonstances atténuantes, c’est de se mettre à l’écart pour de bon. Ça n’a pas marché pour lui et il n’y a pas lieu d’insister outre mesure. Nul n’est indispensable sur cette terre et il y a certainement d’autres fils du pays pour relever le défi.

 

Makan Diallo

Docteur en Droit Privé

Avocat inscrit aux Barreaux du Mali et de Paris.

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3 COMMENTAIRES

  1. Mon frere tu as raison une tres bonne information et souhaite IBk et son RPM Bonne chance a 2018

  2. M. Diallo, je partage votre analyse de la situation et je suis d’accord que la meilleure chose à faire par IBK s’est de retirer de la course

  3. AU DELÀ D’UN HOMME, C EST UN SYSTÈME TENTACULAIRE DE COMBINAZIONE QUI SEVIT
    Cher Maître,
    On voit bien que vous adorez notre cher président, peut-être incompétent voire un incapable majeur, mais Président dit-on kankéléntigui, en vérité président IN CH’ALLAH et de surcroît latiniste décalé au pays de 60% d’analphabètes, 30% d’illétrés, 10% d’nstruits.
    Plus sérieusement, le président est surtout l’instrument d’un système politico-mafieux autoregenerareur qui sévit au Mali depuis des décennies. Force est de constater qu’il n’y a pas de renouvellement, majorité comme opposition.
    Or, les mêmes hommes et les mêmes politiques conduisent inexorablement aux mêmes déconvenues.
    Ce système haut placé, très pragmatique dans la captation crapuleuse des ressources publiques a irrigué par ruissellement une bonne partie de la middle class.
    Par suite, le phénomène corruptif s’est répandu dans la société en emportant tout y compris l’essentiel honneur, dignité, horonya, la justice (vertu).
    Le dernier rampart qu’est la justice (institution) a mis à l’honneur l’injustice, j’ai vu de l’intérieur même du système.
    La seule chose qui importe au Mali d’aujourd’hui, c’est le “déni ka gnimi” ou s’empifrer en toutes circonstances et en totale impunité.
    Mais, le poisson pourrit toujours par la tête!
    De même que l’impulsion doit venir du sommet pour transformer la société malienne.
    Comme vous, je veux que le Mali sorte enfin du gouffre, de la gadoue dont vous parlez.
    Alors, que faire? il est temps de se mettre au travail et construire avec des patriotes une alternative crédible.

    Un élu franco-malien

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