Économie et gestion : Osons agir pour que le Mali gagne

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« Tous ceux qui ont gagné à la loterie ont osé jouer ». Tous les grands Hommes d’Etat de ce monde qui ont marqué l’histoire ont, à un moment, OSE prendre des décisions qui ont contribué à écrire des pages de l’histoire de leur pays et du monde entier. Les fondateurs de toutes ces grandes sociétés nationales et multinationales qui dirigent l’économie de leur pays et même mondiale ont, à un moment, OSE croire en leurs étoiles pour entreprendre et concrétiser leur rêve en réalité. « Qui n’ose pas n’aura rien ». Quand est-ce que NOUS ALLONS OSER pour tirer NOTRE Mali d’affaires ?

I-LE PAYS VA MAL

Une chose sur laquelle les Maliens sont quasi unanimement d’accord, c’est que le pays va mal. La chanson actuelle qui vient en refrain de la bouche de tout le monde, c’est : « ça ne va pas ». Le comble, c’est notre incapacité ou notre refus de trouver des solutions. Comme un boxeur complètement sonné, perdu sur le ring qui n’arrive pas à répliquer aux assauts de son adversaire, nous semblons perdus dans cette descente aux enfers de notre pays et donnons l’impression d’être dépassés et résignés.

Sur le plan politique, notre pays agonise depuis six (06) ans.

Il est sous tutelle des Nations Unies depuis 2013, parce qu’occupé par des djihadistes, des narcotrafiquants, tout cela sur fond d’« activistes politiques ».

Une impossibilité à respecter les échéances électorales : report des élections municipales de 2017, report des élections départementales de 2017, report des élections législatives de 2018, et pour éviter un vide institutionnel, des artifices pour proroger les mandats des députés.

Un nouveau découpage territorial, sans véritables critères clairement exposés, non approuvé par les populations, à en juger par les revendications de statut de « région » et qui menace l’unité nationale. Si toutes les revendications sont satisfaites, certaines régions actuelles seraient vidées de tous leurs cercles, ne laissant que leurs coquilles.

Des réfugiés et déplacés jetés à leur propre sort dans une misère criante dont les images sont difficiles à supporter.

Jamais notre pays n’a connu pareil cas dans son histoire de 50 ans d’indépendance. Quand on voit ces populations entassées au marché-à-bétail de Faladié, les larmes aux yeux, on ne peut que haïr les Hommes politiques, les traiter d’assassins, de criminels. Il ne fait aucun doute qu’ils sont les coupables visibles de cette situation. Mais nous sommes tous coupables :

  • coupables par inconscience, insouciance, en vendant nos consciences lors des votes, car s’il y a des acheteurs de conscience, c’est parce qu’il y a bien des vendeurs de conscience,
  • coupables par pure négligence, « la politique ne m’intéresse pas, je gagne bien ma vie », alors on se plait dans sa petite position confortable de chef d’entreprise, de profession libérale, de banquier, de fonctionnaires, on croit que le monde s’arrête à notre petit entourage et que les choses sont figées, tout restera comme tel : véritable leurre,
  • coupables par ignorance, on a fait confiance à un Homme que l’on croyait à la hauteur de nos espérances, pour lui donner nos voix, mais à son élection, le miracle ne se produit pas, soit parce qu’il est incompétent, soit par qu’il a trahi le serment, la confiance qu’on lui a fait.
  • Comme la politique et l’économie sont intimement liées, la situation économique du pays est très difficile. Dans un pays comme le nôtre d’environ 16 millions de personnes, quand plus de la moitié ne se plaint pas, on peut dire que la situation n’est pas très mauvaise.

Inversement quand ce sont seulement 2 millions qui se sentent bien et que le reste, soit 14 millions « tirent le diable par la queue », surtout les masses des populations formées de paysans qui n’arrivent plus à cultiver leur terre, pratiquer l’élevage ou la pêche, de mécaniciens, de menuisiers, de petits commerçants, d’ouvriers, qui vivent au jour le jour, qui vont au marché tous les jours pour chercher le prix du condiment du lendemain, on peut affirmer, sans grand risque de se tromper, que le pays traverse de moments très difficiles, voire une situation chaotique.

Alors comment faire pour se sortir de cette situation ?

Il est important de rappeler que personne ne viendra trouver des solutions à notre place. Au contraire l’effondrement du Mali enchanterait bien ses ennemis, profiterait davantage aux « chasseurs d’opportunités et de richesses » qui n’auraient désormais aucun obstacle pour avoir la main mise sur cet espace immense, grand  comme deux fois la France, gorgé partout de richesses.

Je lisais les semaines passées, dans la presse, des gens se féliciter de la visite du premier ministre Français, parce qu’il a promis 90 milliards de FCFA au Mali. C’est quoi 90 milliards de FCFA que la France va fabriquer pour nous prêter ?

Ecoutez bien, ce n’est que, tout au plus, 02 mois de recettes seulement de la Direction des Grandes Entreprises (DGE). Et on va se prostituer et faire prostituer tout un pays, vendre le pays, contribuer à compromettre irrémédiablement l’avenir de nos futures générations pour des sommes modiques?

Enfin, que tout le monde se rappelle que « ça n’arrive pas qu’aux autres ». Les «déplacés» du marché-à-bétail de Faladié ont-ils cherché cette situation ? Evidemment, non et ça peut arriver à nous tous. Encore une fois de plus, personne ne viendra sauver le Mali à la place des Maliens. Si nous pensons que nos intérêts égoïstes passent sur le Mali, alors ne faisons rien. Mais si nous sommes convaincus que notre survie dépend de l’existence du Mali, on ne peut pas ne pas trouver la solution. La solution se trouve en nous, entre nous, dans nos mains. Alors osons agir.

II-LES SOLUTIONS : OSONS LES REMISES EN CAUSE PROFONDES

Oser c’est espérer, c’est l’optimisme au détriment du pessimisme, c’est le positivisme

Oser, c’est refuser le statu quo, l’immobilisme, le satisfecit du présent, c’est avoir une vision, c’est continuer à avancer,

Oser c’est le refus de la défaite, de la situation du vaincu,

Oser c’est agir au bon moment : pas trop tard, sinon ce ne serait plus la peine,

OSER 1: LA CLASSE POLITIQUE, METTRE EN PLACE UN « REGIME DE TRANSITION »

La classe politique actuelle est issue des « vents de démocratie » des années 90. Elle a eu du mérite et le peuple lui rend hommages pour les acquis démocratiques tels que les libertés fondamentales : de sûreté, d’entreprise, de presse, d’expression, de culte, etc. Le Mali était respecté, cité en exemple.

Mais les dérapages ont vite eu raison de l’idéal des « démocrates patriotes ». Aux maux de népotisme, de favoritisme qu’ils reprochaient en 91 au pouvoir militaire, eux, ils ont substitué le clanisme, le partage de gâteau ou se servir royalement des ressources publiques en toute impunité au nom d’un concept qu’ils ont inventé « le consensus politique », affaiblissant du coup l’Etat. Dans leur folle course pour l’enrichissement personnel, ils ont oublié l’Etat. Ils ont tout politisé, y compris l’armée, le dernier rempart dans la sécurité d’un pays. Le Mali a plus de généraux que tous les pays limitrophes, mais notre armée semble être le maillon fable du G5. La sécurité d’Etat est devenue un outil de manipulation, fouillant dans les vies privées au lieu d’être un véritable outil d’alerte, de détection des menaces et de prévention des dangers. Quand les généraux commencent à faire l’inventaire de leurs propriétés meubles et immeubles, bâties et non bâties, et d’examiner périodiquement le solde du compte bancaire, ils ont eux-mêmes plus besoins de sécurité que d’assurer la sécurité du pays. Un Etat faible est la proie de tous les prédateurs, mercenaires et des bandits de grands chemins.

La Kathiba d’Amadou Kouffa a créée au « nez et à la barbe » de cet Etat faible, pour réclamer l’indépendance de l’empire peulh du Macina, pendant que l’Azawad avait proclamé son indépendance. Où était la Sécurité d’Etat ? Quel Homme politique a osé lever le petit doigt pour dénoncer ? Au contraire, certains acteurs politiques l’ont soutenu discrètement ou publiquement sur les antennes de RFI, d’autres ont préféré jouer le rôle de bailleurs de fonds.

Devant un danger, l’instinct de survie passe avant toute chose. Dans leurs tentatives de se défendre, les populations s’organisent en milices. Des camps d’entrainement sont créés partout dans la zone. « Quand le mur est fendu les margouillats y passent ». Les puissances économiques et militaires qui rêvaient d’avoir la « main mise » sur les immenses richesses du pays, peuvent applaudir. Les milices de chaque côté sont infiltrées pour entretenir l’insécurité. Pendant qu’on est entrain de chercher à résoudre le problème du centre, le nord est entrain d’être exploité par les puissances étrangères. Le pays frôle l’anéantissement.

Plus de vingt-cinq ans après, la classe politique doit se rendre à l’évidence que leurs systèmes et méthodes ont atteint leurs limites, que les risques de l’environnement ont changé, ce qui se faisait en 91 pour résoudre un problème, peut ne pas être efficace de nos jours.

Elle DOIT OSER se remettre en question et envisager la mise en place d’un « Régime de transition » de trois à cinq ans selon le contenu du mandat qui lui sera donné. Ce régime de transition sera formé d’hommes et de femmes relativement propres, de vieux et de jeunes, de toutes les catégories socio-professionnelles, civiles et militaires avec un mandat clair : remettre le pays en « situation normale » pendant la durée impartie du mandat.

Les replâtrages et artifices de type « gouvernement d’union » ou de « large ouverture » ne sont pas de bonnes solutions. Le système même est mauvais, parce qu’il est incapable de trouver des réponses appropriées. Une arme qui ne permet d’atteindre les objectifs est – elle une arme efficace ? Le système a permis l’arrivée au sommet de l’Etat de personnes totalement incompétentes, qui ne connaissent même pas leurs missions. Ecoutez, quand vous donnez un fusil à un enfant, vous courez tous les risques.

Les replâtrages ne déboucheront qu’à des guerres d’influence, des guerres de prise de contrôle des Instituions pour mieux se positionner ou se repositionner. Ils oublieront totalement le pays et ne feront que le précipiter dans l’abîme.

Quand un édifice présente de nombreuses fissures, les travaux de ravalement ne suffisent plus, il faut avoir le courage de le démolir et de le reconstruire. Sinon, il s’écoulera de lui-même puisque personne ne le fera à ta place. Il s’écoule généralement en faisant d’importants dégâts, puisqu’on n’arrivera jamais à sauver toutes les vies humaines, tous les objets et autres choses qui se trouvent à l’intérieur.

« L’édifice Mali » a trop de fissures, ayant le courage de refonder notre Etat.

OSER 2 : MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, « CONVOQUER UNE CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE »

Il doit oser convoquer la Conférence d’Entente Nationale de « refondation » du pays. Le Président IBK est entré dans l’histoire par la grande porte. Ecarté de son Parti d’origine, longtemps combattu pour l’empêcher d’être au second tour, il a pris la revanche sur l’histoire de la plus belle manière en se faisant élire, en 2013, à plus de 77% des suffrages exprimés, un plébiscite jamais vu dans le multipartisme intégral du Mali et même en Afrique.

Il tient maintenant le stylo pour écrire de nouvelles pages de l’histoire de notre pays. En organisant cette Conférence d’Entente Nationale, il sortirait par la grande porte comme les Julius Nyéréré de Tanzanie, Ahmadou AHIDJO du Cameroun, Abdou DIOUF du Sénégal, John Rawling du Ghana, et l’incomparable Mandela, qui, malgré 27 ans de prison dans son combat contre l’apartheid, n’a pas voulu faire deux mandats.

OSER 3 : LE GOUVERNEMENT   

Sur instruction du Président de la République, le gouvernement doit oser organiser la Conférence d’Entente, puisque c’est lui qui dispose des ressources de l’Etat et l’utilise comme il veut. Il doit oser écouter les cris de détresse des enseignants, oser regarder l’avenir des millions d’enfants et de jeunes privés de cours depuis plus de deux mois, oser écouter les cris de détresse des enfants de militaires orphelins de pères et parfois de mère, regarder ces déplacés casés dans des camps de fortune au marché à bétail de Faladié.

OSER 4 : LE GOUVERNEMENT, DOIT OSER « ELARGIR LA MISSION

DE L’OCLEI AU RECOUVREMENT DES SOMMES DETOURNEES » 

Des sommes estimées à des centaines, voire des milliers de milliards de FCFA ont été détournées des Caisses de l’Etat. Les auteurs sont identifiés dans des Rapports du Vérificateur Général, de la section des comptes de la Cour Suprême, des Inspections de finances.

La « plaie ne guérit sur du pus ». On ne peut pas mettre en « perte et profit » au compte des délinquants financiers, des milliers de milliards de subventions et d’emprunts détournés, d’impôts, de droits d’enregistrement fonciers et de droits de douanes, payés par les Entreprises nationales et les particuliers.

La mission de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (O.C.L.E.I) doit être élargi au recouvrement des sommes détournées.

 

C’est politiquement correct, puisque ces recouvrements sonneront le commencement de la fin de l’impunité, ce qui est dissuasif pour les futurs prédateurs.

C’est économiquement justifié, ces recouvrements permettront de renflouer les Caisses de l’Etat, qui pourrait éponger en partie la dette intérieure et de relancer l’économie.

Enfin ces recouvrements donnent du sens à la création du BVG, de l’O.C.L.E.I et les nombreuses structures de contrôle qui ne seraient plus que des services qui grèvent inutilement le Budget de l’Etat.

OSER 5 : LES ASSOCIATIONS, CLUBS DE REFLEXIONS, DOIT OSER SE DONNER LA MAIN POUR PLUS D’EFFICACITE 

Notre pays compte de dizaines de milliers d’associations, de clubs, de réflexion qui s’ignorent. Il est vrai que chacune de ces Entités poursuit des objectifs spécifiques. Mais ils doivent se rendent à l’évidence que le dénominateur commun est le Mali. Leurs actions ne seraient efficaces que dans un Mali en paix. Ils doivent OSER se donner la main pour des questions d’envergure nationale et être ainsi une force de proposition.

OSER 6 : LE PEUPLE DOIT OSER DEMANDER LA FIN DE LA MISSION DES NATIONS UNIES AU MALI ET LE DEPART DES TROUPES ETRANGERES

C’est le Mali qui a demandé l’intervention d’abord de la France, puis celle de l’ONU pour recouvrer l’intégralité de son territoire, retrouver la paix et stabiliser le pays.

Le peuple Malien est reconnaissant pour le rôle important joué par tous les intervenants.

Maintenant le pays doit oser demander la fin de la mission Onusienne et le départ de toutes les forces étrangères. De l’aide à nos côtés dans notre combat, elles deviennent de jour en jour une force d’occupation servant d’autres intérêts.

Pour cela le Peuple doit aider les Dirigeants, qui eux seuls ne peuvent rien. Si le pays compte 20 000 associations de Kayes à Kidal, 20 personnes par association cela fait 400 000 manifestants tous les samedis dans les rues du pays qui demandent le départ des forces étrangères. Ces manifestations doivent durer le temps qu’il faut pour obtenir leur départ.

 

A ce prix que le Mali retrouvera sa liberté. Ce n’est pas un rêve. Pour s’en convaincre, écoutez Mandela qui a répondu sèchement un jour, un de ses adversaires qui le traitait de rêveur : « Un gagnant est un rêveur qui n’abandonne jamais ».

 

Siné DIARRA

Expert-Comptable

Enseignant de Comptabilité de finances et d’Audit

Tel : 66 89 69 69 / 76 89 69 69

Site : www.finauditsarl.com

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