M le Premier ministre, c’est un enseignant qui s’adresse au fils d’enseignant que vous êtes, pas pour vous supplier, mais pour en appeler à votre sens de l’humanisme. On a coutume de dire qu’“à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle”. Cette situation globale mondiale, exceptionnelle a obligé votre gouvernement à débloquer plus de 6 milliards de nos francs pour faire face au Coronavirus, afin de protéger vos concitoyens. Je voudrais vous demander solennellement, par devoir de solidarité et cela, malgré la tension qu’il y a entre les acteurs de l’école de bien vouloir autoriser le paiement des salaires des enseignants.
A mon avis, un homme d’Etat doit avoir le cœur dans la tête. Vous êtes dans votre rôle. Je suis persuadé que vous ne gardez aucune dent contre les enseignants. Avec les mesures de confinement, observez une trêve coronavirus. Profitez de cette trêve pour encore relancer le dialogue. C’est très significatif en ces moments précis de leur verser leurs salaires car on ne sait pas de quoi l’avenir immédiat sera fait avec cette pandémie qui a obligé les nations les plus fortes à obliger leurs populations à rester confinées.
Diriger un gouvernement est très difficile et c’est parce-que c’est difficile qu’on vous l’a confié. Faites violence sur vous pour encore tenter. Nous vivons une période où la pandémie est une menace pour notre pays et pour le monde.
Transformez, M. le Premier ministre cette menace en opportunité pour apaiser le climat social.
Dr. Moussa Coulibaly
(Professeur de sociologie, diplômé de l’Ensec, de l’Ensup, de Paris 8 et de l’Isfra).