«Un poseur de mines a été victime de sa propre manipulation » pouvait-on lire la semaine dernière dans la presse et sur les réseaux sociaux. « Quand Ansar Dine saute sur ses propres mines » titraient des journaux en janvier. Certes, il arrive que l’arroseur soit arrosé. Mais pouvons nous être rassurés par un tel constat ? A quoi les populations du Nord-Mali sont-elles réellement exposées et condamnées depuis que les terroristes sillonnent inlassablement les routes de l’Azawad ?
Si le terrorisme est une arme qui tue aveuglément, il en est d’autres qui anéantissent les familles sans discrimination: les mines et les engins explosifs. S’il fallait opérer une hiérarchie dans l’horreur et le cynisme des ennemis de la paix, on ajouterait qu’à la différence des engins explosifs, les mines continuent à produire leurs effets longtemps, très longtemps après leur activation. Combien d’enfants jouant innocemment, de femmes rentrant du marché seront encore les victimes de ces engins de mort ? Et pendant combien d’années ? Ces objets tuent ou handicapent de manière irrémédiable.
Ces mines ont fait des victimes chez les soldats maliens et étrangers qui combattent, eux, le terrorisme et protègent les populations avec discernement et responsabilité. Justement, les forces internationales apportent leur soutien à un dispositif voulu par l’Accord pour la paix et la réconciliation, dénommé « MOC » pour Mécanisme Opérationnel de Coordination. Le MOC doit permettre aux FAMa de travailler à la consolidation de la paix en partenariat avec les groupes armés signataires, en patrouillant ensemble pour le bien des populations, en aménageant des sites de cantonnement d’ex-combattants et en leur assurant une intégration dans l’armée ou la vie civile. Un avenir en somme.
Que nous proposent en revanche ces poseurs de mines et leurs commanditaires ? Rien de moins que l’enclavement de chaque ville, de chaque village, le repli communautaire, comme si l’Azawad en avait besoin. Vidés, les axes de communication. Immobilisés, les camions acheminant la nourriture. Séparées, les familles … Mais soyez-en sûrs, ils ne poseront pas de mines sur les routes qu’ils empruntent pour leurs trafics illicites !
Il y a quelques semaines, la Minusma annonçait le lancement des premières patrouilles communes à la Plateforme, à la CMA et aux FAMa. Où ? dans la région de Gao. Quand ? en mai. Nous y sommes, et c’est précisément sur la route de Gao à Ansongo qu’un poseur de mines a été déchiqueté par sa maladresse. De nombreux autres engins similaires ont été fort heureusement découverts à temps. Il y a de quoi décourager, voire faire disparaitre ces patrouilles, de même que nous observons le ralentissement des travaux de construction des sites de cantonnement. Bref, c’est l’anéantissement de tous ces efforts de paix qui est voulu par les terroristes.
Dans ce contexte, certains doivent tomber le masque. On a bien vu lors de l’occupation de la piste de Kidal avec quel empressement certains cadres du HCUA, Cheikh Ag Aoussa en tête, avaient mobilisé femmes et enfants pour parvenir à leurs fins. Ils incitent leurs petites mains à poser des mines au passage de convois militaires. Soyez en sûrs, ils se moquent bien des dégâts collatéraux !
Il y a bientôt deux ans, j’écrivais dans vos lignes « Choc à Aguelhoc : une mine posée par les terroristes tue deux femmes ! ». J’aurais aimé ne pas écrire ce nouvel article. Les mines sont un fléau. Ansar Dine une calamité.
Idrissa Khalou
La solution préconisée est la suivante
On demande aux populations de dénoncer les poseurs de mines
Si elle refusent on utilise leurs chameaux pour ouvrir la route et en cas de dépôt de mines ce sont les animaux qui vont sauter
Cette expérience faite au niger a fait disparaître les mines car les éleveurs tiennent à leurs animaux .
Comments are closed.