Discours prononcé par le Président Cheick Oumar Sissoko à l’occasion du 4ème Comité Central du Parti tenu au stade du 26 mars les 15 et 16 septembre 2012
Chers camarades du Comité Central,
Chers invités,
Chers compatriotes,
Un des enseignements de Dialla Konaté est de se battre jusqu’à l’ultime sacrifice pour le pays.
La convocation de ce 4ème Comité central du Parti n’a pas d’autres objectifs que le pays. Le 3ème Comité central du Parti les 25 et 26 mars, avait été convoqué pour statuer sur l’appel du Bureau Politique du 15 mars qui demandait, face à la rébellion et à la guerre qu’elle développait ;
1. Poursuivre et entreprendre des concertations avec toutes les forces vives du pays afin de montrer la voie à suivre pour sortir le Mali de la plus grave crise de son histoire politique récente ;
2. Renoncer à organiser des élections dans ce contexte et consacrer toutes les ressources disponibles a cet objectif majeur qui est la défense de notre intégrité territoriale et de notre unité et conclure une paix juste ;
3. Convoquer une session plénière de l’Assemblée Nationale du Mali pour débattre de la question et permettre ainsi aux élus de la nation de prendre une décision.
Rien de cela ne fut possible malgré nos nombreuses démarches, nos propositions. La classe politique de la majorité présidentielle était dans la logique d’accompagnement auprès de leur mentor ATT.
Le pays depuis traverse la tourmente la plus terrible de son histoire post-indépendance.
Le Mali va mal !
Mon pays va mal !
Tiken Jah Fakoly avait écrit cette chanson et l’avait chanté en raison de la situation de guerre, de conflits dans son cher pays la Côte-d’Ivoire.
Elle avait commencé en septembre 2002. Une rébellion s’attaque à un ordre institutionnel mis en place en 2000, après des élections validées par le peuple ivoirien, les communautés africaine et internationale.
Aucune voix ne s’éleva contre cet acte fait à un Etat légal. Les acteurs de cette rébellion, et cela est suffisamment admis aujourd’hui, sont Alassane Dramane Ouattara, le principal instigateur et ses alliés principaux Blaise Compaoré en Afrique, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et les Nations Unies pour les intérêts de la France, de l’Europe et de la Communauté internationale.
La France dans le redimensionnement de ses intérêts en Afrique et dans la défense de ses 750 entreprises en Côte-d’Ivoire, se positionne fortement dans le pays le plus important économiquement et stratégiquement pour elle dans toute l’Afrique au Sud du Sahara.
Au début des années 2000, la Côte-d’Ivoire riche, entreprenante, terre admise de la multi culturalité africaine, avait affirmé son indépendance, son panafricanisme, malheureusement dans une vision incohérente et inachevée.
Incohérente parce que le Président Gbagbo qui voulait imprimer cette dynamique, restait dans un discours de gauche, tout en maintenant une politique néolibérale et xénophobe clairement affichée par les leaders du FPI (Front Populaire ivoirien) comme son épouse Simone, Pascal Affi N’Guessan ancien premier ministre et secrétaire général du FPI, Charles Blé Goudé le dit Maréchal des jeunes.
Inachevée parce que ce même discours de gauche n’était pas suivi d’actes politiques concrets de changement, de rupture avec l’ordre néocolonial.
Pour vous donner un exemple de cette symphonie politique désarticulée, citons Laurent Gbagbo en novembre 2009. C’était pendant une conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO à Abuja : «Nous ne pouvons plus continuer à laisser nos richesses exploiter par les puissances occidentales, plongeant nos pays et nos peuples dans la misère. Nous devons ensemble développer des industries et des entreprises pour prendre en charge leur exploitation pour le bénéfice de nos populations. Et nous pouvons réussir».
Cette analyse parmi tant d’autres n’a pas eu de suite. L’immobilisme était de rigueur. Le peuple en Côte-d’Ivoire était tenu à l’écart, n’était invité que dans les mouvements de rue partisans et à forte connotation nationaliste et chauvine.
Cette Côte-d’Ivoire là, qui malgré tout affirmait sa volonté d’indépendance, la France, l’Europe et la Communauté internationale n’en voulaient pas.
La France avait plus que jamais besoin, dans le contexte international défavorable, de son pré carré africain et de sa Côte-d’Ivoire dominée et soumise pour sa politique de redimensionnement qui avait visé et qui vise toujours le Ghana et surtout le Nigeria, cette puissance économique militaire qu’elle n’avait pas su déstabiliser dans les années 70 avec la guerre de Biafra. Rappelez-vous !
La Côte d’Ivoire cet enjeu stratégique a été «repris» en main avec une rébellion armée, un soutien militaire, diplomatique et financier, une classe politique ivoirienne sous ordre et bien préparée. L’ordre institutionnel y a été foulé au pied comme en Mauritanie ; le Niger et la Guinée Conakry présentaient deux autres cas où seuls les intérêts de la communauté internationale ont été mis en avant. Là aussi les peuples ont subi. Le silence leur a été imposé avec l’accord des dirigeants politiques et de la société civile au nom de la démocratie ; une démocratie contre le peuple comme l’écrit si bien le Professeur Issa N’Diaye.
La France a encore une fois agi pour ses intérêts.
Le deuxième grand enjeu stratégique est le Mali que cette même communauté internationale s’est échinée pendant 20 ans à présenter comme un modèle de démocratie.
Un pays où la crapulerie et l’inhumanité des dirigeants de 1992 à 2012 ont plongé le peuple dans une grande misère.
Un pays où les fortunes colossales amassées frauduleusement sur les fonds du trésor public et des dettes de l’Etat ont empêché :
-nos pères et nos mères de famille de vivre dans une dignité à partager avec leurs enfants livrés à l’ignorance, à l’oisiveté, à la délinquance, à la prostitution, à la maladie.
Ces fortunes colossales détournées ont aussi empêché :
– Nos opérateurs économiques et nos paysans à développer leurs activités. L’argent de l’état était détourné par les dirigeants du pays. Alpha Oumar Konaré et ses amis politiques et claniques milliardaires reconnus, font partie des dirigeants les plus riches du continent.
– ATT et ses amis politiques et claniques milliardaires reconnus font partie des dirigeants et des opérateurs économiques les plus riches du continent.
Ces hommes et ces femmes restés jusque là impunis, ont détruit le pays qu’ils ont soumis aux intérêts des puissances occidentales du Capital international. Ils se battent aujourd’hui avec le soutien de la CEDEAO et de la communauté internationale pour rester au pouvoir.
– Nos économies que ces hommes et ces femmes ont mises sous les PAS sont régies depuis les années 70 par trois principes majeurs que les dirigeants du régime ancien ont accepté de respecter :
1. La libéralisation dans tous les domaines (secteur agricole, services.)
2. La déréglementation du fonctionnement de l’économie nationale dont la régulation devient le fait non pas de l’Etat dont les prérogatives sont revues à la baisse, mais des forces du marché qui circulent librement dans le monde ;
3. La privatisation des pans entiers de l’économie nationale, Sociétés et Entreprises d’Etat, banques, transports, communication, eau, électricité et maintenant les terres.
Cette situation de mise sous tutelle nous prive de la maitrise des politiques économiques, sociales, culturelles. Elle ne suffit pourtant pas aux puissances du monde confrontés à une crise financière et une crise de la dette, qui les déstabiliser et les poussent à rechercher des richesses, des marchés.
En Afrique, après la Côte-d’Ivoire, la Lybie, le Mali est un enjeu stratégique avec ses richesses et la position géo- stratégique de Tessalit.
Donc, comme en 1990, ces puissances soucieuses de leur devenir, ont mesuré la force du mécontentement des peuples en Afrique et leur soif de changement en ce début du 3ème millénaire, et les bouleversements à venir sur l’échiquier politique.
Dans les années 90, des hommes nouveaux triés sur le volet, sont apparus à la tête de nos pays, c’est-à-dire des civils hauts fonctionnaires des institutions Internationales, formatés à souhait pour se plier aux injonctions des maîtres du monde et admettre la direction de ces machins créés spécialement en 1945 après la seconde guerre mondiale pour gérer le monde dans la voie du libéralisme et de l’insertion de nos économies et de nos sociétés dans le processus de constitution du marché capitaliste mondial unique. Vous avez compris, il s’agit du FMI et de la Banque Mondiale.
Alpha Oumar Konaré installé furtivement à la présidence des musées du monde, Pascal Lissouba du Congo-Brazzaville, Nicéphore Soglo, Alassane Dramane Ouattara, tous trois du FMI et de la BM, font partie du lot des «élus».
Les vieux dinosaures authentiques remparts protecteurs de la domination française comme Omar Bongo, Gnassingbé Eyadema sont maintenus avec au programme une continuité pour leur progéniture.
Le Mali de 2012 rentre dans ce schéma déjà usité en 1990 avec un autocrate irresponsable, corrompu qui a délibérément ouvert le pays à la rébellion depuis 2006, à AQMI, aux narcotrafiquants avec le silence de la CEDEAO et de la communauté internationale.
ATT puisqu’il s’agit de lui a comme son prédécesseur, trahi son serment de Président de la République article 37 de la Constitution.
Le chaos qu’il a organisé pour rester au pouvoir, a autorisé une implantation facile du MNLA, d’Ansar Dine, du MUJAO et d’AQMI.
La France par la voix de son ministre des Affaires Etrangères notait le 27 janvier 2012, nous citons : «le MNLA enregistre des succès importants sur le terrain». Cette déclaration significative est faite 3 jours après les massacres d’Aguel Hoc. Jamais sous Sarkozy une condamnation des autorités françaises ne fut faite sur cette tragédie encore moins sur l’occupation du territoire Malien. Comme en Côte d’Ivoire dix ans plutôt.
Au contraire ! Comme en Côte d’Ivoire en 2002, la rébellion au Mali est accompagnée. En France, la cellule de communication du MNLA a pignon sur rue, portes ouvertes à RFI, France 24. Des responsables sont reçus au Quai d’Orsay. En Mauritanie sous tutelle française, des leaders du MNLA s’installent avec d’autres qui y résident, bien préparés à déstabiliser le Mali depuis la rébellion de 1990.
Au Burkina Faso sous tutelle française, le MNLA est accueilli dans les meilleures conditions avec le soutien de Blaise Compaoré, d’Alassane Dramane Ouattara et de la Suisse.
Comme en Côte d’Ivoire dix ans plutôt, les acteurs contre le peuple du Mali sont l’ancien régime d’ATT, Alassane Dramane Ouattara, Blaise Compaoré, la CEDEAO, la communauté internationale, France et Etats-Unis en tête.
L’ancien régime a tissé un accord avec Ado et la CEDEAO pour le retour à l’ordre institutionnel.
Les dirigeants de l’ancien régime et leurs partis regroupés au sein du FDR, précisément Dioncounda Traoré, Soumaïla Cissé, Kassoum Tapo, Iba N’Diaye, Tiébilé Dramé, n’ont pas hésité un seul instant à demander les sanctions de la CEDEAO.
Il est choquant qu’aucun d’entre eux (qui se drapent du manteau du patriotisme) ne se soit élevé :
1. contre la volonté farouche, inexpliquée d’Alassane Dramane Ouattara de traquer le Mali, de punir le peuple, son peuple avant les décisions de la CEDEAO.
2. Il interdit de donner des bons de sortie du port d’Abidjan aux camions du Mali.
3. Il interdit de livrer du carburant aux camions citernes du Mali.
4. Il décide avec seulement 5 autres Présidents d’appliquer à notre pays la totalité des sanctions UEMOA et CEDEAO, ce qui est un viol des textes de la CEDEAO tout comme les décisions prises le 26 avril à la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO à Abidjan.
Ce jour là, la CEDEAO décida de nommer Dioncounda Président de la transition qui est fixée à 12 mois. C’est non seulement un viol des textes de la CEDEAO, mais aussi un viol de la constitution du Mali qui est muette sur la gestion de la transition. Ce qui renvoi une telle décision au peuple souverain. C’est pour cela que le Parti a autorisé le candidat à l’élection présidentielle Oumar Mariko à engager une procédure judiciaire contre la CEDEAO auprès de la Cour de justice du même organisme.
La cellule juridique dirigée par Maître Mariam Diawara a constitué un consistant et complet dossier qui est parvenu à Abuja où déjà, Maître Philippe Zadi, un collaborateur et collègue de Maître Mariam Diawara, suit le dossier. Nous sommes confiants de mettre à nu le non respect des textes de la CEDEAO et de la Constitution du Mali par Alassane Dramane Ouattara et ses acolytes au Mali.
Les Maliens dans leur majorité ont compris que le Coup d’Etat du 22 mars a été salutaire. Il est considéré comme un parachèvement de mars 1991 par ceux qui l’ont connu, parce qu’il remet à l’ordre du jour les idéaux pour lesquels le peuple s’était battu contre le Dictateur Moussa Traoré rétabli illégalement depuis dans ses droits d’ancien Chef d’Etat.
Un complot ourdi contre le Mali fomenté par la Communauté Internationale, exécuté par Alassane Dramane Ouattara et la CEDEAO, avec en appui intérieur le FDR, tente de rétablir le régime pourri de Alpha Oumar Konaré et ATT.
Accepter les injonctions de la CEDEAO avec Dioncounda Traoré comme Président de la Transition est un recul. Ce sera le maintien du système mafieux de vol, de spoliation des richesses du pays.
Pendant ces 20 ans, les autorités du Mali ont refusé la parole au peuple. Devons-nous laisser Alassane Dramane Ouattara, la CEDEAO, le FDR, priver le peuple de son droit souverain de prendre en charge la gestion de notre pays ?
Le 22 mars 2012 l’armée nationale quant à elle a donné le ton en prenant le pouvoir. Elle a dit non à la traîtrise d’ATT et de la classe politique sans âme, en rang serré derrière lui.
Le 30 avril 2012, le CNRDRE comme le 22 mars, a su répondre à la tentative d’assassinat de ses membres et de reprise du pouvoir. L’armée a encore une fois donné le ton de la lutte dans cette tentative conjuguée de Coup d’Etat du régime ancien, de la CEDEAO et de la communauté internationale. Cette tentative de Coup d’Etat qui a fait des dégâts et des morts n’a jamais été dénoncée par la CEDEAO et la communauté internationale. Au contraire les dénonciations se sont focalisées sur les «dégâts», les morts provoqués par le CNRDRE. Ce qui montre les enjeux réels de la lutte.
L’armée nationale a sauvé les intérêts du peuple le 22 mars et le 30 avril 2012. Le peuple qui est divisé sur les décisions à prendre a urgemment besoin de reprendre les initiatives, de se parler dans ses différentes composantes pour fixer les organes de la transition, la durée de la transition, la question prioritaire de la libération du pays.
Notre exigence d’une concertation nationale souveraine que nous sommes les seuls à respecter au MP22, à la COPAM, est légitime et participe du respect de la souveraineté du peuple qui est un principe majeur incontournable.
Le peuple souverain seul, a le pouvoir de combler le vide de la constitution sur :
– la transition, sa durée ;
– les organes de la transition ;
– l’intégrité territoriale du pays ;
– les élections ;
– l’audit des finances publiques.
Le changement auquel le peuple aspire ardemment, est aujourd’hui encore à l’ordre du jour. Il ne peut pas se faire sans la rupture avec l’ordre ancien c’est-à-dire les régimes pourris de l’UDPM, de l’ADEMA/FDR et du PDES.
Le peuple et son armée ont besoin de se mobiliser, de s’organiser et de se battre coude à coude dans une vision clairement définie. La concertation nationale souveraine a son importance pour donner cette vision et dire non à la CEDEAO, non aux régimes anciens représentés par Dioncounda Traoré pour le FDR, et Cheick Modibo Diarra pour l’UDPM, non à ce mauvais attelage, bicéphalisme figé dans l’immobilisme avec un gouvernement pléthorique de 32 personnes au moment où nous avons le plus besoin de réduire les charges de l’Etat et de nous consacrer aux priorités.
Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra viennent encore une fois de montrer qu’ils sont loin d’être à la hauteur des lourdes fonctions de Président de la République et de Premier Ministre qu’on essaie de leur faire assumer.
La décision prise d’inviter la CEDEAO à intervenir est grave et irresponsable.
– Grave parce qu’une telle décision liée à la souveraineté ne peut être prise par un homme fusse- t-il Président de la République ce que Dioncounda Traoré est loin d’être.
– L’armée doit être consultée.
– Le peuple souverain doit être consulté. Sa décision seule, pas son avis, peut autoriser un tel appel.
– Irresponsable, parce que cet appel à la CEDEAO est une déclaration de guerre ouverte aux bandits terroristes.
Dioncounda n’a pas pris la mesure des dispositions à prendre pour sécuriser le reste du pays en cas d’attaque immédiate des terroristes.
Et c’est l’armée qui est en mesure de donner cette assurance, une armée en phase avec son peuple.
Dioncounda Traoré n’est pas sans savoir que la CEDEAO est loin d’être prête. Alassane Dramane Ouattara s’est gargarisé dès mars avec le nombre de 3 000 soldats disponibles. Il a le secret désir de se débarrasser de 3 000 rebelles dont il ne sait que faire et qui constituent un danger pour la stabilité de sa Côte d’Ivoire. Dioncounda n’a fait que se soumettre encore une fois à une exigence de la CEDEAO et de la Côte d’Ivoire largement médiatisée par RFI, France 24 les voies autorisées de Dioncounda et Cheick Modibo Diarra pour informer le peuple du Mali.
Ils demeurent silencieux comme des tombes sur la priorité des priorités : Libérer le pays.
Toute personne responsable à la tête du Mali d’aujourd’hui aurait d’abord, avant toute demande d’aide, exigé de la communauté internationale :
– La livraison de nos armes illégalement retenues dans les ports de la CEDEAO et au Niger.
– La condamnation et l’arrêt des mutins des pays qui soutiennent les rebellions (Mauritanie, Burkina Faso, Suisse, Gabon).
– La sécurisation des frontières de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, et empêcher l’utilisation de leur territoire en cas de conflits.
– La réduction de la taille du gouvernement – un maximum de 16 ministres suffit.
Si la concertation nationale avait eu lieu, nous aurions évité l’immobilisme, l’incohérence et l’irresponsabilité de Dioncounda Traoré et de Cheick Modibo Diarra.
Nous ne sommes pas allés au gouvernement par respect pour notre peuple et la contestation qu’il a mise en place.
Si le peuple souverain décidait de l’avenir du pays et fixait la feuille de route de la transition, la COPAM, le MP22, Yèrèwolo Ton, Mouvement Trop c’est Trop accepteraient d’aller au gouvernement si la proposition leur est faite.
Pas une COPAM avec un traitre comme Amion Guindo que nous avons éjecté avec son escroc de service Adama Traoré.
Mais avec une dirigeante comme notre camarade Rokia Sanogo qui a su brillamment assurer la coordination de MP22, notre représentation à la COPAM avec les autres camarades Me Mariam Diawara, Mohamed Tabouré, Pérignama Sylla.
Que Rokia Sanogo se lève. Elle mérite d’être acclamée. En ce moment elle se consacre corps et âme à la lutte de notre peuple, à la présence de SADI dans les instances dirigeantes de notre peuple pour le changement.
Acclamons aussi notre Secrétaire Général qui a été le seul homme politique à se rendre à Niafunké pour rencontrer Ansardine. Il faut aimer son pays et être courageux.
Camarades, dans la marche historique de notre peuple, nous finirons par écrire la plus belle page de l’histoire contemporaine de notre pays.
Alpha Oumar Konaré et l’ADEMA nous en ont empêchés après la lutte historique du peuple pendant 23 ans contre la dictature de Moussa Traoré.
Avec la nouvelle armée, le peuple vaincra.
Je vous remercie.
L’hommage de Cheick Oumar Sissoko, Président Du Parti Sadi Au Professeur Dialla Konate
A l’ouverture des travaux du 4ème Comité Central.
Mes chers camarades du Parti SADI, du MP22, de Yèrèwoloton,
Chers compatriotes,
Un combattant pour la liberté, la souveraineté du Mali, Dialla Konaté nous a quittés jeudi 13 septembre 2012.
J’ai connu Dialla il y’a 40 ans. Il n’a jamais cessé depuis de s’interroger sur le sort du Mali. Il n’a jamais cessé de se battre pour son pays, son peuple et les autres peuples afin que se brise la chappe de plomb dominatrice qui les écrase, les étouffe.
Brillant mathématicien qui a exercé dans les grandes universités africaine, européenne et américaine, Dialla s’est orienté vers l’économie dont la maitrise lui avait paru indispensable pour mesurer les ressorts de l’exploitation des grandes puissances, des multinationales, des grosses finances sur le monde.
Sa capacité de travail et son intelligence lui ont imposé un rythme de travail quotidien, partagé entre les rencontres, les conférences, les discussions contradictoires précédées et suivies régulièrement par une production de réflexions lumineuses, claires, concises qu’il s’attachait à faire parvenir à tout un chacun.
Un autre aspect de sa force était le besoin constant qu’il avait de parler à l’autre, dans le respect de sa différence, mais avec le souci d’avoir un point d’accord sur l’essentiel qui peut avoir un déterminant positif sur la vie d’une nation, d’un peuple. Il n’avait pas d’autre préoccupation sur le Mali.
C’est pourquoi il venait périodiquement au Mali malgré ses nombreuses occupations, sollicité qu’il était par ses qualités exceptionnelles d’enseignant, de chercheur, de consultant. C’est pourquoi il a choisi de ne plus quitter son cher Mali martyrisé, violé, divisé. Il a choisi le difficile chemin de la lutte pour le changement, pour la rupture avec l’ordre ancien.
Avec son mouvement la CPM, il a été un des plus grands animateurs du MP22.Brillant orateur, fin analyste, il nous a éclairé plus d’une fois sur les écueils à éviter. Dialla pouvait indisposer, mais on ne pouvait pas ne pas le respecter tellement il était sincère, tolérant. Cet homme s’est sacrifié pour son pays. Et c’est à la tâche qu’il est mort.
Il est mort pour la patrie, cette patrie qu’il n’a pas voulu quitter un seul instant, en ces moments qu’il considère comme cruciaux pour notre avenir.
Je lui ai personnellement demandé d’aller se faire soigner aux USA où tous les moyens étaient à sa portée. L’idée de laisser son pays dans cet état lui était insupportable.
Ce patriote est parti. Il a laissé beaucoup d’enseignements à la postérité.
Dors en paix Professeur. Nous ne t’oublierons jamais !