Devenir terroriste et mourir pour quelques billets …

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Le terrorisme reste l’une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité dans le monde. Au cours de ces dernières années, la menace terroriste en Afrique s’est encore aggravée. Cela est particulièrement vrai dans le Sahel où le narco-trafique, la traite des êtres humains, les enlèvements en échange du paiement de rançons, la prolifération illicite des armes et le blanchiment d’argent sont devenus une véritable industrie. Cette dernière est de plus en plus liée aux activités et aux sources de financement des groupes « jihadistes ». Le recrutement pratiqué par les groupes armés terroristes est un fléau pour cette région et plus particulièrement pour le Mali déjà très vulnérable !

 

Le Nord de notre pays est particulièrement exposé à la menace du recrutement de nos jeunes, à leur radicalisation violente et à leur exploitation par les réseaux terroristes. Dans les régions de Gao et de Tombouctou, les extrémistes islamistes diffusent leur message de haine et transforment nos adolescents en combattants armés pour propager le « jihad » en Afrique de l’Ouest. Tour à tour, le MUJAO et le HCUA effectuent des campagnes de recrutement pour alimenter leurs rangs de moins en moins fournis. Confrontés à une pénurie d’effectifs liée à la mort certaine à laquelle sont voués leurs affidés, les « jihadistes » se tournent désormais vers le recrutement forcé de très jeunes maliens. Les familles vulnérables et sans ressources se laissent trop souvent tromper par les sirènes que sont ces terroristes islamistes radicaux. Le désespoir les pousse à « donner » un fils ou un frère pour cette lutte sans avenir et en échange d’une contrepartie financière. Ces désespérés se retrouvent ensuite au sein de katibats islamistes radicalisées auprès desquelles ils reçoivent une formation militaire simpliste et une propagande religieuse déviante. Ces terroristes leurs fournissent des armes lourdes et des uniformes, mais le triste sort de ces musulmans abusés est scellé par une mort certaine au nom du « jihad ».

Dans les régions plus reculées de la vallée du Tilemsi, comme à Anéfis, Aguelhok ou dans la vallée du Tighârgar, vers Kidal ou Tessalit, les populations confrontées à une pauvreté galopante et au manque d’accès à l’éducation pour leurs enfants, puisque les écoles ont été fermées par les islamistes radicaux, sont encore plus vulnérables. Pire encore, ils parviennent parfois à manipuler les enfants eux-mêmes afin qu’ils s’enrôlent pour une vie que ces « jhiadistes » leur promettent pleine d’aventures. Parfois, lorsqu’ils n’obtiennent pas de nouvelles recrues, des groupes comme ANSAR DINE sont connus pour avoir procédé à des enlèvements d’enfants au cours desquels certains peuvent être victimes d’exécutions sommaires, de tortures, et d’abus sexuels. Lâchement, le recours aux attentats-suicides et aux engins explosifs improvisés sont devenus des modes d’action courants chez ces extrémistes, par l’utilisation d’adolescents ou même d’enfants et de personnes handicapées.

Aussi, il ne faut pas s’y tromper, car quelque soit l’étiquette ou le drapeau portés par ces groupes armés rebelles, ce sont en fait des fanatiques déterminés, des ennemis de la foi et de l’Islam, qui bien souvent détournent des prêches aux seules fins de poursuite de leurs intérêts personnels pour maximiser les profits tirés de trafics divers. Tous ces groupes sont liés entre eux, et sont pour la plupart affiliés à AL-QAÏDA, même s’ils poursuivent des agendas qu’ils prétendent divergents. Leurs discours idéologiques masquent à peine une recherche active de main d’œuvre bon marché pour continuer de perpétrer leurs actions terroristes car leurs rangs sont de plus en plus clairsemés par les défections. En effet, mieux vaut ne pas se retrouver parmi les nouvelles recrues dans les rangs des groupes terroristes combattants : dans le brouillard de la guerre, le combattant enrôlé par besoin de subsistance est honteusement manipulé par ses chefs cyniques et envoyé au massacre pour le billet du martyr.

 

Idrissa KHALOU

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