Des spécimens de bombes à retardement

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On ne se lassera pas d’en parler qu’il vente ou qu’il pleuve, qu’il neige ou que la tempête fasse voler les toits des maisons. Qu’on soit en Afrique ou ailleurs dans le monde, la politique ne cessera d’être au cœur des préoccupations des gens , de quelque religion  ou de quelque profession qu’ils soient. Même si de temps à autres quelques tierces personnes par mépris  ou par simple lassitude hélas laissent entendre " BOFF!!…LA POLITIQUE çA NE M’INTERESSE PAS ! " C’est comme si quelqu’un , en disant " je n’aime pas beaucoup parler " se met à expliquer de plusieurs façons pourquoi il n’aime pas parler.

Au moment qu’on ne peut s’en défaire, parlons en , qu’on soit acteur ou pas la politique nous interpelle tous. Des régimes monarchiques, autocratiques  ou démocratiques,il y en a à travers le monde. De nos jours, l’Afrique a tendance à tourner vers le troisième cas ou du moins c’est ce que nous propose les puissances gouvernantes de ce monde. Celui-ci se trouve être le plus approprié pour un meilleur partage d’un pouvoir non seulement par l’instauration du multipartisme mais surtout par l’alternance de la gouvernance. Cela parait comme une logique dans l’esprit des gens bien-pensants. Cela ne tient pas forcement compte du niveau intellectuel d’un chef au pouvoir ou de son indispensabilité absolue par sa façon de mener les affaires d’un pays. Toujours est- il qu’un pays est, dirigé- qu’on le veuille ou non- par des hommes et des femmes. Même si les deuxièmes sont toujours en minorité malgré les incessants appels qu’elles n’ont cessé de lancer à la face du monde. Un pays, à mon humble avis, est dirigé aussi par un ensemble d’acteurs à même de réfléchir , de proposer, de décider et d’agir selon la volonté de la majorité d’un peuple. Je suis parfaitement d’accord avec notre confrère CHEICK YERIM SECK qui disait à peu près ceci " En Afrique n’importe qui veut prétendre devenir président… ". Vous conviendrez avec moi qu’une présidence obéit à des critères aussi sommaires qu’ils soient, même si cela n’est pas de la pure mathématique. Ce qui est déplorable de nos jours en Afrique, c’est l’apparition d’un spécimen de " chefs d’État à vie ". Ce sont ceux là qui, à la suite d’un cafouillage présidentiel arrivent  au pouvoir pour une période transitoire et ne veuillent plus quitter ce fauteuil sitôt ledit délai, expiré. Pire cette transition se prolonge et on ne sait par quelles astuces, ils trouvent tous les moyens de fixer des racines tentaculaires si profondes qu’ils deviennent des " indispensables "  aux yeux des quelques naïfs citoyens auxquels ils auront déjà fait avaler les pilules de la corruption, du népotisme, du tribalisme et que sais-je encore…Comme s’ils ne pouvaient plus mener une vie après la présidence en rendant service à leurs peuples. Est-ce à dire qu’on perd sa bonne réputation ou ses capacités intellectuelles lorsqu’on quitte le fauteuil présidentiel? Si la réponse est oui, cela ne se produit qu’en Afrique. Je me garderai de citer des noms. Il est temps que les grands décideurs de ce monde imposent  la transition comme un mandat. Pour faire allusion au football, des spécimen comme Diégo Maradona capables de dribler tout le monde et d’aller marquer un but pour faire gagner leurs équipes, ça commence à se raréfier. Le " une deux " c’est mieux car il est moins fatiguant et fait jouer plus d’un joueur.

Les présidents à vie, ça tue. Les modificateurs des Constitutions qui pensent qu’ils sont en période pharaonique ne sont, ni plus ni moins, que des bombes à retardement ou tout simplement des malades mentaux inqualifiables en quête d’un prétexte pour se faire liquider.

Des contributions d’anciens chefs d’État on en veut et en voudra toujours car la bonne gouvernance est comme une course de relais.

 Aly ZOROME

Caricaturiste  à Bamako

 

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