Décoration des ministres maliens par le Premier Ministre Français Manuel Valls, voilà une situation bien cocasse.

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Le Mali et la France font face à un ennemi commun, le terrorisme
Manuel Valls, Tiéman Hubert Coulibaly et Jean-Yves le Drian à Gao (Crédit AFP

En effet, Manuel Valls, après avoir déclaré dans une célèbre émission de divertissement français (On N’est Pas Couché) que la France n’a aucun intérêt au Mali, ce même Manuel Valls disons-nous, à bord d’un avion de la république française est venu décorer des ministres maliens, donc des ministres d’un pays où ils n’ont aucun intérêt.

Peut-être qu’à l’Elysée, il y a un surplus de médaillons qui devrait être écoulé avant de nouveaux modèles qui arriveront pour le 14 juillet.

Cocasse, car une autorité étrangère reconnait et salue le travail de gouvernants dont le propre peuple n’en veut et n’en peut plus.  A moins que cela ne soit pour « service rendu ou attitude amicale » à l’égard d’un ami qui avait promis de tout faire pour l’unité du pays.

Comme l’autre le dit : « le jour que tu verras le maitre faire l’éloge de son esclave, soit l’esclave lui est fidèle soit il le sert bien ».

Tout le monde le sait maintenant que la France est dans son petit jardin en Afrique, plus particulièrement dans ce qu’on appelle « Afrique francophone française ». Dans ce périmètre tout lui est permis. Du choix des dirigeants (quelques fois même des opposants qu’on met au frais en attendant de les faire monter au pouvoir ou de faire du chantage  à ceux qui ont été hissées au pouvoir) aux coups de forces organisés, en passant par les interventions directes, les actions de la France dans cette partie du monde et plus précisément sur cette partie du continent qui nous est cher font partie de notre décor quotidien. Et sa voix (RFI entre autres) est là pour nous convaincre que c’est la meilleure chose qui aurait pu nous arriver et que notre reconnaissance doit être éternelle à cette France qui se veut éternelle. Mais voilà, nous avons aussi un passé, une histoire aussi millénaire que celle de la métropole. Mais la métropole a en notre sein ses chevaux de Troie, nos dirigeants et nos pseudos intellectuels.

Ces fils de l’Afrique, qui ont fait le choix d’être au service de l’ancien colon et/ou du nouvel impérialiste. Leurs choix, motivés par des intérêts individuels et par une avidité sans nom qui les maintiennent prisonniers et qui en même temps asservis les peuples de cette Afrique que chante si bien la grand-mère au bord de son fleuve lointain, remplissant ainsi nos regards à travers les champs répandus de sang, le sang de la sueur, la sueur de leur travail, le travail de l’esclavage et l’esclavage des Fils d’Afrique(David Diop).

Vous comprenez bien pourquoi quand la communauté internationale (Les Etats-Unis, la France, etc.) prend des sanctions contre la clique de dirigeants africains, elle les interdit de séjour chez eux !!!

On est bien loin du temps de Modibo Keita et de ses ministres.

L’histoire se répète-t-elle ? Car selon notre doyen Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni la mémoire vivante du Mali, après le coup d’état 18 novembre 1968 du CLMN (Comite Militaire de la Liquidation Nationale), bras outillé de  la France, un ministre du nom de Yaya Bagayogo fut désigné ministre de l’éducation pour détruire de manière scientifique la réforme de l’enseignement de 1962.  Yaya Bagayogo reçut lui aussi de la part de l’état Français la légion d’honneur. S’agissait-il d’un remerciement pour mission de destruction bien accomplie du système éducatif qui devrait entrainer un très grand retard dans l’éducation des enfants de ce pays ?

Après la décoration de nos ministres par le PM Français, nous pouvons nous demander légitimement quelle en était la symbolique ? Qu’est-ce que la France cherchait à récompenser ? Avaient-ils accompli eux-aussi une mission ?

En clair, l’histoire retiendra que si le Mali était un jour divisé, c’est que non seulement ses dirigeants ont failli, mais également notre « ami », pompier pyromane de son état est arrivé à ses fins.

Mao disait que «  la politique est une guerre avec sans effusion de sang, et que la guerre est une politique avec une effusion de sang ». Au Mali, ces dernières années nous avons eu beaucoup d’effusion de sang, sans compter les morts qu’on oublie facilement, ceux qui dans les hôpitaux meurent pour faute de médicaments, ceux qui dans les villages meurent pour faute de centre de santé à proximité, et ceux qui simplement ne se trouvent pas au bon endroit au bon moment.

Ce qui est paradoxal, c’est un moment comme celui-là que le prince régnant veut  donner plus de quatre milliards de nos francs à d’anciens premiers ministres qui n’ont rien demandé d’une part, et de l’autre ont quand même bénéficié d’un système international qui facilite leur recasement dans les instituts ou organismes internationaux.

Il s’agit là encore une fois de la preuve que les dirigeants actuels du Mali vivent dans un monde irréel dans leur propre pays.

Thomas Sankara a dit que L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort !

Assumons la notre et soyons prêts pour le changement sinon tôt ou tard nous payerons très cher notre inaction.

Et une chose est claire, tôt ou tard nous payerons tous la facture de nos décisions et de nos passés. 

Just Wait and See !

IBMS/SD/MA

Le Reseau de Citoyens Actifs-Mali

Simples Citoyens Maliens

De L’Ecole de la Vie et de L’Amour du Pays

lerecamali@gmail.com

 

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