Hier, le parti Convergence pour le développement du Mali (Codem) a tenu un point presse au cours duquel il a fait une déclaration sur la situation sécuritaire et institutionnelle du pays. Ce point presse était présidé par Souleymane Makamba Doumbia, vice-président. Il avait à ses côtés Youssouf Singaré, secrétaire politique qui a lu la déclaration, Allaye Guindo, Secrétaire à la communication, Aba Maïga, membre de la commission communication. Voici l’intégralité de cette déclaration.
Au courant des mois de novembre et Décembre 2012, une délégation nationale de la CODEM conduite par son secrétaire politique s’ est rendue dans les différents cercles des régions de Ségou, Mopti, Sikasso, Kayes, et Koulikoro afin de rencontrer les responsables et militants du parti dans le but d’échanger avec eux et recueillir leurs préoccupations, eu égard à la grave crise que traverse notre pays.
Au cours des ces déplacements, des visites ont été rendues aux notabilités et dignitaires des dites localités. Lors de ces rencontres, les préoccupations majeures exprimées tant par la classe politique que par la société civile se résument en ces points :
1- La position exacte du gouvernement sur la crise du nord, plus particulièrement sur l’opportunité de la tenue ou non des élections avant ou après la libération ;
2- La tenue ou non des concertations nationales.
Le sentiment qui s’est dégagé est que le Mali profond dans toutes ses composantes est dans l’incompréhension la plus totale.
Au regard de cette situation, la CODEM se fait le devoir de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale cet état de fait qui, au demeurant doit interpeller le Président de la République par Intérim et le Gouvernement. En effet comment comprendre le double discours tenu au plus haut sommet de l’Etat et qui se traduit d’une part, par la déclaration du Président de la République par intérim relayé par le Ministre des Affaires Etrangères qui disent qu’il n’y aura pas d’élection avant la libération totale des régions occupées, et d’autre part par celle du Ministre de l’Administration Territoriale qui affirme que les élections se tiendront en Avril 2013.
Est-ce à dire que les conditions (libération, pacification, redéploiement de l’administration) seront réunies avant cette date?
Cette position ne conforte-telle pas la vision de la communauté internationale qui prône la mise en place d’un pouvoir légitime issu des élections, ou des concertations nationales ?
Dans cette confusion qui ne dit pas son nom, une lueur d’espoir est apparue à travers la résolution 2085 des Nations Unies. Cette résolution si elle s’engage à soutenir le Mali dans sa lutte contre les envahisseurs, demande également la tenue d’élections Présidentielles avant avril 2013, à défaut, dès qu’elles seront techniquement possibles.
A la CODEM, nous estimons qu’au regard de tout cela, s’impose le devoir d’éclairer les Maliennes et les Maliens. Aujourd’hui plus que jamais, le peuple doit être informé et tranquillisé par la voie la plus autorisée, notamment celle Président de la République par Intérim qui doit à cet effet faire une adresse à la Nation.
Il est vrai que la vie d’une nation est jalonnée d’épreuves qui se traduisent par des événements qui au lieu de diviser le peuple doivent plutôt consolider le tissu social.
Aujourd’hui, notre patrie est confrontée à une situation qui doit raffermir notre tissu social et consolider notre foi inébranlable à la victoire de notre vaillante armée dont le patriotisme et le courage ne doivent nullement être mis en doute.
Plus que jamais la jeunesse du Mali doit faire preuve de vigilance et de patriotisme afin de déjouer toutes tentatives de manipulation et d’instrumentalisation.
En ce qui concerne les concertations nationales, ses partisans estiment que la légitimité de nos autorités doit être issue de la seule concertation nationale. Quel contenu (feuille de route, organes de la transition…) et caractère (souverain ou non souverain) auront ces concertations ?
L’heure n’est-elle pas aujourd’hui à l’union sacrée, au regard de la rupture unilatérale du cessez le feu par les occupants, et créant la panique et le désemparèrent des populations qui sont sur la ligne de front ?
Ce point de presse nous donne l’occasion d’adresser nos vœux les meilleurs à l’ensemble de la population pour que l’année 2013 soit une année de l’intégrité territoriale retrouvée, de la cohésion sociale renforcée, et d’élections libres et transparentes pour enfin sortir de la transition.
La CODEM tient à préciser que son engagement auprès des autorités est sans faille et tient à assurer qu’elle jouera pleinement son rôle dans la renaissance du Mali et son rayonnement dans le concert des nations.
Vive le Mali un et indivisible.
Je vous remercie