Déclaration de la coordination malienne des organisations démocratiques

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Sur la Situation  au Burkina Faso

Aly Nouhou Diallo
Aly Nouhou Diallo

De nouveau la patrie des Hommes Intègres traverse des moments très difficiles.

La Coordination Malienne des Organisations Démocratiques (CO.M.O.DE) exprime sa vive préoccupation  et son amertume suite à la crise politique et institutionnelle que vit actuellement  le Burkina-Faso. En effet le Mercredi 16 Septembre2015 un groupe de soldats putschistes ayant à leur tête le Général de Brigade Gilbert Diendéré a décidé de dissoudre les Institutions de la Transition Démocratique.

Qui est ce chef des putschistes qui viennent de prendre le pouvoir. Il s’agit d’un Officier Général dont le nom est associé à tort ou à raison à tous les crimes et assassinats politiques perpétrés du Mouvement de Rectification d’Octobre 1987 à l’insurrection populaire du 31 Octobre 2014.Ce Coup de force a entraîné  l’arrestation du Président Michel Kafandoet du Premier Ministre Yacouba Isaac Zida  ainsi que des  membres du gouvernement. Il s’en est suivi immédiatement une forte résistance du peuple  martyr burkinabé à la rupture du processus démocratique planifiée et exécutée par les militaires du Régiment de la Sécurité Présidentielle (R.S.P).

Face à cette situation la CO.M.O.DE :

1-S’incline pieusement devant la mémoire des victimes civiles tombées sous les balles de la tyrannie et de la soldatesque du Régiment de la Sécurité Présidentielle dirigé par le tristement célèbre Gilbert Diendéré.

2-Condamne ce coup d’état anachronique que rien ne saurait justifier et que nul ne devrait décemment soutenir au regard des valeurs républicaines, démocratiques et sociales.

3- Salue la résistance spontanée et héroïque du vaillant peuple burkinabé à la dictature militaro-fasciste qui s’annonce.

4-Juge paternaliste, condescendant et irrespectueux de vouloir ôter au Conseil National de la Transition  le droit de légiférer et à la Cour Constitutionnelle burkinabè la liberté de dire le droit sur la base de la Charte de la Transition et en tenant compte  de l’arrêt de la Cour de Justice de la C.E.D.E.A.O, du droit communautaire et continental en général.

5- Exige la libération  immédiate et sans condition du Président Michel Kafando, du 1er Ministre Yacouba Isaac Zida, de tous les ministres détenus  et de tous les militants, démocrates arrêtés par le sinistre R.S.P.

6- Le rétablissement dans leurs fonctions respectives de tous les Chefs d’Institutions mises en place conformément à la Charte adoptée par le peuple démocratique du Burkina-Faso.

7- La poursuite du processus électoral toujours conformément à la vision des Autorités Légitimes et Légales de la Transition.

8- La mise en place d’une Commission d’Enquête Indépendante Internationale afin de situer les responsabilités des crimes et assassinats politiques perpétrés d’Octobre 1987 à nos jours et de traduire les auteurs  devant les juridictions burkinabé, africaines et ou internationales.

9-Estime cynique et insultant pour tous les démocrates que de nommer « Conseil National pour la Démocratie », un organe dirigé par l’un des principaux bourreaux du peuple burkinabé, ces vingt sept dernières années. Quelle perversion du concept Démocratie si chèrement acquis par les peuples ?

10-Déplore que la médiation de la C.E.D.E.A.O ait donné un quitus et une amnistie aux putschistes et à tous leurs protégés.

11- Constate avec tristesse que toute l’armée burkinabé restée républicaine et engagée dans le processus de démocratisation du pays soit prise en otage par les mille trois cents agents du R.S.P déterminés à ne pas perdre leurs privilèges indus et à échapper à la justice pour  tous les crimes et assassinats politiques commis.

12- Redoute que l’amnistie accordée aux membres du R.S.P conduise à l’instauration d’un régime dirigé par un Officier Général félon ou ses affidés, prélude au retour des groupes armés séparatistes de l’Adrar à Ouagadougou où ils auront pignon sur rue pour préparer la partition du Mali.

13- Affirme que les peuples malien et burkinabè ont plus que jamais le même combat : celui de la sauvegarde de leur nation dans l’indépendance, la paix, la sécurité, la démocratie, la bonne gouvernance, le progrès social, la lutte contre l’impunité.

14- Espère que les Autorités actuelles de la Patrie de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi que leurs médias  combattront résolument avec esprit de suite ce fameux Conseil National pour la Démocratie, cyniquement mal nommé, ceux et celles qui l’incarnent,  jusqu’à la restauration du processus démocratique interrompu à la veille de la publication du rapport d’enquête sur les circonstances réelles de la mort de Thomas Sankara.

15- La Coordination Malienne des Organisations Démocratiques fidèle à sa mission de veille et de défense des valeurs républicaines et des libertés démocratiques au Mali en Afrique et dans le reste du monde appelle le peuple malien et tous les démocrates du monde entier à soutenir de toutes leurs forces le peuple burkinabé dans l’épreuve.

16-La CO.M.O.DE est convaincue de la victoire, à court, moyen ou long terme de l’endurant peuple burkinabé forgé dans la lutte pour l’instauration de la Démocratie et de la bonne Gouvernance des années1930 à nos jours.

Bamako, le 19 Septembre 2015

Pour le Comité Exécutif

Le Président de la COM.O_DE

Pr Ali Nouhoun Diallo

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