Le Mouvement Dynamique Républicaine a pris note de deux déclarations agressives et outrageuses prononcées récemment l’une par M. Louis Aliot, vice-président du Front national français et l’autre par Mme Kamira Nait Sid, Présidente du congrès mondial Amazigh.
Aliot également député européen réagissant à une question de RFI, a estimé que si la France n’était pas intervenue au Mali, ce pays n’aurait même pas l’occasion de refuser de signer l’accord de réadmission des migrants en situation irrégulière avec l’Union Européenne en faisant allusion à une politique du donnant-donnant.
Quant à Mme Kamira, elle a affirmé lors de la 16è session de l’instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones le 26 avril 2017 à New-York, que la situation était très inquiétante dans l’Azawad où le pseudo-accord de paix signé en 2015, n’a mis un terme ni à l’insécurité, ni au calvaire des réfugiés dans les pays voisins, ni à la détérioration des conditions de vie des populations.
La Dynamique Républicaine condamne énergiquement ces deux déclarations qui ne correspondent ni aux réalités historiques, ni au contexte de la crise que vit le Mali depuis 2012 liée en grande partie à la guerre civile suivie de l’effondrement de la Libye en fin 2011.
Aussi, M. Aliot gagnerait beaucoup à savoir que des milliers de soldats du Mali actuel, pays souverain, ont donné leur sang pour la liberté et l’honneur de nombreux pays à travers le monde, dont la France dans toutes ses diversités politiques. Aujourd’hui encore, les soldats maliens continuent de se battre contre l’ennemi et le terrorisme avec l’appui d’autres forces.
A propos de la déclaration de Mme Kamira, la Dynamique Républicaine regrette cette ingérence dans une question intérieure pour laquelle les parties nationales ont, avec l’accompagnement des parties internationales, librement consenti un accord pour la paix après plusieurs mois de pourparlers et dont la mise en œuvre se poursuit inlassablement avec plus récemment : le démarrage du MOC, le projet de révision de la Constitution, la tenue de la Conférence d’entente nationale, la mise en place des Autorités intérimaires à Tombouctou et Taoudéni ainsi que le financement de plusieurs projets de développement.
La Dynamique Républicaine saisit cette occasion pour réitérer son soutien au Président de la République, au Gouvernement, aux Forces de défense et de Sécurité, à toutes les bonnes volontés de la classe politique et de la société civile afin d’aboutir à une paix durable et un développement harmonieux sur toute l’étendue du territoire. La Dynamique Républicaine reste persuadée que le peuple malien surmontera cette crise si tous ses enfants se donnent sincèrement la main comme une seule équipe.
Bamako, le 2 mai 2017
Le Président
Casimir SANGALA
Louis Aliot, vice-président du Front national et député européen.
RFI : Quelle sera la politique africaine de la France dans les cinq prochaines années ?
Pour le savoir, RFI interroge les porte-parole des deux finalistes de la présidentielle française. Au nom de la candidate Marine Le Pen, Louis Aliot, vice-président du Front national et député européen est l’invité ce mardi de RFI. Sur la Françafrique ou le dossier des migrants, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Louis Aliot, si Marine Le Pen est élue qu’est-ce qui changera dans les relations franco-africaines ?
Louis Aliot : Tout. Si je puis dire, tout. La manière de traiter les affaires à l’international et notamment l’Afrique, puisqu’elle a dit que ce serait sa priorité en matière de relations internationales, la remise à plat des relations, la fin – vraiment – de la Françafrique et puis la négociation pied à pied avec un certain nombre de chefs d’Etat africains qui ne respectent pas – c’est le moins que l’on puisse dire – ce que l’on appelle nous, les droits humains [alors que] ils bénéficient souvent, ces pays, de fonds français – ou européens d’ailleurs – mais sans contrôle.
Quand vous parlez de ces chefs d’Etat africains peu regardants sur les droits de l’Homme vous pensez à qui en particulier ?
L’affaire qui secoue le plus je crois l’Afrique aujourd’hui c’est l’affaire du Congo Brazzaville. Rien que celle-là en particulier. Mais sinon il faut regarder ces choses-là sur l’ensemble. C’est vrai que les gouvernements français n’ont pas toujours joué franc-jeu.
Mais dans la relation François Hollande-Denis Sassou Nguesso, qu’est-ce que vous auriez fait de mieux ?
J’aurais dit qu’il fallait respecter la Constitution qu’il avait mise en place, c’est-à-dire qu’il ne la modifie pas. Et puis surtout, après je lui aurais dit qu’il est quand même anormal que dans un pays, paraît-il démocratique, on emprisonne et on assigne à résidence ses opposants politiques. Et surtout qu’on fasse la guerre à des régions qui manifestement lui étaient hostiles dans les urnes, en emprisonnant d’ailleurs le chef de son opposition, le général Mokoko. La France, je pense, qu’elle avait les moyens de pression dans ces affaires-là.
Louis Aliot, Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron d’être le candidat de la « submersion migratoire ». Est-ce que ce n’est pas un propos caricatural ?
Nous sommes dans une campagne électorale et Monsieur Macron a dit qu’il était favorable à l’ouverture totale des frontières et en contestant la volonté que nous avons de mettre fin à l’immigration.
Mais si je lis bien votre programme, si Marine Le Pen est élue, finit la bi-nationalité pour les Africains…
Pour l’avenir.
Pour l’avenir… Finit la régularisation des sans-papiers… Est-ce que votre programme n’est pas répulsif pour beaucoup d’Africains ?
Je crois que beaucoup d’Africains – en tout cas que je connais – il ne faut pas croire qu’ils sont tous chez nous heureux du sort qui leur est réservé. Certains sont assimilés, ils vivent paisiblement, leur famille est totalement intégrée… Ça ne pose pas de problème. En revanche, il y a beaucoup de ces gens-là qui sont mis dans des ghettos urbains, livrés à eux-mêmes, dont les enfants malheureusement ont sombré dans la drogue, la délinquance et les trafics divers et ceux-là aimeraient bien pouvoir retourner dans leur pays d’origine pour y vivre.
A propos des sans-papiers, plusieurs pays africains, dont le Mali, refusent de signer avec l’Union européenne un accord de réadmission des migrants en situation irrégulière. Qu’est-ce qui se passera si vous arrivez au pouvoir ?
Qu’est-ce qui se serait passé si la France n’était pas intervenue au Mali ? Mais le Mali n’aurait même pas l’occasion de faire ce genre de communiqué puisqu’il n’existerait plus. A un moment donné, il faut quand même tenir compte des réalités. Si la France n’était pas allée au Mali mettre l’armée – avec d’autres alliés d’ailleurs – pour combattre le jihadisme, le Mali se serait effondré ! Donc je pense qu’il y a aussi une politique du donnant-donnant à avoir. Personne n’est menacé et ne sera menacé, mais ceux qui sont clandestins et en dehors de la loi devront repartir dans leur pays d’origine, précisément à un moment où la France y a investi dans la sécurité et au moment où les gouvernements maliens aujourd’hui sont appelés à faire des efforts précisément dans la fixation des populations dans leur Mali d’origine.
De la France, vous proposez un « visage rétréci et haineux », dit Emmanuel Macron
Oui, mais ça… Ça fait trente ans que j’entends ces messages-là ! Le visage haineux c’est celui qui consiste précisément à maintenir ce système de la Françafrique en place. Pour moi ça, c’est la plus grande critique que l’on peut faire à l’égard de Monsieur Macron dont je vous rappelle qu’il est un ami de monsieur Attali et de monsieur Bolloré, etc. C’est-à-dire les gens qui précisément, eux, sont confortablement installés dans des affaires juteuses en Afrique !
Il y a deux mois Emmanuel Macron a lancé depuis Alger : « La colonisation française a été un crime contre l’humanité », et puis après il s’est repris : « Un crime contre l’humain » et beaucoup d’Africains ont applaudi !
Oui, mais ce qu’il a fait, Macron, est d’autant plus critiquable qu’il l’a fait en Algérie. Et que précisément avec l’Algérie, nous avons un lourd contentieux qui ne ressemble pas au contentieux que nous avons avec les autres pays. Car le contentieux avec l’Algérie a été une guerre sanglante, menée par le FLN. Et qui a des séquelles avec la France ! Nous y avons aujourd’hui des générations entières d’appelés et d’anciens combattants français ! Et il les accuse d’avoir commis des crimes contre l’humanité ? Nous avons des harkis ou des pieds noirs abandonnés par le gouvernement de l’époque ! Et il les accuse de crime contre l’humanité ?
Donc il a choisi réellement les arguments d’un gouvernement étranger hostile à la France sur cette période-là et ça c’est une faute impardonnable. J’ajoute que c’est d’autant plus impardonnable que certains terroristes d’origine algérienne qui sont passés à l’acte ou qui sur les réseaux Internet souhaiteraient passer à l’acte, se revendiquent souvent – en plus de l’islam radical – du présupposé colonialisme de la France comme une haine politique et comme une revanche qu’ils devraient exercer sur notre territoire. Et ça c’est inqualifiable car Monsieur Macron dans cette affaire donne du grain à moudre à nos pires adversaires.
Emmanuel Macron affirme que Marine Le Pen et vous-même défendez les couleurs d’un parti qui a conduit des attentats contre le général de Gaulle. Est-ce qu’en effet, le Front national ne rassemble pas les héritiers de l’OAS et des nostalgiques de l’Algérie française ?
Il rassemble précisément tous les Français. Ceux qui ont été gaullistes et ceux qui ont été anti-gaullistes. Et dans ceux-là il y a même des gens au passé binaire. Prenez quelqu’un comme Georges Bidault qui est à l’origine de la création du Front national… Il a été le compagnon de route du général de Gaulle pour la résistance, puisqu’il a été le successeur de Jean Moulin, et il a basculé dans l’Algérie française au moment de la trahison du général de Gaulle. Donc c’est beaucoup plus ambigu que cela et nous acceptons tout le monde.
Donc voilà. Le passé c’est le passé et il y a chez nous un rassemblement de gens qui n’ont pas partagé par le passé les mêmes combats, mais qui aujourd’hui se retrouvent pour défendre les intérêts de la France.
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16ème session de l’instance permanente des nations unies sur les questions autochtones –
Kamira Nait Sid, Présidente du congrès mondial Amazigh CMA
Azul ay tma d ystma
Madame la présidente, mes frères et sœurs autochtones, honorable assemblée
Tamazgha, est la terre des amazighs. Située au nord de l’Afrique, elle s’étend sur la quasi totalité de la rive sud de la méditerranée. C’est un carrefour géostratégique mondial, riche de part sa diversité et l’immensité de ses territoires.
Les Etats du nord de l’Afrique, comme les cas de plusieurs pays africains ont adopté la déclaration des droits des Peuples autochtones, ratifié les différentes conventions et pactes des Nations Unies relatifs aux droits de l’Homme mais la réalité est loin d’être parfaite. .
-Les membres du congrès mondial amazigh, Les membres du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), un mouvement politique pourtant pacifique, et les minorités religieuses chrétienne et ibadite sont particulièrement persécutés par les autorités policières et judiciaires algériennes est ce de manière abusive usant de violence physique et verbale et allant jusqu’à déshabiller les femmes dans les commissariats.
Nos forêts sont brûlées, notre langue et notre culture sont menacées par le projet de l’arabisation et de l’islamisation de la Kabylie.
Dans la vallée du M’zab, de graves violences sont perpétrées contre les At Mzab par la communauté arabe « Chaamba » avec la complicité et le soutien des forces de police algériennes. On déplore déjà la mort d’une trentaine de personnes et plus de 100 sont détenus dans les prisons. Les prisonniers subissent des actes de torture et des traitements inhumains et leurs familles sont intimidées et menacées quotidiennement.
Le Dr Kamelddine Fekhar, militant des Droits de l’Homme, a entamé une grève de la faim depuis 101 jours et son état de santé est critique.
Madame la présidente honorable assistance, au nom des Droits humains aidez-nous à sauver ce militant dont le seul crime est d’être autochtone. Madame la présidente, mes frères sœurs : »Sauver un homme, c’est sauver l’humanité entière ».
Dans le sud et l’est, les Touareg et les Chaouis sont exclus et marginalisés et le patrimoine historique et universel amazigh dans ces deux régions est détruit.
Au Maroc, l’année 2016 fut marqué par :
La mort des femmes en couches et des enfants en bas âge, faute d’infrastructures hospitalières.
La recrudescence de la spoliation des terres autochtones par l’Etat au profit de l’oligarchie qui s’accapare les richesses du pays
Et les assassinats du jeune étudiant Omar Khaleq, sous le regard des forces de l’ordre devant la porte de son université et celle de Mohcine Fikri, broyé par une benne à ordures.
La situation est également très inquiétante dans l’Azawad où le pseudo-accord de paix signé en 2015, n’a mis un terme ni à l’insécurité, ni au calvaire des réfugiés dans les pays voisins, ni à la détérioration des conditions de vie des populations.
En Tunisie comme en Libye, la domination de l’idéologie panarabiste-islamiste provoque la relégation de la question amazigh au second plan et la négation des droits fondamentaux des Amazighs.
Nous recommandons aux Etats du nord de l’Afrique :
La mise en œuvre de la déclaration de droits des Peuples autochtones en adaptant les législations nationales aux articles de la déclaration.
Accorder aux Peuples autochtones le statut d’observateur à l’AG de l’ONU
Converger les efforts afin que les Etats reconnaissent le caractère autochtone des peuples autochtones
Le respect des engagements internationaux des Etats du nord de l’Afrique et adapter la législation nationale aux normes internationales en matière de droits humains qui défendent les droits des Peuples Autochtones
Conformément au droit international et pour l’instauration d’un paix durable dans la région, accorder droit à l’autodétermination à la Kabylie, à Azawad et à l’Archipel de canaris,
L’arrêt des harcèlements, intimidations et arrestations arbitraires des militants amazighs et particulièrement les militants kabyles et m’zabs
Le respect des droits du culte, de croyance, l’arrêt de la percussion des minorités chrétienne et ibadite amazighes et la libération de Slimane Bouhafs de confession chrétienne
Le jugement des assassins des 129 jeunes kabyles, de Matoub lounes, des M’zabs et de Omar Khaleq
Arrêter la politique d’assimilation par l’arabo-islamisation
Introduire langue Tamazigh dans la justice et l’administration
Tannemirt
Merci
New York 26 avril 2017