Depuis plusieurs mois, une certaine presse nous tympanise sans cesse avec «l’extradition» du Général Amadou Aya SANOGO et de ses principaux collaborateurs à La Haye devant la Cour Pénale Internationale. Au même moment, certains milieux droits de l’hommistes maliens leur ont emboîté le pas.
Longtemps nous avons cru à des élucubrations de journalistes en mal de sensation. Mais le récent atelier organisé par le gouvernement malien avec la CPI et l’accord secret qu’il aurait conclu avec cette cour raciste et néocoloniale ne laisse plus l’ombre d’un doute sur la descente aux enfers de notre pays dirigé par une clique d’hommes politiques du dimanche, sans ambition politique aucune ; soumis aux intérêts de l’étranger impérialiste, ils sont prêts à brader la moindre parcelle de souveraineté pourvu qu’il leur soit laissé le soin de piller les maigres ressources disponibles de notre peuple meurtri.
Aussi, ils n’hésitent devant aucune contradiction, aucun acte servile pour mettre à mal l’honneur, la dignité et l’indépendance de la nation.
En effet, comment comprendre qu’après que notre démocratie naissante ait jugé et condamné l’ancien dictateur moussa TRAORE en 1993, que les gouvernements d’ATT et surtout d’IBK fassent appel à la CPI pour juger de crimes commis en République du Mali ? N’est-ce pas un désaveu de la justice malienne ? Peut-on avoir une Administration fiable sans justice fiable ? Peut-on avoir des élections fiables sans Administration fiable ? Notre gouvernement est-il légitime si le Président de la République et les députés «élus» l’ont été lors d’un processus électoral peu fiable ?
Ce reniement abject, déshonorant et indigne de la nation malienne est d’autant plus affligeant que l’UA elle-même vient de remettre en cause l’objectivité de cette cour qu’elle accuse de ne poursuivre que des africains. Accusation certes légitime mais que les chefs d’Etat africains ne sont pas fondés à porter car ayant eux-mêmes contribué à donner des ailes à cet instrument de l’impérialisme international.
Tout gouvernement africain qui a encore un minimum de dignité devrait retirer la signature de son pays de cette Cour Pénale pour les nations Instrumentalisées. En effet, pourquoi adhérer à une cour internationale qui relève des nations unies mais qui n’a aucune compétence universelle ?
Si l’on considère que les principales puissances membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies (Chine-Russie-USA) n’ont jamais ratifié le fameux traité de Rome, que les USA ont même fait pression sur la plupart des pays afin qu’ils ne ratifient pas le traité, que la Chine l’a rejeté avec une argumentation convaincante comme étant contraire à la souveraineté des nations, que la Russie l’a signé mais ne l’a point ratifié, que les principales puissances européennes l’ont hypocritement ratifié mais élaborent souvent des conventions au cas par cas pour soustraire leurs citoyens des poursuites éventuelles que cette cour pourrait être amenée à engager à leur encontre, on se rendra compte que ce traité est un traité de dupes, fait pour soumettre d’avantage les néo colonies au dictat de l’Occident impérialiste.
En effet, imaginer un instant que Xi Jinping, Poutine ou Obama décide d’envoyer une bombe nucléaire sur la Gambie, rayant ainsi ce pays de la carte du Monde avec des dégâts collatéraux immenses pour le Sénégal ; il ne viendra même pas à l’esprit de Fatou Ben Souda même en rêve de poursuivre l’un ou l’autre devant la Cour Pénale dite Internationale.
Dans le cas présent du Mali, nous verrons comment cette cour va opérer, ayant elle-même déclaré dans un rapport datant de janvier 2013 que le cas des bérets rouges et des éléments de la secte tués dans les environs de Léré ne pouvaient être traitées par elle car déjà en cours d’instruction par la justice malienne. Comment peut-on comprendre ce revirement du gouvernement malien ? Est-ce la volonté de nuire coûte que coûte à certains milieux de l’armée même si l’ont sait qu’ils sont innocents ? On ne peut pas ne pas penser au serbe Vojislav SESELJ qui vient d’être relâché par le Tribunal Spécial pour la Yougoslavie après 11 ans de détention sans jugement faute de preuves.
Alors si la CPI est une cour anti africaine, il faut noter qu’elle a ses principaux artisans en Afrique qui constituent la cinquième de la domination occidentale sur le Continent de Kwamé Nkrumah, Patrice E. LUMUMBA et de Nelson MANDELA.
Nous dénonçons avec la dernière énergie l’accord de siège que le gouvernement du Président IBK vient de signer avec la CPI.
Tout gouvernement qui désavoue sa propre justice est un gouvernement illégitime, illégal et au service de l’étranger. Il doit être combattu comme tel. Il a sa place dans les poubelles de l’histoire.
Bamako, le 29 novembre 2014
Le secrétariat du MP22