Toute la presse sénégalaise, inconsolable, avec elle, toute la presse continentale, pleurent un géant ! Fondateur du groupe Sud Communication en 1986 et ancien président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Touré, a été une des locomotives de la presse moderne au Sénégal et en Afrique.
Devant sa mémoire, les médias sénégalais, unanimes, rendent un vibrant hommage à la mesure de son rôle de pionnier. Sa solidarité professionnelle allait au-delà du Sénégal. Ils sont nombreux au Mali, de Cheick Oumar “Gilbert” Maïga, Secrétaire général au ministère de l’Economie numérique à Hameye Cissé de la Haute autorité de la communication (Hac), en passant par Souleymane Drabo, ancien Directeur de l’Agence malienne de presse (Amap), Saouti Haïdara (DG de la Société malienne de presse /Somapresse), Moussa Diarra (Amap), Tiégoun B. Maïga, qui, dans la presse et en dehors, ont tissé de solides relations conviviales avec Bab’s, son petit nom affectueux. “Babacar était un homme dont la caractéristique principale était la fidélité en amitié et la générosité en toutes circonstances”, commente Gilbert, profondément meurtri par le décès de celui qui fut son promotionnaire au Cesti (Centre d’études des sciences et techniques de la communication) de l’Université de Dakar.
Un homme au mental d’acier, d’une force de caractère exceptionnelle, d’un courage professionnel et intellectuel hors du commun. Ses propos pouvaient être aussi tranchants que la lame d’un rasoir. Ils ne les lâchaient pourtant jamais à contre-courant. Propos téméraires, certes, mais toujours pertinents ! Un parrain du journalisme s’en est allé laissant orphelins les médias sénégalais et africains ! Les semences qu’il a plantées, germeront pour inspirer les générations futures ! À sa famille, à ses inséparables compagnons Abdoulaye Ndiaga Sylla, Saphie Ly, Latif Coulibaly, Sidy Gaye, Ibrahima Bakhoum et tant d’autres, nos condoléances les plus attristées ! Dors en paix, jeune frère et ami !
Diomansi Bomboté
Journaliste malien à Bamako
LA MAISON DE LA PRESSE A LA MESURE DE TON NOM, BABACAR TOURE
Ton nom sera donc au fronton de la Maison de la Presse. Ainsi en ont décidé les autorités sénégalaises.
Comment l’en rendre digne ? La tâche nous revient à nous, les journalistes pour que cette Maison soit digne de Toi.
Parce qu’elle doit incarner ton Souffle. Etre : A la hauteur de Toi, pionnier d’une presse africaine libre, indépendante, plurielle, porteuse d’actualité et de réflexion critique, elle offrira pensée, recherche, formation d’avenir, inspirée par tes écrits.
– A la dimension de Toi, homme de l’Afrique, homme de l’international, elle s’obligera à être ouverte au Continent et au monde.
– A la mesure de Toi, être de générosité et de solidarité, elle sera attentive, veilleuse au service des demandes, des besoins d’une presse en développement.
Cette Maison de la Presse, pour te rendre honneur, sera la maison des journalistes, la maison de la profession, notre refuge, celle qui portera éthique et déontologie ; ouverte à tous les confrères, à toutes les consœurs d’où qu’ils viennent, lorsqu’eux et elles défendant l’honneur de notre métier, sont mis en danger.
Cette Maison nous offrira, connaissance et assistance. Elle sera productrice de pensée, de projets.
Elle représentera, Babacar, ta vie toujours continuée, toujours renouvelée. Les défis que tu poses passé/présent, cette Maison de la Presse, devenue notre Maison commune, les fera connaître dans les écoles de formation, à la jeune génération, mais aussi au-delà de nos frontières.
Le chantier est un immense défi, il demande que la Maison de la Presse se renouvelle, se questionne, que les institutions qui la gèrent soit ouvertes à ton image, qu’elles n’aient pas peur d’une politique profondément citoyenne et professionnelle.
Nous croyons que la puissance de Ton nom, nous inspirera, y compris nous de la presse.
Ainsi la Maison de la Presse sera digne de ton histoire et de ton Nom, toi Babacar, devenu par ta plume, Maître de la Parole.
Eugénie R. Aw