La France, sous couvert de la Communauté internationale, applique au Mali des approches qui font abstraction des réalités du Mali, au profit des intérêts néocoloniaux de la France. Les problèmes africains en général, et maliens en particulier ne peuvent être résolus avec des pouvoirs et des idées qui les ont créés. Le Mali et l’Afrique ne peuvent résoudre leurs problèmes sans s’armer d’armes à hauteur des enjeux et défis des menaces des cinq monopoles de domination impérialiste néolibérale de ce début du 21ème siècle.
La superpuissance occidentale est basée sur:
– La Démocratie et la justice internes; mais héritière de la civilisation gréco-latine, elle est esclavagiste à l’extérieur. Son vocabulaire diplomatique est une imposture grossière. Le droit international ne s’applique qu’aux faibles, jamais aux puissants aussi bien en politique qu’en affaire.
– La capacité de réception, mais aussi et surtout d’émission dans la résolution de leurs problèmes. L’une des forces de la puissance romaine était sa capacité à s’approprier, en les innovant, les armes qu’elle trouvait sur les champs de bataille de ses multiples conquêtes. L’occident sait s’inspirer des autres, mais ne singe pas. L’Europe n’a pas seulement colonisé le reste du monde, elle l’a cloîtré dans la dépendance culturelle, scientifique et technologique. À l’arrivée des colonisateurs, l’Afrique et l’Asie n’étaient pas dépourvues de science et de technologie: L’industrie métallurgique indienne était plus développée que celle de l’Angleterre. Pour protéger ses industries, les anglais ont empêché le développement industriel de l’Inde et de l’Egypte jusqu’à leur indépendance. Les USA ont su protéger leurs industries textiles naissantes en taxant lourdement les importations de textiles britanniques.
Si à cela on ajoute le fait que tout a été inventé par la Chine et l’Inde. Le mérite de l’Occident a été d’inventer le capitalisme en accouplant science et technologie dans la production de biens et services. Ce n’est pas le seul accouplement de science et technologie qui fait la force de l’Occident, mais sa capacité à faire la formation de capital: investir dans le développement des capacités de compréhension et de création, qui est le propulseur de croissance et développement. Épargner et investir, voilà la force du capitalisme sur tous les systèmes antérieurs de production.
L’être humain est né en Afrique. C’est en Afrique d’abord qu’il s’est affranchi de la prostration animale en inventant la science et la technologie afin de maîtriser son environnement pour sa survie et son bien être. C’est d’Afrique qu’il se lança dans une longue migration de conquête de la planète terre. Nous avons du mépris pour toutes les idéologies politiques, philosophiques et religieuses qui piétinent la mission universaliste de l’humain, au profit de la défense des intérêts des puissants.
Nous n’avons que mépris pour tous ses ignares qui ne savent pas qu’ils sont tous descendus noirs ou bruns de l’arbre africain, à cause du climat tropical. Infinis sont notre indignation et notre mépris pour ses racistes qui font semblant d’oublier que de la vallée du Rif en Afrique australe, d’Egypte, de Phénicie (actuel LIBAN) et d’Afrique du Nord, le monde fut noir avant de se blanchir sous les effets climatiques sous d’autres cieux. Faut-il rappeler que les Romains appelaient Maures (Noirs) les habitants d’Afrique du nord.
Ensuite, il y a eu maure blanc et maure noir pour justifier l’esclavage pratiqué par les Arabes et les Berbères. Les Berbères eux-mêmes furent l’objet de ségrégation de la part de conquérants arabes qui ont eu peur de leur intelligence, en leur interdisant de faire de la théologie. Quant à l’Egypte, elle n’est pas arabe d’origine. C’est après sa conquête par les troupes musulmanes qu’elle abandonna sa langue et son écriture pour adopter l’arabe, ce qu’on appelle en linguistique une assimilation totale.
Quant à l’esclavage, elle évolue, dans l’histoire, en fonction des besoins économiques en main d’œuvre. L’esclavage de l’Egypte antique est différent de celui qui a été pratiqué ensuite par les Grecs. On dit que Platon, le père de la philosophie occidentale a été fait esclave. Sa liberté a été rachetée par un autre philosophe grec.
Sous la conduite du prophète Moïse, la libération du peuple juif est l’une des épisodes les plus glorieuses de l’histoire de l’humanité. Quant à l’esclavage des Noirs, elle est plutôt récente dans l’histoire de l’humanité, alors que beaucoup d’Européens et d’Arabes sont des descendants d’esclaves.
L’esclavage, le servage et le travail salarié du capitalisme sont des formes d’exploitation de l’homme par l’homme pour des raisons économiques à des étapes de développement des forces productives et des rapports de production. Le travail salarié du prolétariat étant meilleur au servage, ce qui permit à la bourgeoisie capitaliste de liquider le féodalisme. Toute autre justification est une imposture idéologique et politique des possédants.
Après l’esclavage ce fut la colonisation directe basée sur le pillage et les travaux forcés qui boostèrent le développement de l’Occident. Maintenant, c’est l’exploitation intensive et multiforme à travers notre soumission aux cinq (05) monopoles de domination néolibérale du 21ème siècle.
Que faire face aux idées et dirigeants qui son t la cause de notre position de lanterne rouge au 21ème siècle, sur le sentier du progrès scientifique et technologique ?
«Il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait ou il va»
- I) La première chose est de concevoir un projet alternatif africain et le mettre au centre de tout. C’est ce Projet que nous appelons RENAISSANCE et MUTATION DE L’AFRIQUE AU 21 e SIECLE (REMA 21), qui se décline localement en Projet MALIKOURA. Le Mali n’est Maliba en tant que vecteur de la socialisation et du progrès africains.
- II) Réaliser, au préalable, le triple réarmement culturel, politique et économique
III) Réaliser les trois (03) Binômes (Justice et Démocratie, Paix et Sécurité, enfin Croissance économique et Développement Humain durables) qui sont la colonne vertébrale de la bonne gouvernance
- IV) Réaliser, à marche forcée, la réalisation des douze (12) transitions de rupture des liens tributaires avec notre environnement.
- V) Bâtir une nouvelle économie du savoir, dans ce monde ouvert de l’ère numérique.
- VI) Mettre au centre de tout, la construction d’une Société Universaliste qui fera de l’Afrique la locomotive d’un monde nouveau. Ce sera le retour de l’humain et de son histoire à leur source, face à l’environnement et à l’avenir
VII) Enfin et surtout savoir et pouvoir défendre la pérennité et la dynamique du processus de la REMA 21 se déclinant localement en MALIKOURA.
Conjoncture malienne en 2021
Vouloir organiser des élections dans un pays ou les 2/3 échappent au contrôle de l’État; un pays qui ne peut assurer ni la sécurité, ni le financement de ses élections, n’est pas la démocratie, mais une vulgaire opération de restauration de l’ordre ancien au service de l’impérialisme et de ses suppôts locaux.
Tenter de réviser la Constitution de 1992, alors que 75% du territoire sont sous contrôle de la France associée aux séparatistes, et des djihadistes associés à des narcotrafiquants, est une insulte à l’intelligence et à l’honneur de notre peuple.
Nous devons refuser toute atteinte à notre souveraineté, nous imposant toute farce électorale avant la refondation de l’État à travers:
– le recouvrement de l’intégrité territoriale,
– le rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire,
– le retour de l’administration et des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire,
– une bonne gouvernance assainissant le cadre politique et juridique à travers une lutte féroce contre la corruption; et des réformes de moralisation de l’administration et de la vie politique.
Sans ces réalisations préalables, organiser des élections est un déni de réalité. L’impérialisme français et ses laquais locaux doivent souffrir une prolongation de la transition ou s’attendre à un autre coup d’État duquel surgira un Jerry Rawlings malien qui nettoiera les écuries de l’État malien. À force de vouloir soumettre la vie et les intérêts des peuples à leurs seuls intérêts, nous avons le sentiment que la bourgeoisie occidentale est en train de perdre son intelligence positive en s’arcboutant dans des approches qui relèvent des mafias financières et des sociétés secrètes qui ont l’inconvénient d’être des cercles clos qui ne s’enrichissent pas d’ apports extérieurs.
La prolongation de la transition est inévitable si nous voulons éviter un chaos post électoral qui donnera un coup de grâce aux aspirations du peuple à travers une restauration de l’ordre ancien, symbole de l’inconscience et de l’inconsistance patriotiques.
Ceux qui refusent la prolongation de la transition, sont les mêmes qui ont entretenu un système politique fait de corruption, d’élections truquées ; d’une cour constitutionnelle qui s’est arrogée le pouvoir d’organiser un troisième tour (en chambre) des élections législatives de 2020. Si cette cour avait respecté les résultats publiés par le Ministère de l’Administration Territoriale, la crise politique aurait pu être contenue. Hélas, donner l’avantage à celui qui ne le mérite pas c’est troubler l’ordre et la justice.
Quant aux militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), ils s’abusent en jouant aux défenseurs de l’ordre IBKISTE. Depuis leur arrivée au pouvoir en août 2020, ils ont brillé par manque d’assainissement politique et institutionnel d’un pays rongé par la corruption.
Repenser la lutte patriotique du peuple malien
«Il devient indispensable que l’humanité formule de nouveau mode de pensée si elle veut survivre et atteindre un plan plus élevé» (Albert Einstein)
La première démarche d’avènement de Malikoura est de sortir des paradigmes occidentaux en matière de lutte contre le terrorisme et le sous développement:
Le terrorisme n’est qu’une arme utilisée par des acteurs politico-religieux qui instrumentalisent, au nom de dieu, la terreur au service d’objectifs bassement matériels. Le terrorisme ne peut gagner parce que ses fins ont inavouables.
La lutte antiterroriste des puissances occidentales ne peut aussi gagner parce que ceux contre qui et pourquoi elle est menée ne sont pas clairement définis. Le terrorisme n’est qu’une arme utilisée par des courants politiques déterminés, à des fins précis. Ni les terroristes, ni les puissances impérialistes ne peuvent gagner une guerre aux objectifs non définis parce qu’inavouables.
Il revient aux forces patriotiques maliennes de combattre intelligemment, mais impitoyablement le terrorisme et l’impérialisme. Le terrorisme et l’impérialisme incarnent Satan masqué, au tant qu’un enfer pavé de bonnes intensions. Celui qui y croit s’abuse.
Les pré-activités d’avènement de Mali Koura:
– Avoir une vision claire d’un Mali souverain et debout sur le sentier du progrès économique, social et culturel.
– Fixer des champs prioritaires de transformations profondes politiques, économiques, sociales et culturelles.
– Déterminer les bases doctrinales et les méthodes organisationnelles de rupture avec les pratiques qui sont à la base de la régression actuelle de notre patrie.
La pro-activité d’avènement de Mali Koura:
– Savoir et POUVOIR ARRACHER LE POUVOIR AUX KLEPTOCRATES.
– Prendre des mesures conservatoires afin d’éviter l’isolement d’une part, et pouvoir poser rapidement des actes de consolidation du nouveau pouvoir populaire d’autre part.
Pour sortir de la crise multidimensionnelle:
– Rétablir la paix et la sécurité: À partir d’une position de force militaire et diplomatique, trouver une issue négociée qui sauvegarde les intérêts supérieurs du Mali, et acceptable par les rebelles qui doivent la voir comme un moindre mal par rapport à ce qu’ils perdraient dans une guerre prolongée. Donc la condition d’une paix négociée (pas imposée) est la supériorité militaire et diplomatique de l’État malien. Là tout est à repenser et à refaire.
– Équité dans la gouvernance, à savoir sanctionner la faute et récompenser le mérite à fin de rétablir la confiance entre gouvernés et gouvernants; et renforcer l’autorité de l’État.
Faire intelligemment et rigoureusement des Réformes fondamentales:
– Renforcer l’indépendance et les moyens de la justice ; mais aussi avec des procédures, sans équivoque, de sanctions des magistrats en cas de non respect de la déontologie. Il ne peut y avoir de stabilité sociale et politique sans une bonne justice.
– Équité dans la gouvernance afin de rétablir l’égalité entre les citoyens, et mettre fin à l’impunité qui est le terreau de toutes les délinquances.
– Concevoir de façon transparente et consensuelle, une nouvelle constitution donnant naissance à la 4ème République.
– Concevoir une loi électorale mettant fin aux pratiques mafieuses des trente dernières années.
– Adopter une nouvelle charte régissant les partis politiques
– Réunir les moyens et conditions d’élections crédibles mettant fin à la transition.
– Par une gouvernance vertueuse et rigoureuse, préparer la transformation des comportements en faveur des valeurs fondamentales de la Démocratie.
Il est évitant que la réalisation des sept points ci-dessus nécessite 18 à 36 mois, pour éviter un travail bâclé dans la précipitation.
Bamako, le 14 juillet 2021
Diatrou DIAKITÉ, Analyste politique
Le mot transition n’ est même pas adapté au cas du Mali ! Ce sont les conditions qui déterminent les solutions ! Le Mali est dans une situation de décadence où la priorité est de se rehausser au niveau ou l’ on doit parler de transition ! Ainsi tout patriote est censé accepter de prendre le temps qu’il faut pour créer les conditions d’ élections fiables garantissant une bonne gouvernance ! Mais hélas les apatrides assoiffés de pouvoir à la solde des puissances du mal ne demandent qu’ une transition de courte durée , un prétexte pour accéder au pouvoir tout en maintenant le Mali dans la décadence ! LES PATRIOTES DOIVENT SE LEVER POUR BARRER LA ROUTE AUX APATRIDES ASSOIFFÉS DE POUVOIR ET QUI SONT LES BÉNIS OUI OUI DE LA FRANCE !
Que DIEU sauve le Mali !
Comments are closed.