La Bible nous éclaire sur la dimension du problème : la dimension historique par le péché l’homme à introduit un désordre profond, dont les conséquences vont lourdement retomber sur lui. Ces conséquences auront valeur de châtiment. Pour la femme, ce seront les souffrances de l’enfantement et sa dure sujétion par rapport à l’homme : « Ton instinct te portera vers ton mari, mais c’est lui qui dominera sur toi » (gn 3 :16). Cependant, le châtiment n’est pas le dernier mot : il est accompagné de la promesse du salut.
A ce point du débat, deux textes du Nouveau Testament, notamment, ouvrent des perspectives libératrices. Le premier rapporte l’enseignement de Jésus sur le mariage et le divorces (Mt : 19 : 1-12 ; Mc : 10 : 1-12). L’occasion en est fournie par la question des pharisiens sur la répudiation. Jésus rappelle à ses interlocuteurs les récits de la création « En conséquence, ce que Dieu a uni que l’homme ne le sépare pas ». On lui objecte alors la loi de Moïse qui autorise la répudiation : Jésus leur répondit : « c’est à cause de votre dureté du cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais au début, il n’en fut pas ainsi ».
Le second texte se réfère aux paroles de Paul sur l’économie de la loi nouvelle, que nous lisons dans la lettre aux Galates (3 :26-28) « tous, en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ Jésus car vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus de Juifs ni de Grecs, plus d’esclave ni d’homme libre ; il n’y a plus d’homme ni de femme, puisque vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus ». Paul part des différences historiques vécues comme des facteurs de séparation et d’opposition, pour mettre en évidence la vie nouvelle dans le Christ ; celle-ci introduit dans une unité, par rapport à laquelle ces différences sont relativisées. Paul constate la présence de ces différences ; il n’entend pas en donner une analyse. Elles sont en effet de nature très diverses. « Juif » et « Grec » renvoient à une distinction essentielle dans l’économie de la loi ancienne.
La différence esclave/homme libre appartient à ce que nous appellerions aujourd’hui une structure de péché ; quant à la distinction homme/femme, elle est sans doute considérée selon le statut social de l’époque. Nous avons donc ici une forte affirmation de l’égalité.
Mais il ne suffit pas de dénoncer. Il s’agit aussi et d’abord de promouvoir, sur le plan politique et juridique comme sur le plan des mentalités, le plain respect des droits de la femme. Pensons à l’aménagement du temps de travail, à la plaine reconnaissance du travail domestique, à l’égalité entre les conjoints dans le droit de la famille au respect et au soutien de la maternité et de la famille bref à l’amélioration des conditions de travail, qui permette à la femme d’exercer, dans le cadre de l’égalité des droits, sa vocation spécifique.
En fait, là où la femme n’est pas reconnue comme une personne jouissant de l’égalité des droits, les rapports humains sont inévitablement des rapports de violence. C’est l’humanité de l’homme et de la femme qui est blessée.
El Hajj Aliou Diallo
Inspecteur du Trésor de classe exceptionnellev à la retraite
Cell : 66 88 31 21
Source : Missions