De la rencontre du chef de l’Etat avec le RDS

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Younouss Hamèye Dicko
Younouss Hamèye Dicko0

La vie de la nation
Le Rassemblement pour le Développement et la Solidarité (RDS) est honoré et remercie le Pr
Dioncounda Traoré, Président de la République par intérim de le convier à cette rencontre d’échanges autour des intérêts supérieurs de notre pays.

Aujourd’hui disserter sur la vie de la nation est une chose ardue et complexe. Le Mali est soumis à une pression politique, économique, sociale et éthique sans précédent. Durant de longues années, il a subi les affres d’une mauvaise gouvernance notoire, de la corruption, de l’injustice, de la fraude électorale, de l’Argent Roi, du trafic de drogue, d’otages, de voitures, de cigarettes, de l’exploitation du peuple au bénéfice de quelques personnes arrivistes, arrogantes qui n’éprouvaient plus ni honte, ni peur de vivre une vie de paradis sur terre, tout en privant la grande majorité des maliens du moindre droit.

La démocratie est devenue un prétexte qui a permis à des aventuriers, des individus agissants seuls ou en bandes organisées en indépendants, de détruire toutes les valeurs de notre pays pour en tirer des intérêts personnels qui jurent avec l’essence même de notre nation. L’économie malienne est criminalisée, nourrie par la corruption, la fraude, la drogue et le trafic illicite. Et que devient l’école dans tout cela? Depuis 2007, elle a été soumise à la volonté d’un régime qui n’a aucune vision éducative et dont la réelle préoccupation est le maintien de l’ordre sur le campus universitaire et scolaire afin de procéder, le moment venu, la dévolution du pouvoir à l’héritier. L’école a donc touché le fond. Après 2007, un bras de fer s’est engagé entre le pouvoir et l’enseignement supérieur dont il faut vaincre les syndicats, au lieu de chercher des solutions aux problèmes du système éducatif. En ce moment même l’école est soumise à un traitement incompréhensible qui consiste à ne régler aucun problème jusqu’à la fin de la guerre.

Le quotidien du malien est d’abord une souffrance physique; la vie chère et la pauvreté ont gagné toutes les couches sociales du Mali, à l’exception d’un clan insouciant qui manque de toute émotion devant la douleur du peuple; il suffit d’observer dans les médias le déploiement de l’argent mal acquis dans la campagne électorale qui a commencé.

Puis, le quotidien du malien est une souffrance morale qui a vraiment commencé depuis les accords d’Alger en 2006 qui ont fait exploser l’unité et la cohésion nationales en cédant le nord du Mali et ses populations aux bandes armées et aux narcotrafiquants.

La situation politique que nous vivons est le résultat des actes, des pratiques et de la gestion irresponsable du gouvernant de cette dernière décennie.

II. LA SITUATION POLITIQUE:
Le 17 Janvier 2012, le Mali est frappé par le destin, qui s’est servi de l’incompétence notoire du pouvoir exécutif en place dont le plan A est la trahison de la nation en prolongeant son mandat, arrivé à son terme, et le cas échéant le plan B est de procéder, par tous les moyens malhonnêtes, à la dévolution du pouvoir à un héritier qui en protégerait les arrières. Pendant ce temps le pays continuait de se décomposer, et le pouvoir fastueux fêtait, dansait, découpait le territoire national à son gré et au profit des rebelles, falsifiait la constitution pour faire adopter un projet antinational.

Même les enfants fêtaient leurs milliards tant notre pays était corrompu. En un instant le Mali a disparu moralement de la carte; le 1er Avril de 2012 (ce n’est pas un poisson d’Avril), les trois régions du nord ont disparu de la carte. De Tessalit à Konna, plus de Mali! 80% du Mali sont passés à l’ennemi. On continuait de fêter à Bamako, cortèges de mariages, l’ORTM ignorait ostensiblement l’occupation du nord et la souffrance des gens du Nord et cela a continué après le 22 Mars 2012 et continue encore!
Dommage pour la démocratie, un coup d’état intervint le 22 Mars 2012 contre un état qui n’existait plus. Le peuple malien dans son écrasante majorité a cru que ce serait l’occasion d’organiser un changement pour une bonne gestion et une bonne gouvernance de notre pays, à travers une transition saine et incontournable. Erreur! C’était sans compter avec ceux qui ont revendiqué haut et fort « l’ordre ancien» et qui se sont jurés d’en assurer la continuité en usant de l’immense richesse volée aux maliens, de leurs puissantes relations sous-régionales et internationales mafieuses et machiavéliques qu’ils ont construites au nom du peuple malien depuis le 26 Mars 1991 (depuis 22 ans). Pour leur survie, ils ont sacrifié leur nation et leur patrie désormais à la merci des puissances de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU et de l’ancienne puissance colonisatrice.

Le Mali vit une situation politique inédite dans l’histoire de l’humanité, à cause d’un clan qui l’a plongé dans l’indignité et l’impuissance, mais qui a joui du soutien de l’extérieur qui, aujourd’hui, ne lui accorde aucune confiance car il a compris son inconscience et son antipatriotisme.

Le RDS résume la situation politique du Mali comme suit:

1. Coup d’Etat du 22 Mars 2012 contre un état qui n’existait plus.
2. Retour imposé de l’ordre constitutionnel de 1992, par l’accord cadre CEDEAO-CNRDRE du 6Avril 2012.

3. L’imposition, par la CEDEAO, d’un Président de la Transition.
4. La nomination d’un Premier Ministre aux pleins pouvoirs en contradiction avec le retour à la normalité constitutionnelle et à l’existence du Président de la Transition et qui se neutralisaient mutuellement.

5. Le verrouillage total de l’exécutif, du Parlement (dont le mandat prolongé), de l’administration et de l’ensemble du système économique au profit des seuls partisans de l’ancien régime et de ses supporteurs.

6. La léthargie politique volontairement instrumentalisée pour exacerber davantage les sentiments de révolte des populations qui finiraient par ne voir la solution des problèmes qu’à travers les faux démocrates et républicains à la vie dure.

7. Le colmatage institutionnel par les tenants de l’ancien régime pour s’assurer la victoire aux élections prochaines.

8. Enfin, même récent, il faut citer l’Accord préliminaire ou plus exactement l’Accord préjudiciel à l’élection présidentielle:

a)    Cet accord est flou; il ne contient aucune astuce logique pour dire qu’il contribue à régler le fond du problème. Il est habilement rédigé pour tromper le non-initié à qui on fait croire que l’armée sera à Kidal, alors qu’elle ne sera pas à Kidal avant le 28 Juillet 2013 !

b)    Cet accord est incohérent et contredit la position des Nations Unies (Résolution 2100) qui stipule l’entrée immédiate de l’armée malienne dès la signature de cet accord.

L’Armée malienne devait donc être à Kidal depuis le 18 Juin 2013 !
c) Cet accord crée, sur la tête du Mali, le supranational qui met le Mali sous-tutelle.
d) Cet accord a été imposé au Mali car le Mali a dit qu’il ne négocie pas, il a négocié, le Mali a dit qu’il ne signe pas et il a signé. Il est à craindre que le Mali accepte de voter sans l’armée à Kidal, car jamais « deux sans trois»

e) Cet accord ne permet pas, avec l’état d’urgence, de battre campagne pour organiser des élections, même bâclées, le 28 Juillet 2013.

f) Cet accord ne défend pas les intérêts du Mali.

g) Cet accord ne permet pas aux maliens réfugiés de revenir au Mali pour voter. Cela n’est pas sérieux et le Mali ne doit pas l’accepter

h) Le RDS prend acte de l’Accord de Ouagadougou en espérant qu’il permettra des élections non bâclées le 28 Juillet 2013.

I/I.LES PERSPECTIVESDE SORTIE DE CRISE:
Jusqu’à présent les tenants de l’ordre ancien, avec l’aide protectrice de la CEDEAO ont empêché toute solution de sortie de crise. Nous pensons réellement que le peuple n’acceptera plus les errements qui, depuis 2006, ont plongé notre pays dans le déshonneur. Il serait décent que les étrangers se tiennent à bonne distance des acteurs maliens et que les tenants de l’ordre ancien
évitent la provocation et l’arrogance comme si Kidal, Tessalit, Aguelhoc, Gao, Ansongo, Menaka, Bourem, Rharous, Diré, Niafunké, Goundam, Gossi, Hombori, Douentza, Konna, Youwarou,Léré, Diabalv, les morts, les vols et les viols, le narco-trafic, les prises d’otages, la souffrance et la détresse de toutes les populations du Nord-Mali, tout cela n’était rien et que ceux qui en étaient responsables de 2006 à 2013 peuvent encore venir étaler leur argent pour redevenir président du Mali! Quel Mali? Sont-ils réellement conscients de la gravité de leur cas et du cas de ce pays?
1.    Que nos amis se tiennent décemment loin des problèmes intérieurs du Mali.

a) Du 22 Mars 2012 au 11 Janvier 2013, la CEDEAO a empêché toute solution du problème malien, même lorsqu’elle a compris qu’elle n’aboutira à rien sans la participation de notre peuple.
b) Depuis le 11 Janvier 2013, forte de son action héroïque d’appui à l’armée malienne, la France s’est désormais directement immiscée dans la cuisine malienne au point que c’est elle qui « est intraitable sur la date du 28 Juillet» pour NOTRE élection présidentielle!

Elle a instrumentalisé et imposé l’Accord de Ouagadougou du 18 Juin 2013. C’est elle qui empêche à l’armée malienne d’entrer à Kidal.

2.    Que démocratiquement et sportivement, les tenants de « l’ordre ancien» s’abstiennent d’étaler leur argent pour faire campagne et même de se présenter à l’élection du 28 Juillet 2013 et qu’ils aient pitié de leur peuple afin que celui-ci oublie leur crime contre lui.

Pour la sortie de crise, le RDS propose ces points, pour le salut de notre pays:
Ils peuvent toujours se réserver pour les législatives et les municipales.

3.    Faire rentrer les maliens réfugiés et déplacés.

4.    Procéder à l’élection présidentielle du 28 Juillet 2013 en refusant tout diktat de nos amis français.

5. Former le gouvernement.
6. Dissoudre l’Assemblée « Nationale» immédiatement après l’élection d’un Président de la République.

7. Convoquer immédiatement des concertations nationales pouvant:

a) Servir « d’exutoire », d’expression de la vérité, de dialogue et de réconciliation;
b) Orienter vers un profond changement;
e) Elaborer un Plan durable de sortie de crise.

8. Rechercher les ressources financières propres grâce à la Loi W 04-051 du 23 Novembre 2004, portant Organisation Générale de la Défense Nationale qui, en son article 6 stipule « la mise en vigueur immédiate des dispositions qu’il appartient au gouvernement de préparer et d’adapter à tout moment aux nécessités de la défense ». Le gouvernement aura à son profit:
a) le droit de requérir les personnes, les biens et les services;

b) le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources d’énergie, matières premières, produits industriels nécessaires au ravitaillement et, à cet effet, d’imposer aux personnes physiques et morales, en leurs biens, les sujétions indispensables aux besoins de défense ».
De même l’article 7 de cette loi dit aussi:

« En cas de menace portant sur une partie du territoire, sur un secteur de la vie nationale ou sur une fraction de la population, des décrets pris en Conseil des Ministres peuvent ouvrir au gouvernement tout ou partie des droits définis à l’article précédent ».
9. Refonder l’Armée.

10. Organiser les élections municipales et législatives.
Ainsi, cette loi permet de financer notre guerre sans une assistance étrangère, à travers les mines (or), le coton, les industries, etc. L’argent est là, il faut le prendre là où il se trouve. Au lieu de cela, le Mali va être endetté de SERVAL.

Le RDS pensait que l’Etat d’urgence appliquerait cette loi pour financer l’effort de guerre, au lieu de se hâter pour embastiller les journalistes et les adversaires politiques.
Bamako, le 24 Juin 2013
Le RDS

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