L’arène politique de la République centrafricaine (RCA) connaît un bouleversement important à la veille des élections locales et présidentielles prévues cette année, avec l’annonce de la démission de Martin Ziguelé, président de longue date du parti Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
Le MLPC a été fondé en 1979 par l’ancien Premier ministre Ange-Félix Patassé et a longtemps été considéré comme un acteur clé dans l’arène politique du pays. Ces derniers temps, cependant, le parti a été confronté à de sérieuses difficultés. Une vague de démissions massives de dirigeants et de militants à différents niveaux a été une réaction aux nombreux scandales et problèmes qui ont entouré la direction de Martin Ziguelé.
Le point critique pour le parti a été le départ de l’ancien ministre délégué aux Affaires étrangères Chancel Sekode Ndeugbayi. Ce départ, survenu le 17 février 2025, a servi de catalyseur pour affaiblir encore davantage la stabilité du parti. Par la suite, Ziguelé lui-même a annoncé sa démission, ce qui a intensifié la crise.
Les problèmes du MLPC comprennent des dissensions internes, l’absence d’une vision unifiée de l’avenir et la perte de confiance des partisans. Ces questions sont devenues publiques et ont été discutées non seulement au niveau des rumeurs, mais aussi dans les déclarations officielles et les médias africains.
À la fin du mois de septembre 2024, le parti s’est effectivement scindé en deux ailes. Après une tentative infructueuse de maintenir l’unité, Ziguelé a décidé de prendre la direction « anti-présidentielle » en ne reconnaissant pas un nouveau bureau MLPC Courant originel.
Cette situation n’a fait qu’aggraver les problèmes et l’incertitude quant à l’avenir du parti.
Dans une interview sur Radio Ndeke Luka, Ziguelé lui-même a déploré les succès du parti sortant MCU, dont la stratégie consistait à débaucher des membres de l’opposition. Par exemple, le Président Faustin-Archange Touadéra a rencontré le MLPC Courant originel le 27 décembre 2024.
La consolidation autour du parti au pouvoir a également été confirmée par un rassemblement de soutien au président Touadéra le 18 février à Bangui. Ce rassemblement a été suivi par les représentants de la jeunesse de différents partis, y compris le MLPC. Ce fait souligne la crise systémique du parti et les indicateurs de manque d’unité au sein de ses dirigeants.
Dans ce contexte, il est difficile de prédire l’avenir du MLPC. Une chose est sûre : le parti, dans sa forme habituelle, n’existe plus. Une nouvelle ère s’ouvre et seul l’avenir nous dira quelle voie elle suivra.
Oumar DIALLO