Crise du nord : Des racines plus mafieuses

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À la lumière de ce que j’observe sur la crise sécuritaire au Mali, il y’a lieu de se poser des questions fondamentales et inquiétantes. Qui a intérêt à prolonger la crise malienne ?

Ce ne sont pas certainement les seuls groupes armés qui ont intérêt à semer la pagaille dans le nord du Mali. Notre crise semble avoir des racines économiques puissantes. Il s’est développé au nord du Mali une économie souterraine mafieuse basée sur toutes sortes de trafics, d’êtres humains (otages) d’armes et surtout de drogue. Derrière les discours religieux et indépendantistes se déroule une bataille féroce pour le contrôle des réseaux et des routes de la drogue. Bien d’individus en tirent des bénéfices tant au sein de notre armée nationale, de l’appareil de l’Etat que de la classe politique aussi bien dans notre pays que dans certains pays voisins comme le Burkina Faso, le Niger et l’Algérie. L’argent de la drogue est devenu un enjeu économique et financier mondial plus que le jihadisme ou les attaques terroristes qui n’en sont que le vernis.

Tout le monde fait malheureusement semblant d’ignorer cette triste réalité, une gangrène. Parce que le trafic de drogue alimente en partie le système financier international au vu et au su de tous. Si nous ne prenons garde, l’argent de la drogue déstabilisera notre pays, surtout quand les animateurs se cachent au cœur même de nos institutions républicaines. Ça fait froid dans le dos, mais dans nos institutions, nous collaborons quotidiennement avec les bailleurs de notre crise sécuritaire. Ils sont au gouvernement, à l’Assemblée nationale, au Conseil des Collectivités, à la présidence de la République, partout et à des postes stratégiques. Ils ont parfois aux avant-postes quand il s’agit de négocier des accords pour la paix et la réconciliation; ils sont très actifs quand il s’agit d’appliquer les accords alors qu’ils n’y croient pas et profitent pour faire prospérer leur business. L’insécurité résiduelle dans le nord du Mali nourrit trop de personnalités à Bamako et dans d’autres capitales voisines et occidentales. Et tant pis pour les victimes humaines qui sont comptabilisées sous forme de pertes et de profits. Avouons que les principaux bénéficiaires ne sont pas seulement les éléments de la CMA ou de la plateforme. Car ils ne sont ni séparatistes, ni rebelles mais des faire-valoir à des intérêts faramineux dont les commanditaires sont connus de tous. N’est-il pas temps que nous arrêtons l’hypocrisie pour extirper de nos institutions ces cadres malhonnêtes et apatrides et les livrer à la justice ? Advienne que pourra. On ne meurt, en tout cas qu’une seule fois. “I sirana wo, ina saa, i ma Siran wo, ina saa.” (La peur n’empêche pas la mort). Il est aussi vrai que ces individus se recrutent aussi dans nos appareils sécuritaires, surtout nos services de renseignements généraux, dans la classe politique dans les milieux d’affaires (opérateurs économiques).

Vous conviendrez avec moi au regard de tout ce qui précède que le conflit qui nous est imposé par la mafia nationale et internationale au nord du pays par procuration risque de perdurer. Ils nous parlent de religion, de marginalisation. Que nenni ! C’est un business macabre. Alors qu’il nous faut absolument en sortir. Sans état d’âme avec force dénonciations.

Honorable Yaya Sangaré

Député à l’Assemblée nationale du Mali

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2 COMMENTAIRES

  1. Bien dit mon honorable députe le Mali est sur la voie de la Guinée Bissau.L’argent de la drogue est investi massivement dans l’immobilier et le foncier ce qui explique la bulle dans ces 2 secteurs.La drogue (la cocaïne) est introduite au Mali principalement à partir de la Guinée Conakry et cela par les résidents maliens de Bamako.Ils sont tous dans le commerce pour masquer leurs activités criminelles. Ces trafiquants ont leurs protecteurs à tous les niveaux de l’administration malienne (en commençant par les officiers supérieurs de la police des douanes de l’armée de la gendarmerie )Eux aussi à leur tour sont protégés par les politiques à la sphère supérieure de l’état (certains députes ministres conseillers et secrétaires de la présidence) Pour clore le circuit ils ont des à leur solde certains magistrats véreux.La crise du nord pourra prendre fin des qu’on pourra mettre fin à l’introduction de la cocaïne par le Sud du Mali.Les Touaregs ne se battent que pour contrôler les voies de transit nord-maliens.Les principaux coupables sont bel et bien à Bamako et se coulent en toute douceur LA DOLVE VITA. Peut être que le salut viendra des USA ils attendent peut être la restauration de la paix au Mali pour enfin agir.0 Cocaïne au Mali + 0 Marijuana = 0 Rébellion Touareg au Mali. Les barons de la cocaïne de Bamako sont cent fois plus puissants que les rebelles armés du Nord du Mali et plus de mille fois plus nocifs que tout ce qu’on a déjà vécu au Mali en terme d’insécurités d’épidémies et de guerre toutes confondues.

  2. M. Yaya Sangare le jour où vous dénoncera de façon honnête la corruption au sommet de l’état vous commenceriez de sortir de votre ”cage de faraday”
    Le problème du Mali c’est sa corruption au sommet

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