La crise multidimensionnelle que traverse notre pays alimente les réflexions à plusieurs niveaux. De l’analyse de Kibili Demba Dembélé Spécialiste de la France, ce pays est la cause de tous les malheurs qui s’abattent sur le Mali au nom d’intérêts sordides inavoués qui sont les siens. Il démontre dans cette critique que nous vous livrons in extenso.
Je ne cesse de le répéter, la crise du nord du Mali de façon immédiate résulte de l’intervention de la France en Libye.
La France républicaine, fidèle à sa politique néocolonialiste d’exploitation et d’ingérence dans les affaires intérieures des états souverains a sollicité au nom de l’OTAN, sous Nicolas Sarkozy, une résolution des nations unies lui permettant d’intervenir en Libye en proie à une insurrection. Au soutien de sa requête, elle évoque une fallacieuse extermination des insurgés par le régime de Kadhafi. Une fois la résolution votée, la France dans sa mise en œuvre a violé son esprit et sa lettre en armant lourdement les dissidents libyens et les djihadistes venus d’ailleurs et en détruisant la capacité de défense de la Libye.
Par cette intervention, Sarkozy avait donc des intérêts supérieurs inavoués à défendre :
1) renverser le régime de Kadhafi devenu trop gênant et trop compromettant pour lui et son pays afin de s’accaparer de son pétrole;
2) aider la rébellion armée du Mali MNLA, incapable seule de faire face à l’armée malienne, par les insurgés et djihadistes venus de la Libye pour trouver un point stratégique et s’accaparer des ressources minières et énergétiques du Mali
C’est ainsi qu’après la mort de Kadhafi et la mise en chaos de la Libye au vu et au su de l’Union africaine ; ils se sont déferlés, avec le lourd arsenal militaire que Sarkozy leur a livré, au Mali ,qui était déjà le maillon faible de la bande sahélo saharienne car les présidents Alpha oumar Konaré et Amadou Toumani Touré n’ont jamais fait de la défense du territoire national leur priorité, laissant notre armée pour compte, les militaires ne sont pas recrutés pour la défense de la patrie, mais l’armée est plutôt un moyen de résorption du chômage et les chefs militaires vivaient dans le luxe total, menaient une vie mondaine toute chose qui leur enlève tout esprit de combativité, de courage. Entre temps la rébellion armée se prépare, sous ATT plus d’une centaine de militaires maliens ont été égorgés à Aguelhok sans compter les morts quotidiennes, ce sont les parents des militaires directement affectés qui ont interpellé le président en son palais, compte tenu de l’ampleur de cette affaire. Voilà donc les circonstances qui ont amené Sanogo à faire le coup d’état bien avant le coup d’état. Il faut rappeler que notre armée était effritée et que le rapport de force était nettement en faveur de la coalition rebello- djihadistes, donc que le coup ait lieu ou pas le Mali ne pouvait plus rien sur le plan militaire. Ce coup d’état a fait l’objet d’une liesse populaire sans précédent, pour le peuple c’était l’occasion de faire table rase de ces dirigeants malhonnêtes et incapables qui s’accrochaient au pouvoir pour des raisons personnelles en enfonçant davantage le pays dans le pétrin. Mais certains dirigeants politiques ne partageaient pas cette extase populaire car ils tenaient coute que coute à la future présidentielle, ils vont jusqu’à demander à la communauté internationale de sanctionner et d’isoler le Mali agonisant, c’est ainsi que tous les partenaires financiers du Mali ont arrêté leur coopération et la CEDEAO, lors de l’investiture de Macky Sall, va jusqu’à décréter pour la première fois de son existence un embargo contre un pays membre, le Mali mourant ,sous la présidence de Allassane Ouattara président aux mains ensanglantées qui a marché sur les cadavres de ses compatriotes tombés sous les coups des balles de l’armée française pour parvenir au pouvoir ;cet embargo aussitôt décrété, aussitôt observé par la Côte-D’ivoire au grand plaisir de certains responsables politiques maliens mais c’est sans compter que les produits ivoiriens n’ont d’autres débouchés que le marché malien c’est ainsi que les commerçants ivoiriens ont décidé de boycotter l’embargo. La communauté internationale (il faut entendre par là la France) est rentrée dans une logique d’asphyxier le Mali économiquement, la pression était tellement forte que Sanogo malgré ses bonnes intentions pour le Mali a cédé à l’installation du président intérimaire Djouncounda Traoré et à la nomination du premier ministre Cheick Modibo Diarra. La crise du nord battait son plein, la progression djihadiste est au bord du centre du Mali, le président intérimaire ,acculé n’avait d’autre choix que demander à la France d’intervenir militairement, cette intervention ne s’est pas faite attendre avec un discours historique du président Hollande à Bamako, ce discours a donné plein d’espoir au peuple malien car il mentionnait son engagement de recouvrer l’intégrité territoriale du Mali, mais sur le plan de la gouvernance des difficultés subsistent entre le président intérimaire et le premier ministre, le putschiste Sanogo atteint d’amaurose a fait partir le premier ministre de la manière la plus insolente, une erreur monumentale dont il paie le prix aujourd’hui. Le pays est ainsi livré aux mains de son prédateur (la France), et certains responsables politiques maliens). L’opération serval a stoppé net les djihadistes dans leur progression et a libéré les régions nord du Mali, elle a permis à l’armée malienne de rentrer à Tombouctou et à Gao par contre elle a refusé l’accès de Kidal à l’armée malienne tout en allant chercher les rebelles armés du MNLA au Burkina pour mieux les armer et les installer à Kidal. C’est en ces moments que les maliens ont compris l’implication de la France au côté de la rébellion armée, je me suis posé la question si la France ne s’est pas servie des djihadistes pour renforcer la position du MNLA au nord du Mali. C’est dans cet imbroglio que la MISMA a remplacé l’opération militaire française serval avant d’être remplacée à son tour par la MINUSMA. La France a poussé le Mali a organisé une présidentielle malgré l’état de guerre qui prévalait, cette présidentielle fut remportée par IBK, un président qui n’arrive pas à faire sortir le Mali des cordes de la France, ce régime s’est montré incapable de faire bouger les lignes.
De ce qui précède, il ressort clairement que :
1) La France, ayant des desseins historiques vis-à-vis du nord et comptant sur ses ressources stratégiques, énergétiques et minières, est à l’origine de la création du MNLA ;
2) en pleine crise, le MNLA a fui Kidal, l’armée française l’a ramené tout en empêchant à l’armée malienne d’y entrer ;
3) la France intervient militairement chaque fois que le MNLA est mis en déroute par les groupes armés d’auto-défense ; La France et la Minusma désarment même les groupes d’autodéfense pour les terroristes de la CMA. Cas de Intillit, Menaka.
4) la France a pesé de tout son poids auprès des présidents africains pour rendre inefficace l’action de la MISMA (mission internationale de soutien au Mali) sous conduite africaine, cette mission est venue au Mali avec la ferme volonté de combattre au côté de nos forces armées mais la France a tout fait pour dissuader certains présidents de ne pas doter cette mission de moyens d’action
5) la France influe sur la MINUSMA tant au siège des Nations Unions que sur le terrain des opérations. On est tenté de considérer la MINUSMA comme un bataillon français, nous avons tous à l’esprit le carnage de la MINUSMA sur la population de Gao ; cette Minusma qui n’arrive pas à se sécuriser elle-même dans sa propre base, pourra t’elle sécuriser une mouche ?
6) la France empêche par tous les moyens au Mali de s’armer.
7) Kidal étant la plaque tournante du narcotrafic, les militaires français de l’opération BARKHANE s’y adonnent avec plaisir car tout se passe sous leurs yeux.
Dans ces conditions, l’engagement de la France d’aider le Mali à recouvrer l’intégrité territoriale était un pur mensonge.
Les Maliens ont compris.
Le mal dans tout ça c’est l’attitude de ce régime moribond de IBK qui fait semblant d’ignorer toutes ces vérités et lie je ne sais quel rapport avec cette France qui est à la base de tous nos maux.
J’en appelle à tous les citoyens maliens à une mobilisation sans précédent pour exprimer par tous les moyens notre mécontentement, notre refus d’accepter la politique d’ingérence de la France dans nos affaires intérieures.
Répondez Massivement à toute mobilisation sous toute forme contre la France au Mali.
NB : Notre camarade Kemi SEBA est ici chez nous, il y aura un grand meeting devant la Bourse du Travail ce samedi à 16h. Venez massivement
Pour un sursaut national, vive le Mali.
Kibili Demba Dembélé
Spécialiste de la France