Crise et religion : Le Mali et les cinq turpitudes du Satan

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C’est évident, nous sommes sur cette trajectoire de perdition ; une perspective pessimiste, tant que la religion ne sera pas revivifiée ; ainsi, désillusion sur désillusion, crise sur crise, on s’achemine inexorablement vers l’échec, tant que les comportements ne seront pas changés. Et donc seul le retour à Dieu et son adoration en un culte pur renversera cette tendance. Oui, point de salut en dehors d’un changement de comportement – il y va de la crédibilité de Dieu, du Prophète (PSL) et du Saint Coran.

L’actualité politique de notre pays a été marquée ces temps-ci par une implication de plus en plus visible de la société civile, avec l’avènement de nouveaux mouvements citoyens cautionnés par des personnalités religieuses qui ont pris l’engagement devant Dieu et les hommes de veiller scrupuleusement sur la gouvernance du pays. Ce  que le Hadith a relate et le  dit et le quotidien dans notre société.
Cette irruption du religieux dans la sphère publique est diversement appréciée par les uns et les autres; certains y voient une volonté de positionnement ou de chantage; par contre, l’immense majorité des maliens y voient une nouvelle prise de conscience d’une exigence de tout patriote  à participer à l’édification de la cité. Il faut interpréter leur proximité avec la masse silencieuse  comme le fait d’une certaine exaspération induite par les nombreuses dérives des différents régimes qui se succèdent à la tête de l’Etat depuis une vingtaine d’années ; c’est donc un contre-pouvoir de circonstance susceptible d’évoluer en fonction des réponses qu’apportera l’exécutif aux préoccupations des classes populaires vulnérables. Il faut savoir que ce ne sont pas les militants des partis politiques qui font la différence lors des scrutins; c’est incontestablement la ‘’société civile’’ qui a toujours constitué la majorité silencieuse; dès lors, l’intrusion de sa frange religieuse dans le champ politique, pourrait faire très mal, en dépit de son caractère non partisan et spirituel.
A l’évidence, ces mouvements religieux vont relativement affaiblir les partis politiques traditionnels et très certainement contribuer à l’aggravation de la dispersion des forces politiques, même s’ils ne concourent pas directement à l’expression du suffrage des maliens. Mais la classe politique, la société civile, comme l’opinion publique nationale et internationale, ne doivent pas craindre le caractère religieux de ces organisations, car l’Islam leur a enseigné leur place dans une société politique laïque et a défini de manière précise et détaillée leurs rapports avec les dirigeants d’un Etat laïc.
Les cinq turpitudes
Au-delà de toutes ces considérations, il faut considérer cette dispersion des forces politiques de notre pays, en une multitude de partis et de mouvements citoyens, d’associations corporatistes ou non comme une véritable épreuve, pour les musulmans que nous sommes ; en vérité, ceci entre dans le cadre des maux qui nous frappent, du fait de notre option laïque ;  le Hadith est très explicite :

– Abdallah b. Amr rapporte : « L’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix – s’approche de nous et se mit à nous entretenir des scélératesses qui éclateraient à la fin des temps (même si on peut considérer) que certaines d’entre elles s’étaient déjà produites. (Puis, il nous dit 🙂 « Ô émigrés Mecquois, il est cinq turpitudes dont je prie Dieu de vous préserver :
– Il n’est pas un peuple qui ne soit ouvertement livré à la débauche sans que la peste (fléau d’une manière générale) ne l’ait frappé ainsi que des maladies qu’ignoraient ses ancêtres.
– Il n’est pas un peuple qui n’ait trafiqué les poids et mesures sans être victime de la sécheresse, du manque de vivre et de la tyrannie du prince (dictature).
– Il n’est pas un peuple qui ait refusé de s’acquitter de la Zakât, sans que la pluie ne lui ait fait défaut. Si ce n’étaient les animaux domestiques (et les arbres) il n’y aurait plus eu la moindre goutte de pluie.
– Il n’est pas un peuple qui ait rompu le pacte le liant à Dieu et à ses envoyés, sans que Dieu ne l’ait soumis à un ennemi étranger qui l’ait dépossédé d’une partie de ses biens.
– (Et enfin,) Dieu éprouvera, en les dressant les uns contre les autres, les peuples dont les gouvernants ne se soumettent pas au Livre de Dieu et qui tourneront en dérision ce que Dieu a révélé. [Voilà les véritables raisons de nos dissensions !!!]. ».
C’est évident, nous sommes sur cette trajectoire de perdition ; une perspective pessimiste, tant que la religion ne sera pas revivifiée ; ainsi, désillusion sur désillusion, crise sur crise, on s’achemine inexorablement vers l’échec, tant que les comportements ne seront pas changés. Et donc seul le retour à Dieu et son adoration en un culte pur renversera cette tendance. Oui, point de salut en dehors d’un changement de comportement – il y va de la crédibilité de Dieu, du Prophète (PSL) et du Saint Coran :
(11) … En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que (les individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. Et lorsqu’ Allah veut (infliger) un mal à un peuple, nul ne peut le repousser : ils n’ont en dehors de lui aucun protecteur.
(13. Le Tonnerre : 11 – Ar-Ra’d)
Et donc nous sommes tous responsables, dans une certaine mesure, de tout ce qui nous arrive ; et nous ne devons donc nous en prendre qu’à nous-mêmes.
(30) Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il (Dieu) pardonne beaucoup.

(42. La Consultation : 30 – Ach-Chûrâ)
Au demeurant, il est aussi bon de rappeler qu’une élection n’est rien d’autre que l’arbitrage du peuple entre diverses approches, diverses visions, à priori inconciliables, pour conduire le pays vers le salut, et donc le développement durable. Ainsi, tous les protagonistes devraient respecter le verdict populaire et se retrouver après, pour l’exécution du programme retenu – amendé en fonction de la représentativité des protagonistes. Et donc en vérité, si nos hommes politiques avaient réellement compris le sens d’un scrutin, il ne devrait plus y avoir que des gouvernements d’union nationale. Oui, il faut savoir autant perdre que gagner. Perdre et rallier, gagner et rassembler (tant au niveau national que local) ! Ainsi, la balle est donc dans le camp du Chef de l’Etat, chargé de veiller au bon déroulement des scrutins. Que Dieu l’illumine et l’assiste afin qu’il soit équitable et juste vis-à-vis des différents protagonistes !
– Awf Ibn Malik (Qu’Allah l’agrée) rapporte : j’ai entendu le Messager d’Allah (PSL) dire : « Les meilleurs de vos chefs d’Etat sont ceux que vous aimez et qui vous aiment, ceux à l’endroit de qui vous formulez des prières et qui formulent à votre endroit des prières ; les pires de vos chefs sont ceux que vous haïssez et qui vous haïssent, ceux que vous maudissez et qui vous maudissent.
Il (le rapporteur) dit : nous dîmes : « Ô Messager d’Allah ! Est-ce qu’on les combat par l’épée ? ».
Il (le Prophète) répondit : « Non ! Tant qu’ils appliqueront la prière parmi vous ! Tant qu’ils accompliront la prière parmi vous, vous formulez des prières à leur endroit ». [C’est une obligation pour tout musulman de prier pour son Chef d’Etat].
(Muslim) [Rapporté dans (*)]
– [Dans une autre version] Le Messager d’Allah (PSL) a dit en ce sens : « Vous aurez des chefs et vous les verrez agir en bien et en mal. Celui qui réprouve (les mauvaises actions) sera considéré comme innocent et non celui qui les suit avec satisfaction.
On lui demanda : « Est-ce qu’on les combat par la force (ceux qui agissent en mal) ? ».
Il (le Prophète) répondit : « Non ! Tant qu’ils accomplissent la prière ». Si vous constatez quelque chose de répréhensible chez vos chefs, réprouvez l’action et n’enlevez rien de votre obéissance à leur égard. ».
(Muslim) [Rapporté dans (*)]
Ainsi, nous réitérons nos prières à l’endroit du Président de la République, pour que Dieu – le Tout Puissant, le Très Miséricordieux – le réhabilite, le dirige et l’assiste ; qu’Il fasse qu’il s’élève d’avantage au dessus de tous et lui facilite la conduite de la Transition, la Libération des régions du nord occupées et l’organisation réussie d’élections crédibles et transparentes , la réconciliation de tous les patriotes ; afin qu’il puisse se retirer dignement et mériter une retraite honorable. Que Dieu assiste l’armée malienne au front.

Pr. Abdallah Cissé

•    Le chapeau est de la rédaction de « L’ENQUETEUR »

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3 COMMENTAIRES

  1. Merci Professeur, qu’Alleh te bénisse !!!
    Fallait joindre ton adresse mail à cet écrit pour que nous puissions puiser dans le puits de compréhension que tu incarnes. Dieu sauve le Mali !!!

  2. vous êtes les colporteurs des extrémistes, les Maliens sont musulmans depuis la nuit des temps. Quant vous partez à la Mecque vous revenez avec l’intolérance et la violence, il est logique que vous vous en preniez à la laïcité par ce que il est le socle de la tolérance et de la non violence. Si vous parler de la charia c’est par ce qu’elle vous permet interpréter le coran selon votre vision: de couper les mains quand vous voulez. D’empêcher les gens de vivre. Et sachez que c’est garce à la laïcité que beaucoup d’africains sont musulmans, nous sommes musulmans mais nous sommes pas arabes, et cette violence qui est un tradition chez les arabes n’est pas une tradition africaines je suis fiers d’être musulman africains, avec ma tradition africaine. La charia est consensus national mais jamais imposés.

  3. Salutation à Cissé.ns sommes ds un pays laïc mais l’islam n’est pas laïc.la religion aux yeux d’Allam est l’islam.Qd les gens ne s’interdisent pas le blamable et ne se recommandent pas le bien Allah enverra une calamité qui n’épargnera personne.il n’y a de Dieu que Dieu.salut

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