Crise du Nord-Mali : la thérapie de choc du COREN

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Le Collectif des Ressortissants des Régions du Nord (COREN) a fait des propositions de sortie de crise. C’était dimanche dernier, au cours de son assemblée générale, tenue au Centre Internationale de Conférence de Bamako.

Cette assemblée générale a enregistrée la participation de l’ensemble des cadres du nord, des leaders de la communauté Arabe, Tamasheq et Sonrhai. Au présidium, on pouvait remarquer, aux côtés du président du COREN,  les anciens Premier-ministres, Ousamane Issoufi Maiga et Mohamed Ag Hamani, Younouss Hamèye Dicko, ancien ministre. Etait également présent, M. Mohamed Ag Erlaf, patron de l’ANICET.

L’objectif principal de l’assemblée générale est, selon Malick Alhousseni Maiga, président du COREN, de faire des propositions concrètes  pour enrailler, définitivement, la rébellion au nord du pays. Il a saisi l’occasion pour faire un rappel de la situation.  Le Mali, dit-il, vit la situation la plus grave de son histoire. Pour lui, ce sont les fondements du Mali qui sont menacés par cette crise. L’unité nationale et l’intégrité territoriale sont, indique- t-il, à rude épreuve.

Malick Alhousseni d’ajouter que le COREN ne peut rester en marge de la résolution de cette crise.  Car Les populations du nord sont,  selon lui, les bourreaux et les victimes de cette crise qui ne finit pas de finir. «Nous sommes bourreaux parce que ce sont bien nos frères qui ont déclenché les hostilités. Et victimes parce que c’est chez nous, le nord, qui est occupé. Victimes, parce que ce sont nos parents qui sont sur la ligne de front, exposés aux violences  et contraints à se déplacer», a- t-il déclaré. Avant de lancer un appel à la lucidité, au discernement face à la gravité de la situation.  Car  les «ennemis du Mali», a-t-il précisé, n’ont pas fini de dévoiler  leur projet macabre.

Le COREN au cours de son assemblée, a fait des propositions de sortie de crise ;  lesquelles,  si elles sont mises en œuvre, peuvent contribuer  à trouver une solution durable à cette crise qui n’a que trop duré.

Selon les responsables du COREN du nord, la crise nécessite la  poursuite  du dialogue en y impliquant toutes les communautés et des procédures judiciaires pour situer les responsabilités sur les exactions commises à Aguelhoc ; mais aussi, sanctionner leurs auteurs. S’y ajoutent, l’organisation d’un débat national, le redéploiement massif de l’armée dans les localités du nord avec équipements adéquats, l’organisation de missions  dans toutes les régions pour sensibiliser les populations, la création d’un département pour le développement des zones arides et semi-arides. Autres propositions du COREN : l’implication des pays limitrophes dans la gestion de la crise, l’indemnisation des personnes dont les biens ont été saccagés, l’amélioration de la gouvernance, par un meilleur découpage administratif, etc.

Le COREN sollicite, aussi, l’apport de l’ensemble de la société civile, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers pour la mise en œuvre de ces actions. Un plan d’urgence pour l’appui matériel et la sensibilisation des populations a été élaboré. Sa mise en œuvre nécessite, environ 115 millions CFA.

Rappelons que plus d’un million CFA a été collecté séance tenante, par les participants.

Cette rencontre des ressortissants du nord montre, une fois de plus, à l’opinion nationale et internationale qu’il ne s’agit pas d’une guerre  entre  populations du nord et celles du sud. Encore moins, une guerre entre noirs et blancs.

Abou Berthé 

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2 COMMENTAIRES

  1. Oui pour une enquete sur les massacres d’Aguel hoc; mais pourquoi pas une commission d’enquete sur les massacres des popuations touaregues et arabes par le gandakoye en 1994 à Gao, Tombouctou Bourem foghas, Bamba etc…
    Pourquoi pas une commission d’enquete sur les massacres de l’opération “kokadjè” declanchée sous la supervision et les ordres de ATT et dirigée par Berdougou Koné dans la region du telemsi (Léré, Niafunké, Tonka, Dire et Goundam).
    pourquoi pas une commission d’enquete sur l’assasinat lache de Bezeid, de Mohamedoun Ag Hamani, Des commerçants arabes de Tombouc tou et Gao, Bagna Baba, Ahmed alwata, Le directeur du Cedrab de Tombouctou et la liste est longue. Nous la detenons et sommes prets à la remmetre à qui de droit.

  2. Il faut un renforcement de l’Etat et une solution nationale par tous les maliens (du sud au nord). De genres de d’associations reginales (de bonne foi aujourd’hui) finissent toujours par devenir trop encombrantes pour ne pas parler de NMLA bis dans 10, 20, 50 ans !!!

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