Création d’un ministère chargé des Affaires religieuses et du Culte : Ça glisse tout doucement et dangereusement

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Les choses se précisent de plus en plus quant à la stratégie mise en œuvre par Cheick Modibo Diarra pour former son nouveau gouvernement. En effet, tout laisse croire que le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a été pris en otage par son “tout-puissant” Premier ministre. Contrairement à la détermination initialement annoncée par Dioncounda à prendre les choses en mains, CMD a su imposer ses hommes en maintenant en place dix huit des vingt quatre ministres sortants. C’est un vrai camouflet qui ôte tout caractère  d’union nationale au gouvernement nouveau. Passe encore cet échec dans la volonté unanimement réaffirmée de former un gouvernement d’union nationale. Mais ce qui apparaît comme un dangereux précédent, c’est la création d’un ministère aux Affaires religieuses et au Culte. C’est là que transparaît la manip que CMD a pu mettre en œuvre pour déstabiliser Dioncounda qu’il sentait prêt à le court-circuiter. Cette manip consistait visiblement à mobiliser la ” communauté musulmane ” dont il s’est fait une alliée de taille. En échange, il leur offre un département ministériel.
yant en mémoire l’affaire du Code des personnes et de la famille, Dioncounda ne pouvait prendre le risque de s’opposer à une telle initiative. Sous peine de subir la foudre des islamistes. Par ce geste, CMD a, une fois de plus, prouvé qu’il n’aime pas le Mali, mais cherche uniquement à sauvegarder ses propres intérêts. La laïcité est désormais en péril au Mali.  On se souvient encore de l’histoire du Code de la famille que le Haut Conseil islamique a réussi  à islamiser à 90%, peut-on dire. Et ce, au mépris des minorités religieuses et du gage de la tolérance sociale que constitue la laïcité. Cet acte posé par le HCI devait constituer une alerte pour tous ceux qui sont soucieux du respect de la laïcité dans notre pays.
Le HCI a réussi, avec, semble-t-il, la complicité du président ATT et de Me Mountaga Tall du CNID, à obtenir la présidence de la Commission électorale nationale Indépendante – CENI. Le président du HCI , n’oublions pas, est un wahhabite qui n’a jamais caché ses intentions de peser sur la gestion des affaires du pays, même, s’il s’abstient- pour le moment- de glisser sur le terrain strictement politique. Au motif que la communauté musulmane du Mali représenterait 95% de la population. Mais au cas où il ne le saurait pas encore, Mahmoud Dicko devrait savoir qu’il existe aussi une majorité musulmane silencieuse qui ne se reconnaît pas dans les revendications -trop poussées- du HCI et qui ne souhaite aucunement que l’on mette en péril cette valeur que représente la laïcité, grâce à laquelle les différentes communautés religieuses ont jusque-là vécu en bonne intelligence.
Aussi, avec la création d’un ministère chargé des Affaires religieuses et du culte et malgré le caractère ” neutre ” qu’on voudrait donner à ce ministère, c’est un nouveau pas qui vient d’être franchi vers la radicalisation de l’islam au Mali. Si, en son temps, Alpha O. Konaré avait cru bon de créer cet organe, espérant qu’il permettrait d’ ” encadrer ” l’ensemble des mouvements islamiques, eh bien, c’est raté ! On commence désormais à se poser des questions : Jusqu’où ira le HCI après sa victoire écrasante sur le Code de la famille ?
La question est d’autant plus actuelle que ce n’est un secret pour personne que Iyad Ag Ghali et autres extrémistes ont des sympathisants à Bamako même, particulièrement au sein de la communauté wahhabite assez présente, du reste, dans certains médias audiovisuels.
Si, malgré tous ces indices, CMD, rien que pour se maintenir ou asseoir son pouvoir, va jusqu’à offrir sur un plateau d’argent aux extrémistes potentiels la possibilité de cheminer tout droit vers un ” Mali de la Charia “, il faut dire que véritablement, le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument.
C’est l’occasion de saluer le courage patriotique de l’ancien Premier ministre, Soumana Sacko. Lequel, contrairement à d’autres politiciens plutôt soucieux de s’accorder les faveurs de l’électorat communautaire musulman comme ils l’ont démontré dans l’affaire du Code de la famille, a su prendre ses responsabilités pour dénoncer la création de ce ministère : ” L’appetit vient en mangeant, pourquoi ne proclamerait-on pas demain la République islamique du Mali, avec la Charia comme loi fondamentale ?” a-t-il dit en substance sur RFI mardi dernier. Contrairement à CMD et autres  politiciens au visage ” hybride “, Zou a, une fois de plus, prouvé qu’il cherche avant tout à préserver l’intérêt global, qu’il ne court pas après une communauté donnée – fût-elle importante en termes de voix électorales – pour assouvir des desseins égoïstes. C’est cela un patriote. Car il faut de la modération en toute chose. N’oublions tout de même pas que nous avons adopté toutes les religions que nous pratiquons aujourd’hui. Et que d’autres Maliens pourraient, en toute légitimité, exiger que nous retournions à nos valeurs ancestrales et que nous nous débarrassions de tout ce qui n’est pas ” authentiquement ” africain ou malien.
Alors, que les leaders religieux cherchent à promouvoir leur religion, c’est légitime ; mais que des leaders religieux glissent sur le terrain politique, ou encore que des ” politiques ” instrumentalisent des religieux pour parvenir à leurs fins ” machiavéliques “, cela devient un jeu dangereux pour la stabilité et l’avenir de notre pays commun.
Même si la communauté chrétienne est minoritaire, il n’en demeure pas moins que ses leaders ont des leçons à donner. C’est ainsi que, lorsque la rumeur a circulé quant à la possibilité pour l’un d’entre eux à diriger la Transition, ils ont vite fait un communiqué de presse pour écarter toute éventualité allant dans ce sens, rappelant que la gestion des affaires de l’Etat revient aux politiques. C’était là une manière – élégante- de se démarquer et d’inviter -implicitement-  les autres à ne pas glisser, à ne pas être tentés par le diable. Oui, certains glissent dangereusement.
C’est l’occasion de rappeler cette autre exigence du HCI à obtenir dare-dare (dès le Conseil des ministres de cette semaine, selon certains médias) le départ du Directeur général de l’ORTM, Baba Dagamaïssa. Ce dernier n’ayant pas accepté que plusieurs personnes de la ” Commission Lune ” soient admises sur le plateau de la télévision pour annoncer la fête. A supposer que le DG de l’ORTM ait commis une erreur voire une faute -ce qui reste à prouver- ce serait une autre forme d’extrémisme que d’exiger son départ, d’autant plus que nous-mêmes musulmans ne cessons de prôner la tolérance. C’est à se demander finalement si c’est le message que cette commission voulait passer, ou plutôt montrer les visages de ses membres.
Iyad AG Ghali en appelait dernièrement à l’organisation d’un référendum au sujet de l’application de la Charia au Mali. En faisant une telle déclaration, il sait pertinemment que des oreilles attentives le suivent depuis Bamako. Et il faut dire que certains événements successifs de ces dernières années (Code de la famille, présidence de la CENI, événements au Nord et la désignation du HCI comme seul interlocuteur, exigence de limogeage du DG de l’ORTM, création d’un ministère dirigé par un représentant du HCI dans un pays dit laïc, etc.) autorisent désormais à le prendre très au sérieux.
On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Et ” l’équipe d’un Mali laïc ” a toujours gagné. Jusqu’ici…Hélas ! Des hommes de plus en plus gourmands et dangereux font leur apparition. Aussi appartient-il désormais à tous les Maliens qui veulent préserver la cohésion sociale à sortir du silence coupable pour barrer la route aux extrémistes de tous bords. Que tous comprennent que c’est en gardant ce silence que nous nous retrouvons où nous sommes aujourd’hui. Nous sommes coupables autant que les politiques et autres élus, car nous aurions pu tout aussi, sinon prévenir, du moins mettre fin aux dérives. Qu’on sache que ” ce n’est jamais l’affaire des autres “.
Nous sommes tous interpellés. C’est un devoir par chacun d’entre nous de ne ménager aucun effort pour empêcher que le Mali ne croule sous quelque extrémisme que ce soit. OUI, nous le pouvons !
Une contribution de I.F à Kabala

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2 COMMENTAIRES

  1. Si ses possible de faire une marche contre cette creation de ministère religieuseet culte c’est le bon moment de l’anuler si nom vraimant c’est un grand danger pour un Pays comme le Mali.
    Le premier ministre ne dévrait pas acepter la mediation du Imam Dicko avec les terroristes trafriquants qui occupent momentanement les régions du nord du MALI.

  2. toi t’es le pure enemie d’Islam, il ft fair tres entention si non>>>>>>>>>>>>>>>>>
    Tu es un journaliste tres dangere pr le pays, on doit annuler c genre de journaliste carement….
    Vive le HCI A bas les enemies des Musilmans.
    Vive Mahmoud Dicko Vive l’Islam

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