Qu’il soit redouté ou souhaitable, prémédité ou accidentel, violent ou élégant, condamnable ou acclamé, hélas, nous sommes tentés de conclure que tout coup de force contre une institution démocratique établie de la République est un coup d’Etat.
Le but n’est pas de s’aventurer dans l’éternelle dichotomie de la gouvernance, entre la primauté de la légalité constitutionnelle à la légitimité institutionnelle.
Cependant, nous devons sortir de ce formalisme juridique qui nous cantonne à des condamnations de principe et adopter une approche positive par rapport au déroulement des évènements et au contexte actuel.
Sachant qu’il ne peut y avoir de légalité ni de légitimité sans peuple ; et “personne ne peut se substituer à la souveraineté du peuple malien”, fut-il en donneur de leçon.
Assumer la révolution
Au-delà du flou sémantique qui entoure les évènements du mardi 18 août 2020, à savoir une lutte “parachevée ou volée”. Nous sommes quand même certains d’une chose que cette lutte a été menée par tous les Maliens dans leur large composante.
Et à nos détracteurs nous disons ceci : nous croyons à l’unité de nos peuples, nous croyons à l’Union de nos Etats, mais nous ne comprenons pas cet acharnement contre le peuple malien.
A la dame déjantée nous avons en partage un espace commun, mais nous n’avons pas le sentiment que nous ayons la ferme volonté politique de résoudre les grands défis qui se posent à nos différents peuples.
Pour ce faire aucun homme ou cartel quelle que soit son ambition ne peut avoir l’outrecuidance d’imposer un agenda ou ses règles aux peuples souverains de nos Etats.
Eviter les erreurs stratégiques des prédécesseurs.
Le fameux coup d’Etat de 2012 nous a laissé un arrière-gout d’inachevé avec son corollaire d’amertume et de regret.
Nous gardons au fond de nous cette image d’une junte surexcitée ; effarée, mal conseillée ; et en manque d’inspiration. Voulant s’affirmer avec des menaces et des déclarations sans lendemain.
Résultat ; nous avons assisté, hagards, à l’effritement de l’Etat ; des accords mal ficelés, les deniers publics dilapidés et un risque d’enlisement pour eux-mêmes. Cette situation bien que malheureuse doit servir pour éclairer nos lanternes. S’il vous plait. Ne commettez pas les mêmes erreurs !
Eviter une transition bâclée
Le temps est compté et les défis énormes.
L’usage recommande de décliner les priorités et d’adopter une démarche rationnelle. Ceci étant, nous ne devons pas céder aux injonctions ni aux impératifs.
Le peuple malien est un grand peuple, très fier de ses valeurs et de son héritage ; grand vainqueur à toute épreuve.
Nous avons ici l’occasion de mettre en place les superstructures indispensables au bon fonctionnement d’un Etat démocratique.
Entamer des réformes structurelles en profondeur
La démocratie ne saurait être effective que si les institutions capables d’assurer son fonctionnement sont parfaitement opérationnelles et dignes de confiance.
Nous devons entamer des réformes en profondeur nécessaires à son aboutissement.
A savoir : Au niveau de la gouvernance institutionnelle et de la justice ;
La santé, la défense et la sécurité, l’éducation, les défis environnementaux et autant de domaines qui touchent au bien-être et au développement de la nation.
Composer avec les bons hommes
“Aux grandes reformes les grands hommes” s’il y a une assertion qui sied bien à cette situation c’est bien celle-ci.
Le choix des hommes demeure primordial, il faut des hommes de principe et de conviction, des hommes de qualité et des hommes intègres, aussi des hommes de caractère qui s’imposent par leur choix et leur décision.
Et à mon humble avis sur une population de 20 millions d’âmes ce ne sont pas des hommes d’exception qui feront défaut.
Transférer le pouvoir aux civiles
Ce transfèrement de pouvoir doit se faire sans complaisance avec les moyens démocratiques mis en place par la constitution. C’est-à-dire un régime présidentiel au suffrage universel avec des élections libres et transparentes, des législatives et des communales.
Il faut pour cela la mise en place d’un organe indépendant et autonome pour l’organisation et la surveillance des élections avec toutes les prérogatives et un mandat robuste.
Un toilettage du fichier électoral semble utile et indispensable pour assurer une crédibilité et une totale transparence. La présence d’une myriade de partis politiques qui doivent avoir l’humilité et la simplicité de concilier leur idéologie et leur vision politique pour imprimer une dynamique à la démocratie malienne (trop de visions, trop de divisions !).
Nous sommes ensemble convaincus que le destin du Mali se fera avec tous les Maliens sans exception si nous acceptons de regarder dans la même direction comme un seul peuple.
Retourner dans les casernes.
Vous aurez accompli votre mission avec loyauté et dévouement envers le peuple, vous n’avez jamais trahi ce serment celui de défendre, protéger et servir. Telle est la noble et exaltante mission de tout bon soldat. Aux hommes en arme bienveillants, la Nation vous sera reconnaissante.
Peu importe les obstacles ou les défis qui s’imposent nous avons toujours eu les ressorts nécessaires pour les surmonter.
Nous sommes un peuple résilient qui a aussi longtemps souffert des aléas de la mauvaise gouvernance. Cette fois-ci, je dis bien cette fois-ci nous avons l’ultime occasion d’abréger cette souffrance en posant les bases d’un départ nouveau pour un Mali nouveau.
Ibrahima Daffé
Citoyen Malien
Ce qui s’est produit au Mali le 18 Aout 2020, est un vrai faux coup d’Etat . Autrement dit entre les acteurs du coup d’Etat et une partie des dirigeants il y a eu arrangement. Sinon le Gl Moussa DIAWARA ne se serait éclipsé et se fondre dans la nature . Il est parti mais entendre parler du Mali et en bien . Il est lâche et indigne .
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