L’UNTM, dans sa volonté de satisfaire aux doléances de ses militants, s’est vue obligée de déposer un préavis de grève de 72 heures du 28,29,30 octobre 2014. Curieusement, le gouvernement malien a décidé de passer au contrôle physique pour le payement de salaire durant les 3 derniers mois de l’année en cours .
Est-ce une coïncidence? ,est-ce une manifestation de la volonté politique de livrer bataille à la mauvaise gestion chronique du pays, de lutter contre la gabegie par ricochet contre la précarité des honnêtes citoyens qui croupissent sous le joug d’une administration corrompue et cupide .Si telle est la motivation de nos autorités, alors la nouvelle mesure est saluée. Cependant, si elle vise qu’à intimider les militants, à les distraire sur les préoccupations de l’heure, le gouvernement se trompe lourdement, car cette méthode ne va nullement servir le pays encore moins le régime. Si le peuple malien dans sa majorité écrasante se mobilise ces temps-ci, c’est tout simplement parce que nous sommes atteints dans notre dignité, notre orgueil d’homme et c’est ce qui est à l’origine de la vibration de nos fibres patriotiques. Sinon à vrai dire, le peuple malien du sud comme du nord a souffert et continue de faire le martyr à cause de l’insouciance et de l’indifférence de nos cadres véreux
Un peuple martyrisé à cause d’une justice à double vitesse
Un peuple martyrisé à cause de l’exploitation de nos paysans
Un peuple martyrisé à cause du sabotage de l’école de ses enfants.
Un peuple martyrisé à cause de l’affairisme et la corruption de l’armée où les soldats sont brimés dans leurs droits par des officiers apatrides et avides d’argent.
Un peuple martyrisé à cause du partage discriminatoire et inéquitable de richesse du pays. Quand une seule personne veut ou s’arrose la part cumulée de 10 à 20 personnes, forcément il va s’en suivre des frustrations.
Juste à titre d’illustration, des médecins furent payés dans ce pays, s’il vous plait à 93000 frs cfa par mois sur fonds PPTE, progressivement à 98000 frs cfa et enfin à 120000 frs avant d’être intégrés à la fonction publique de collectivité en 2010 comme jeunes médecins avec 167500 frs sans référence à leur ancienneté de service comme pour dire que les médecins de la fonction publique et leurs homologues de PPTE ne font pas les mêmes prestations.
Quelle injustice administrative de surcroit les agents de fonds PPTE n’avaient pas droit aux congés de formation.
L’exemple le plus éloquent aujourd’hui actualité oblige est la situation des médecins en spécialisation, qui ne demandent qu’à être formés pour comblés l’insuffisance de personnels spécialisés dans nos structures de santé et pourtant moins de 800000000 frs suffissent pour décrisper la situation toutes les spécialités confondues sans compter que dans le lot d’autres spécialisations sont déjà prises en charge par la coopération sous-régionale et la coopération canadienne au même moment certains responsables détournent des milliards en moins d’une année de gestion. On me rétorquera peut-être que 800 millions ne sont pas de trop mais constituent une dépense récurrente. La gestion d’un pays est une question de vision, combien de milliards sont engloutis dans l’évacuation de nos malades à l’extérieur.
Un autre exemple non moins éloquent les 263 jeunes repris à la fonction publique d’abord ils étés obligés de renoncer à leurs arriérés de 22 mois de salaire, condition siné qua non de leur intégration parmi eux, certains sont encore à 4 mois d’activités sans salaire. C’est la mort dans l’âme. Et pourtant, des responsables d’institutions sont payés à coût de millions par mois sans compter d’autres avantages or de milliers de chefs de famille vivotent avec moins de 40000 frs/rnois où est la solidarité?
Où est la justice sociale?
Tout laisse à croire qu’instinctivement la règle établie est que les dirigeants doivent être dans de bonnes conditions de travail et le peuple doit se débrouiller pour survivre. Et c’est pourquoi probablement que les propositions de réduction de train de vie des responsables de l’Eat n’ont pas eu d’échos favorables.
Alors de telles pratiques néfastes ne peuvent être que source de frustrations dont le couronnement est la violence sociale tant au nord qu’au sud donc le pays n’est pas encore à l’abri de nouvelles crises.
La thérapie préventive demeure la moralisation de la vie publique, une refondation sociale pour une renaissance nationale, bref un examen de conscience à l’échelle individuelle. Je ne saurais terminer ce cri de cœur sans lancer un appel pressant à l’ensemble des fonctionnaires épris de justice sociale de ne pas céder à l’intimidation et encore moins à l’amalgame qui consiste à dire que le pays est en crise. Des dirigeants comme Modibo Keita, Thomas Sankara ont su inculquer à leur peuple l’esprit de sacrifice, l’amour de la patrie à travers leur modestie, leur sobriété, leur exemplarité. Vivement la satisfaction de nos doléances, pour notre soulagement
Camarade Kassoum Barry, Médecin