Contribution : Le summum de l’irrespect des droits des enfants est atteint La responsabilité des maires de Bamako est en jeu d’une commune à l’autre

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Aujourd’hui, nous sommes véritablement en droit de se demander si nos autorités manifestent du respect pour les droits des enfants. Ou bien font-elles semblant de faire ? Sinon comment peut-on admettre qu’un dépôt de transit des ordures ménagères puisse être implanté depuis 9 ans entre deux structures scolaires ? Les responsabilités dans cette affaire trouble sont largement partagées.

Pour parer une telle situation le collectif a interpellé les ministres chargés de l’éducation nationale, de la santé publique et de l’environnement sans oublier les trois députés de la commune II du district de Bamako. Même le Président de la République Ibrahima Boubacar Keïta en a été informé. Toujours est-il que les 12 quartiers de la commune II continuent à déverser leurs ordures ménagères sur le site. Dans tout cela le silence de la Ministre chargée de la famille, des femmes et des enfants parait le plus inquiétant. Elle ne peut pas nier l’existence de ce problème d’autant plus qu’elle est issue du quartier populaire de Medina-coura. Mieux encore sa maison paternelle se situe à un pas du fameux dépôt de transit des ordures ménagères. Qu’attend donc Oumou Bâ pour faire le ménage et défendre l’intérêt suprême des enfants qui sont censés étudier dans un environnement sain ?

Par ailleurs, d’une commune à l’autre, d’un quartier à l’autre nous assistons à un phénomène identique chaque jour qui défile. Du Maire central de Bamako Adama Sangaré en passant par les maires des six communes du district tout comme les maires délégués aucun ne parvient à faire face à la gestion des ordures ménagères sur leur territoire. Chose plus grave quand le collectif ” ambaga siguida fê ” autrement appelé ” Nous aimons notre quartier ” de Medina-coura a relevé le défi de vouloir débarrasser leur quartier du dépotoir ces mêmes autorités ont usé de la force en envoyant les policiers pour ouvrir le dépotoir.

Et pourtant Adama Sangaré le Maire du district de Bamako, tout comme le maire de la commune II Youssouf Coulibaly sans oublier le chef de quartier Bamoussa Touré ne sont pas sans savoir que le dépotoir est contigüe au groupe scolaire Mamadou Diarra N2 avec un effectif de 2344 élèves. Ils savent encore qu’à un pas du dépotoir se dresse le CFP et le jardin d’enfants communautaire ” Den Niayoro ” compromettant la bonne marche de ces milieux scolaires. Cette proximité avec les structures scolaires multiplie les vecteurs de maladies sur leur lieu d’apprentissage. Le 18 octobre dernier la police malienne a reçu l’ordre de venir ouvrir encore une fois le dépotoir alors que l’endroit avait été copieusement nettoyé pendant deux jours d’affilé par les jeunes du quartier. Cette descente policière a été marquée par la provocation. Les forces de l’ordre étaient venues dans la logique d’un affrontement. C’était sans connaitre la maturité des membres du collectif qui sont restés de marbre face à la provocation. Dans les jours et les semaines à venir ils prévoient de s’inscrire à une action judiciaire contre tous ceux qui sont liés à l’implantation du dépotoir au cœur de leur quartier. Pour le moment l’huissier du collectif est à pied d’œuvre pour situer les marges de responsabilité des uns et des autres avant les grandes retrouvailles à la justice.

En cette veille des élections municipales, cette affaire tombe à point nommé. Les électeurs de Medina-coura n’hésiteront sûrement pas à infliger des corrections méritées dans les urnes. Après tout ce sont eux et leurs enfants qui payent le prix de l’incapacité des élus au cœur de leur quartier. Une frange de la jeunesse est bien décidée à voter blanc pour manifester leur désarroi…

Dougoufana Keïta

 

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