Au vu de ce qui se passe quotidiennement dans notre pays, on se demande si les autorités maliennes connaissent les réalités du pays ou ferment les yeux dessus. Je ne suis contre personne, mais je dis tout simplement ce que je constate quotidiennement autour de moi comme tout autre malien.
Le monde entier est unanime que le Mali a été victime des comportements laxistes et complaisants de ses différents dirigeants au plus haut niveau de l’Etat depuis des décennies, occasionnant ainsi toute sorte de pratiques néfastes dans le pays : népotisme, favoritisme, traitrise, vol planifié, corruption organisée, injustice sans état d’âme, impunité totale, etc…
Quand on regarde les Décrets d’organisation et de fonctionnement des services publics et les pratiques qui s’y passent, on est en droit de s’inquiéter pour l’avenir de ce pays.
La plupart des services de l’Etat sont devenus presque des réseaux mafieux au profit des responsables nommés à la tête de ces structures.
En effet, dans ces structures, on y trouve :
D’une part, des agents dits “les Protégé (e) s” constitués des proches parents, des copines, des cousins et cousines des neveux, nièces du 1er responsable et ses complices de la structure et aussi les “Confié e (s)” des grands commis de l’Etat. Ceux-ci et celles-ci ont droit aux promotions et toute sorte d’avantages du service.
D’autre part, des agents sans soutien valable, appelés “Les maillons faibles”. Ceux-ci et celles-ci sont sujets à des mutations arbitraires, rétrogradations, intimidations de licenciement, etc. Pire, bien que certaines et certains soient affectés à des zones dites “zone difficile” du pays sur le plan climatique et vie chère, ils n’ont pas droit à la prime de zone. Le ridicule ne tue plus au Mali.
Le temps a toujours prouvé que les mauvaises œuvres et leurs commanditaires et ceux et celles qui les défendent, malgré leur intelligence et leur capacité de diversion, demeurent des toiles d’araignée qui ne résistent pas au minimum de vent et de secousse.
Comment comprendre aujourd’hui au Mali :
– Qu’hormis Kidal sous protection la France, que nos forces de défense et de sécurité ne soient pas en mesure de maîtriser le reste du pays, surtout le centre ;
– Que nos agents de sécurité continuent toujours à rançonner sur les tronçons le pauvre paysan, l’éleveur, le pêcheur, l’ouvrier qui n’a pas hésité une fraction de seconde à mettre sa main à la poche pour soutenir son armée en 2012 ;
– Que les services de santé et de justice n’ont aucun égard pour les pauvres ;
– Que le pourboire soit encouragé par les responsables des services de l’Etat ; etc. .
Avec ces pratiques, difficilement le pays va se redresser. Et, malheureusement, de nos jours, au Mali, l’honnêteté intellectuelle, la loyauté, la probité morale, l’intégrité ne sont plus des critères déterminants pour occuper les postes de responsabilité.
Que Dieu préserve le Mali. Amen
Gao, le 11 juillet 2017
Secrétaire d’Administration
