Contribution : Quelques enseignements pour l’action démocratique des forces politiques et acteurs citoyens

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Chers lecteurs,

Dans la suite logique de la réponse au coup de gueule du Ministre Konimba Sidibé, nous publions la dernière partie de la réflexion critique de Bambo Dabo qui tire quelques enseignements pour l’action démocratique des forces politiques et citoyennes. Lisez plutôt

Publication no4 du 21 mai 2020

Au Ministre Konimba Sidibé, Président du MODEC

Quelques enseignements pour l’action démocratique des forces politiques et acteurs citoyens

  1. Le Mali est un pays où existe et se développe la lutte de classes sociales

Le bilan des luttes et évènements sociaux et politiques survenus dans notre pays depuis mars 1991 ont révélé au grand jour l’appartenance de classe des mouvements sociaux, partis politiques, forces politiques et leaders politiques, à travers les intérêts des groupes sociaux réels représentés et défendus ainsi que les vrais objectifs de classe visés, qui commandent leurs stratégies et comportements en toutes les circonstances.

D’où la nécessité de saisir rationnellement et théoriquement la délimitation entre la majorité politique régnante et l’opposition politique d’une part, et, d’autre part leurs rapports avec le peuple dans la conjoncture historique actuelle afin d’éviter de se fourvoyer et de se faire manipuler.

La majorité politique (parlementaire et les partis et forces sociales qui soutiennent le régime politique, économique et social mis en place par IBK et ses affidés et acolytes) représentent et défendent les intérêts immédiats et stratégiques des classes dominantes de notre pays.

Celles-ci sont constituées par ceux qui possèdent des ressources financières propres (capital) ou, grâce à leurs fonctions ou statuts privilégiés, maîtrisent les moyens collectifs de création de biens matériels et de services (production, transport, échanges, distribution, communication, etc.) pour exploiter le travail d’autres membres de la société ou accaparer les fruits de leur labeur, les spolier afin de s’enrichir sans cesse à leur détriment : gros opérateurs économiques (industriels, agriculteurs, négociants, transporteurs, fournisseurs et autres prestataires de services à grande surface financière), hommes d’affaires, une partie des hauts cadres de l’Administration Territoriale, des Douanes, des Impôts, de la Justice ou des chefs supérieurs de l’armée et des forces de sécurité, certains dirigeants politiques et cadres de professions libérales, dirigeants et caciques des grosses organisations ou faîtières de la société civile, quelques grands chefs religieux ou traditionnels ou dirigeants d’organisations professionnels, de syndicats, etc.

Disposant pour leur compte des commandes de l’Etat et de son appareil de répression (y compris les instances judiciaires) par le truchement de leurs alliés et représentants politiques ou leurs coteries, elles ont usé de procédés et mécanismes nombreux et variés pour mettre en place un vaste système d’accumulation familiale, clanique et mafieuse du capital.

Par leur propension à instrumentaliser l’Etat et à privatiser, de façon à peine déguisée, son appareil de répression et ses revenus, les classes dominantes manifestent aujourd’hui une tendance très nette et très lourde à exercer un véritable monopole sur les richesses créées par la société et même leurs sources et moyens de création.

A cette fin, elles sont en train de procéder à un verrouillage systématique et fortement progressif de l’accès aux commandes de l’Etat et des structures parapubliques (Offices, Régies, Agences, Autorités, Collectivités territoriales, etc.) en influençant directement ou indirectement l’organisation des concours de recrutement à la Fonction Publique, les sélections des dossiers de demande d’emplois dans les secteurs parapublic et privé voire dans les agences et organismes de coopération bilatérale et multilatérale, les nominations aux postes de responsabilités à tous les niveaux, en pratique réservés aujourd’hui aux réseaux familiaux, clans et coteries appartenant à l’oligarchie liée au pouvoir politique en place.

L’action politique, parce qu’elle ouvre une voie royale aux postes-clés et aux hauts statuts ou fonctions permettant de se hisser au niveau des instances de décisions de gestion des affaires du pays, est ainsi devenue une profession très lucrative et tout particulièrement engagée dans un processus de verrouillage complet.

La preuve la plus évidente réside dans les conditions et procédures d’accession aux postes électifs les plus élevés (notamment la fonction de Président de la République et le poste de Député à l’AN) sont soumises à un régime de type censitaire visant à exclure les citoyens dont les moyens financiers sont faibles et très faibles, c’est-à-dire les classes pauvres et les classes moyennes :

1) Frais d’investiture à une candidature pour les législatives :

Le candidat aux législatives est obligé de mettre de l’argent sur la table pour se faire investir comme candidat par son Parti. Le montant minimum exigé s’élève à 20 millions de FCFA.

Tous les ” grands partis ” en font un critère fondamental. Seuls quelques rares formations politiques, à l’image de CNAS-Faso Hèrè et SADI refusent cette pratique.

2) Montants des cautions pour l’élection présidentielle et les législatives :

Pour être candidat à la présidence de la République, il faut verser une caution de 25 millions de FCFA et recueillir 5 signatures d’élus communaux de chaque Région Administrative du Mali et du District de Bamako.

Le candidat à la Députation à l’AN doit s’acquitter de l’obligation de verser 50.000 CFA à titre de contribution aux frais électoraux

3) Budgets de campagnes (législatives et présidentielle) :

Pour pouvoir faire face aux dépenses de sa campagne¨, le candidat à la candidature au poste de Député à l’AN est tenu de présenter au bas mot 20 millions FCFA à sa formation politique pour être désigné.

Les listes communes (ou listes d’alliance) sont constituées sur la base d’une quotepart allant de 20 à 40 millions chaque candidat selon la taille et les chances de victoire.

Lors des dernières législatives (2020), des listes de candidats ont déboursé jusqu’à 80 voire 100 millions de FCFA pour financer leur campagne.

Une campagne « efficace » pour être élu Président de la République nécessite aujourd’hui au moins 4 milliards de FCFA.

Cette folle montée des enchères a fait renoncer à la course des candidats de très grande qualité, jouissant de la confiance de la quasi-totalité des citoyens à cause de leur intégrité reconnue par tous et pour avoir fait preuve d’efficacité dans la gestion des affaires publiques et à la direction de l’Etat. C’est le cas de Soumana Sako, Ancien Premier Ministre de la Transition Démocratique (1991-1992), Président du Parti CNAS-Faso Hèrè. Il s’est retiré de la compétition pour l’élection à la Présidence de la République après avoir dénoncé cette monstrueuse injustice et ce déni de démocratie tout en exigeant que la Justice vérifie l’origine des fortunes des candidats afin de sanctionner tous ceux qui volé l’argent public.

Avec ce système censitaire insidieux qui a été installé, la porte l’espace politique pour briquer des charges publiques électives est grande ouverte aux opérateurs économiques véreux, aux délinquants financiers et aux riches hommes d’affaires.

Devenus déjà richissimes par le système des « arrangements entre amis » (services réciproques avantages-rétro-commissions sur les attributions de titres fonciers, les adjurations illicites de marchés publics, les exonérations fiscales injustifiées, les ventes et le louage d’immeubles du domaine public, les prête-noms pour exploiter des entreprises en contournant la réglementation professionnelle et le fisc, etc.), ils trouvent là un terrain de prédilection qui leur offre l’assurance-garantie idéale : la capacité de prise directe de décisions en matière de politiques publiques et la protection juridique attachée à leurs fonctions (l’immunité parlementaire, immunité présidentielle, privilège de juridiction), l’autre nom de l’impunité de fait au Mali !

C’est la raison pour laquelle les grosses fortunes n’hésitent pas à réaliser aux profit des populations pauvres dans les villes et en milieu rural de nombreuses infrastructures sanitaires, éducatives, hydrauliques (forages de puits à grands diamètres, installation de pompes hydrauliques et de châteaux d’eau, micro-barrages) à plusieurs dizaines de millions de FCFA, etc., comblant ainsi le vide laissé par l’Etat central dégagé des missions régaliennes par les politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale).

Ils ne courent aucun risque à débourser jusqu’à 200 millions de FCFA dans leurs campagnes : le retour sur investissement est très profitable. En effet, leurs partis, de création très récente (un à trois ans) remportent facilement les suffrages des électeurs, qu’ils concourent seuls ou en alliances avec d’autres partis et se placent aisément dans le peloton de tête des forces politiques au parlement (aux troisième, quatrième, cinquième ou sixième rang selon le scrutin).

Dans un tel contexte de foire, les gens du Peuple estiment qu’il est légitime qu’ils fassent eux aussi leurs marchés, c’est-à-dire échanger leurs votes contre des espèces sonnantes et trébuchantes…qui ne sont autre chose que l’argent public volé et/ou le produit de leur spoliation.

Par réalisme ou par « compréhension », certains candidats aux ressources financières dérisoires les appellent à prendre de l’argent avec les corrupteurs mais de voter selon leur conscience et leur intime conviction quand ils seront seuls dans l’isoloir !

La voracité des classes dominantes maliennes et leur vampirisme congénital sont tels qu’elles sont les alliées naturelles des investisseurs étrangers, publics et privés qui ont fait main basse sur l’économie nationale malienne.

La majorité politique qui les représente est également vampire, mais, en plus, potiche, fantoche, outrageusement antinationale, lâche et sans vergogne. Aujourd’hui, dans notre pays, c’est la triple figure d’un ignominieux abaissement de l’Etat, de l’avilissement moral et de l’indignité nationale.

L’opposition politique, doit, en principe, représenter, défendre et promouvoir les intérêts des classes populaires c’est-à-dire les groupes sociaux comprenant les victimes directs et indirects de l’exploitation des classes dominantes et qui sont marginalisés dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement national, laissés pour compte dans la répartition du revenu national, opprimés et réprimés par les moyens de coercition étatiques du pouvoir politique en place dévoué aux intérêts des classes dominantes.

Malheureusement, depuis 1992 au Mali, elle a emprunté la même trajectoire politique, économique et sociale que la majorité politique, dans un compagnonnage solidaire, et la poursuit, de plus belle.

Nantie de capitaux importants et de moyens de création de richesses et de fourniture de services (entreprises, affaires) qu’elle a accaparés dans les secteurs public et parapublic, possédant une grande capacité d’influencer et instrumentaliser l’Etat, alliée et soutenue par les clans et les coteries d’opérateurs économiques et d’affairistes de tous genres (y compris les nouveaux richissimes chefs spirituels et traditionnels), elle fait recours aux mêmes procédés, techniques et mécanismes d’accumulation du capital.

Sa base de classes est une partie que celles dont la majorité politique représente, défend et promeut les intérêts. On y retrouve les mêmes catégories socioprofessionnelles et les mêmes statuts sociaux qui vampirisent les travailleurs et l’économie nationale, en alliance avec les investisseurs étrangers.

Il lui manque la détention du pouvoir politique suprême dans l’État. Mais, elle n’envisage nullement de provoquer et gérer un changement radical du système économique et du régime politique actuel mais, seulement, « l’alternance » (le remplacement du représentant de la majorité politique actuelle par le sien, ou au moins, un jour, la « cohabitation », en d’autres termes, le partage du pouvoir et du gâteau. Elle a obtenu un statut légal conforme à ce désir. Actuellement, le parti de cette « opposition » le plus important est confortablement installé dans le système avec un budget alloué par l’Etat à hauteur d’un demi-milliard de FCFA.

Sans pratique politique consiste dans des positionnements opportunistes pour « accompagner » le fonctionnement du « système démocratique » et se poser en meilleure pièce de rechange le moment venu aux yeux de gouvernements étrangers impérialistes et néocolonialistes, celui de la France en particulier, qui ont mis notre pays sous tutelle politique, prétendent décider du devenir de notre pays et œuvrent à sa partition.

La nullité du mandat impératif lui sert de cache-sexe pour pratiquer impunément le « nomadisme politique » en échange d’avantages politique (repositionnement), financier ou de statut au sein du parlement ou pour un parent, ami ou proche à l’extérieur.

Malgré ses déclarations et discours démagogiques, elle n’est pas réellement engagée pour le changement démocratique qu’elle ne souhaite pas au fond d’elle-même. Elle n’est pas davantage animée par un sentiment patriotique ou la volonté de défendre réellement la souveraineté de notre Etat sur le territoire national et celle de notre peuple sur les décisions de gestion du Mali.

En conclusion de ces constatations générales et historiques, il n’est pas exagéré de dire que ce qu’on appelle « Classe politique » au Mali correspond, dans l’ensemble, à une caste politico-économico-affairiste-mafieuse et sangsue, vivant sur le corps des masses laborieuses et de la société toute entière.

S’il faut mettre un bémol, ce sera pour signaler l’existence de certains partis et mouvements politiques présents à l’intérieur du parlement (SADI) ou hors du parlement (CNAS –Faso Hèrè, Faso Kanu) qui ont réellement la volonté de jouer le rôle d’une véritable opposition politique dans un système démocratique, de combattre effectivement la majorité politique actuelle, antipopulaire et fantoche, suppôt des puissances étrangères, afin d’abolir le système oligarchique et mafieux qui régit aujourd’hui le fonctionnement du Mali et le pousse de jour en jour vers l’abîme.

Cependant, l’incapacité de SADI d’appliquer en son sein les principes et règles de fonctionnement d’un parti démocratique, l’incohérence de sa stratégie et de sa tactique, son sectarisme, l’inconséquence de sa pratique politique (la confusion des étapes, le mauvais ciblage d’objectifs et d’adversaires selon les circonstances, les contradictions ou le hiatus fréquents entre les discours et les actes posés, les accointances voire la complicité avec la rébellion séparatiste touarègue, etc.) font que cette formation politique perd de plus en plus la confiance du peuple malien et est en net déclin.

A l’évidence, malgré la véhémence de ses paroles, SADI ne peut réussir dans les conditions actuelles un vaste rassemblement démocratique, populaire et patriotique autour des priorités nationales, a fortiori, changer le système en place.

CNAS Faso Hèrè est un parti républicain, démocrate et patriote, qui défend conséquemment et avec intransigeance la souveraineté nationale et la souveraineté populaire. Toujours aux avant-postes des combats pour le Mali et le Peuple malien ainsi que pour l’Afrique, il n’a fort malheureusement pas les moyens financiers pour couvrir le territoire national, et la chape de plomb du régime de type censitaire qui a été instauré par IBK, son parti et alliés voire l’opposition politique opportuniste et accompagnatrice de son mandat, lui ferme pour le moment l’accès aux compétitions électorales, comme signalé plus haut.

Quant à l’association politique Faso Kanu, elle est composée de jeunes cadres, étudiants et travailleurs ou en recherche d’emploi mais également d’autres éléments des classes populaires qui revendiquent et défendent l’héritage politique, idéologique et théorique de Modibo Keïta et de ses compagnons du parti US-RDA, artisans de l’indépendance nationale et pères fondateurs de la Nation malienne. C’est une véritable force montante, déjà populaire et porteuse d’espoir. Lors des dernières législatives, son leader, Ibrahima Kébé, inscrit sur une lise d’alliance tactique dans la circonscription électorale de Kati, a été élu sur le terrain pour sa seconde candidature avant d’être honteusement éliminé par la Cour Constitutionnelle, totalement inféodée au pouvoir politique régnant, qui n’a pas hésité à ignorer royalement les règles élémentaires des opérations arithmétiques.

Le peuple, quant à lui, est composé des groupes sociaux démunies de ressources financières ou celles-ci sont insignifiantes, privées de moyens de production et d’échanges ou, alors leurs propriétés sont très modiques et ont faible poids dans l’économie. N’ayant pas non plus de prise sur l’Etat et son appareil de répression, elles ne sont pas à même d’exploiter et d’opprimer d’autres groupes sociaux. Ses conditions de vie sont indécentes ou très fragiles. Les classes populaires sont en permanence dans la précarité et toujours exposées aux risques de faillite économique, l’insécurité alimentaire, sanitaire et physique. On y compte les paysans (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) pauvres et moins pauvres, les petits artisans, les salariés des catégories D, C voire B de la Fonction Public et des secteurs parapublic et privé, les agents subalternes des professions libérales, les chômeurs, les diplômés sans emploi, etc.

  1. Les Conséquences funestes de l’alignement et du suivisme moutonnier de l’opposition politique parlementaire sur les positions et choix de la majorité politique au pouvoir.

Cette situation ubuesque créée par l’acte opportuniste et irresponsable de l’opposition politique et le simulacre d’élection « démocratique » du Président de l’AN aura inévitablement des conséquences désastreuses :

– La disparition en pratique de l’opposition au cours de cette 6è législature, même si l’URD devait continuer de détenir la casquette du principal parti d’opposition avec son Président Soumaïla Cissé comme « Chef de file de l’opposition ».

– La compromission de toute possibilité de cohabitation politique entre majorité et opposition au Mali

– La fermeture de la porte à toute possibilité de changement radical de « gouvernance » de notre pays dans un sens démocratique et progressiste

– L’inféodation à l’Autorité politique et la vassalisation par le Président de la République des institutions constitutionnellement indépendantes

– La perspective d’une transmission familiale à peine déguisée du poste du Président de la République IBK au « Fiston National » et d’une patrimonialisation insidieuse du pouvoir au Mali

– La décrédibilisassions totale de la « classe politique » qui occupe la scène publique depuis le fameux et absurde « consensus » du Président ATT et même avant.

  1. Le principal danger imminent, la catastrophe que nous devons conjurer en priorité

L’incompréhension, le désarroi, l’indignation et la colère au constat de la compromission de « l’opposition » politique parlementaire, dont la nature de classe et la vénalité sont devenues évidentes, poussent les démocrates et patriotes à focaliser leur attention sur sa « trahison » et la stratégie rampante de mise en place d’un processus de succession monarchique mal déguisée à la Présidence de la République.

Mais le principal danger imminent est ailleurs : l’accélération du programme de partition du Mali et de démantèlement de son Etat unitaire, républicain, démocratique et laïc, bien décrit par le Collectif CORRAP dans son « Appel au Sursaut National et Patriotique » du 14 mai 2020.

Après avoir réussi, avec le concours de la Cour Constitutionnelle, à installer une nouvelle législature composée en majorité de députés élus ou nommés par la Cour Constitutionnelle selon un plan préétabli à dessein, en tout cas, dans leur écrasante majorité, « malléables, corvéables, vendables et achetables à souhait », bref une chambre d’enregistrement idéale, IBK et son Gouvernement potiche veulent à présent exécuter les clauses secrètes de la version de l’Accord d’Alger signé le 20 juin 2015 à Bamako, exigées par les rebelles séparatistes.

L’étape immédiate de ces clauses soigneusement cachées au Peuple malien pour tromper sa vigilance consistera en l’organisation, en violation de la Loi, d’élections législatives partielles dans les régions du nord de notre pays sous l’égide des groupes armés sur la base d’un découpage injustifié, inapproprié et volontairement très confus en circonscriptions administratives et circonscriptions électorales dans  le but de faire élire par les mêmes électeurs (qui voteront une seconde fois dans certains Cercles après avoir déjà exprimé leurs suffrages lors du scrutin législatif du 19 avril 2020) deux, ou, plutôt, faire nommer encore par la Cour Constitutionnelle des députés supplémentaires qui vont siéger dans la même Assemblée nationale et y augmenter la représentation des Mouvements rebelles séparatistes.

Ces nouveaux députés vont représenter à l’AN les représenter les séparatistes, les « terroristes », les narcotrafiquants, les milices armées en sus de ceux qui y sont déjà.

Pour toute « justification » IBK avance comme prétexte une résolution du DNI manipulé mais, en revanche, ignore purement et simplement son autre résolution demandant la révision de l’Accord d’Alger du 20 juin 2015 pour le mettre en conformité avec toutes les dispositions de la Constitution du 25 février 1992.

Ce scrutin électoral supplémentaire illégal est destiné à servir dans le processus de création de l’Etat indépendant de l’Azawad avec base territoriale, population, administration et institution de « gouvernance ».

La CMA est déjà solidement installée à Kidal (armée, administration territoriale et gestion des ressources, institutions et symboles étatiques propres) protégée et confortée par la France et ses alliés terrain (MINUSMA et Mauritanie).

Il est de notoriété publique que nos FAMA ont été clairement embarquées dans un processus de démantèlement, de blocage et de désarmement dans les cadre de leur « reconstruction » en FAR, armée régionaliste, constituée sur des critères régionalistes, ethniques et antirépublicaines.

Il s’agit donc d’aider les rebelles séparatistes et les impérialistes envahisseurs à liquider l’Etat unitaire et souverain du Mali.

Ce danger est autrement plus grave et aura des conséquences plus funestes que la manœuvre prévue pour assurer la succession du Fiston National, Karim Keïta, à son père IBK à Koulouba.

Les étapes suivantes seront : la révision/changement de la Constitution pour constitutionnaliser l’Accord d’Alger du 20 juin 2015 en l’état, faire des réformes institutionnelles pour instituer le Sénat, renouveler l’accord de défense France-Mali concocté par la France, enfin, acter la partition de l’Etat unitaire du Mali.

Le défi qui est donc lancé aux élus de l’opposition membres du FSD est de refuser d’être les « accompagnateurs » soumis et dociles, les mercenaires de l’exécution de ce programme proprement criminel de liquidation de l’Etat souverain du Mali et de la Nation malienne.

Alors, quelles actions démocratiques et patriotiques, politiques et citoyennes faut-il entreprendre immédiatement pour conjurer la catastrophe imminente ?

L’idée est évoquée par le Ministre Konimba Sidibé mais il ne donne aucune indication à ce sujet. Or, de toute évidence, quelques actions politiques démocratiques et citoyennes s’imposent pour contribuer à bloquer le processus programmé par IBK, son Gouvernement, sa majorité parlementaire, les rebelles séparatistes et leurs maîtres impérialistes.

  1. Nos principales tâches immédiates :

1) Penser par nous-mêmes et en fonction de nos priorités et urgences , non pas conformément à celles définies et dictées par les « parrains internationaux » avec leurs instruments de tous genres (dont le Centre Carter, observateur prétendument « indépendant !)

2) Monter tous sur les remparts pour défendre notre Constitution Républicaine, Démocratique et Laïque du 25 février 1992.

Il incombe à toutes les forces démocratiques et patriotiques, au sein et en dehors de l’AN, de « marquer à la culotte » chacun des élus nationaux afin d’empêcher son tripatouillage au profit de l’Accord d’Alger

3) Imposer la révision de l’Accord d’Alger pour l’adapter à notre Loi fondamentale conformément à la décision du Dialogue National Inclusif

4) Constituer un Front d’actions démocratiques et patriotiques et créer des Organes citoyens (Comités citoyens de surveillance et d’interpellation, jurys citoyens) pour, entre autres :

  1. a) Exiger une Mission d’enquête parlementaire de l’AN à Kidal sur sa gestion administrative, la situation réelle des FAMA, etc. en faire le suivi
  2. b) Imposer le suivi et le contrôle citoyens, démocratique et populaires formels sur l’utilisation effectives des ressources financières mobilisées par l’Etat et les participations additionnelles des citoyens pour soutenir nos FAMA

5) Construire et porter une campagne internationale pour mobiliser une Commission d’enquête de l’ONU sur la duplicité de la France au Mali et au Sahel

Bambo Dabo de Kharifaya

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