Contribution pour la résolution du problème Nord Mali

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Depuis que le Mali a opté pour la décentralisation, cela a donné une idée à chaque région que le développement sur certains secteurs l’incombe.

Mr Lassana TRAORE

Cependant, la région de Kidal continue à tout exiger de l’Etat Malien, des traitements de faveur exorbitante. Or pour exiger de son pays une telle politique de développement, le minimum serait de faire un effort dans ce sens.

Certaines régions sont  sur la voie de la décentralisation depuis l’indépendance à travers leur diaspora (Kayes) et leur savoir faire dans l’agriculture (Sikasso, Ségou, Koulikoro…).

Mais ces rebelles touaregs ont toujours été assistés pour ne pas dire un fardeau pour le Mali dans la mesure où ils attendent tout de l’Etat. Nous, nous disons ça suffit.

Ça suffit, car il est temps qu’ils se mettent au travail comme tous les maliens et l’Etat sera là en tant  que accompagnateur et intervient dans les secteurs où les régions et les communes n’ont pas de compétences adéquates.

Nous savons aujourd’hui, qu’il existe des régions qui font des efforts énormes dans leur développement à tous les niveaux et pourtant celles-ci n’ont jamais pris des armes pour exiger de l’Etat une politique de développement à leur faveur. Car pour eux la décentralisation suppose que  chaque malien doive un effort pour son développement économique et social afin d’assurer un bien-être collectif.

La Région de Kayes, s’est battue dans ce sens et dans cette idéologie. En aucun moment elle n’a pris des armes pour se faire entendre ainsi que d’autres régions. D’ailleurs si quelqu’un devrait prendre des armes ce sont ces régions car leur poids dans le développement du Mali n’est plus un secret pour personne.

Selon une étude de la banque Africaine de Développement en 2005 sur les transferts de fonds des migrants, à la demande du Comité Interministériel de la coopération internationale et du développement de la France, le montant annuel des transferts de fonds des Maliens de l’extérieur en direction de leur pays s’élèverait à près de 300 milliards de francs CFA (soit 458 millions d’euros). Ce qui représente 79 % de l’aide publique au développement et 12 % du PIB.

Les migrants maliens résidents en France fourniraient à eux seuls 120 milliards de FCFA (soit 183 millions d’euros).  A ces transferts par les circuits officiels il faut ajouter les importantes sommes qui sont rapatriées dans les valises des voyageurs.

Mal gré ces efforts, elles sont restées dans un Mali uni et déterminé pour son développement car pour elles c’est le patriotisme et non les armes.

Nous, nous disons ça suffit,  quand d’autres se rebellent pour exiger de nos autorités une politique d’assistanat absolue et permanente.

Face à des problèmes de grandes envergures, il faut de solutions des solutions des grandes envergures.

L’Etat ne doit plus encourager ce favoritisme et ce banditisme dont nous connaissions depuis fort longtemps.

Si le souhait de ces rebelles touaregs est de devenir un pays à part entière là ils ont tiré à terre car cela n’est pas acceptable et ne sera jamais accepté, aucune portion du Mali ne sera abandonnée à qui que ce soit.

Le Mali de Mamadou KONATE, de Modibo KEITA, de Filly Dabo SISSOKO, pour ne citer que ceux-ci car la liste elle est loin d’être finie ne s’est jamais délaissé  dans une telle philosophie d’idées ethnocentriques, ils avaient toujours prôné pour un Mali uni et indivisible. D’ailleurs notre devise incarne cette idée d’union Nationale « UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI ».

Nous, nous disons, ça suffit…, car nous resterons vigilants cette fois ci et chaque point des accords sera lu à la loupe pour éviter que le gouvernement du Mali signe des accords en faveur de ces rebelles comme cela a toujours été dans les précédents accords.

Nous, nous disons, ça suffit…, car on  refuse toute intégration immédiate ou progressive des rebelles  dans notre Armée nationale ou dans d’autres secteurs publics.

Ça suffit…, car nous n’accepterons plus de partager le même toit avec des individus qui n’ont jamais respecté leur serment envers la patrie.  Cette solution nous permettra d’éviter le spectre d’une guerre, des conflits permanents engendrant chaque fois son lot de mort.

Nous savons à quel degré les cœurs de parents de victimes, de tous les maliens saignent en ce moment si douloureux. Et permettez-nous de présenter nos condoléances les plus attristées aux familles de nos soldats tombés au front. Que leurs âmes reposent en paix et honneur à leur patriotisme.

Nous disons oui à des négociations mais pas des négociations qui nous tordront le bras un jour comme cela a toujours été depuis 1992 et surtout les circonstances que nous vivions actuellement.

Oui aux pourparlers mais dans le respect de nos valeurs Républicaines et aucune portion de la terre Mali ne sera cédée à ces rebelles, à ces assassins. Et nous espérons sur une occupation rapide de notre Armée Nationale dans cette localité pour un contrôle digne de ce nom et pour une paix durable.

Oui aux dialogues mais aucune reprise de politique de développement partisane et sectaire ne sera accordée dans ces négociations.

Que l’Etat malien plus que jamais reste ferme sur l’unité, l’intégrité territoriale, la souveraineté du mali indépendant de Modibo KEITA et de tous ces hommes cités ci-dessus durant tout au long de ces dialogues.

En conclusion, nous invitons tous les maliens et toutes les maliennes à rester soudés, vigilants durant tout au long de ce processus de négociations et que nous exigions de l’Etat la lecture du contenu de tout accord qui sera signé.

Et en fin pour boucler le boucle, nous comprenons la réaction de certains habitants quand ils se sont attaqués aux touaregs de Bamako et dans certaines grandes villes du pays. Un dicton SONINKE ne dit-il pas que si quelque chose de rouge tue ta grand-mère quand tu verras le soleil s’est levé, tu diras que ça commence encore. Ceci, pour dire que c’est dans cette crainte que les Touaregs de Bamako et dans certaines grandes villes ont été pris comme cibles par leurs propres frères.

Mais le Mali a toujours été un pays de tolérance et de pardon. Et nous espérons que tous ces orphelins et tous ces foyers endeuillés aujourd’hui finiront par pardonner  et nous continuerons à cohabiter avec tous nos frères touaregs qui n’ont rien avoir avec ces rebelles.

Amen !

Une contribution de Mr Lassana TRAORE
Expert en Gestion des Organismes de Protection et d’Assurances Sociales INST.ECO.MNGT.NANTES-IAE
Expert en Analyse économique et développement international-Economie de la Chine au CERDI (Centre d’Etudes et de Recherches sur le Développement International)-Clermont Ferrand 1
Contact : [email protected]

 

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5 COMMENTAIRES

  1. DES IDEES A PARTAGER: A PARTIR DE MAINTENANT, TOUS CEUX QUI S’ENGAGENT DANS L’ARMEE DOIVENT SUIVRE UNE FORMATION MILITAIRE D’UN AN (D’ENDURANCE ) DANS LE DESERT. lE CAMP DE LA COMPAGNIE PARA DOIT DEMENAGER A KIDAL. L’ARMEE DE L’AIR DOIT AVOIR SA BASE PRINCIPALE A TESSALIT ET TAOUDENIT. LE GENIE MILITIARE A GAO LES GARDES ET LES GENDARMES DOIVENT DORENAVANT ETRE FORMES A LERE. TOMBOUCTOU DOIT RESTER LE CENTRE CULTUREL DU MALI.
    lE CENTRE AHMED BABA DOIT ETRE TRANSFORME EN INSTITUT DE LANGUE ET DES CULTURES MALIENNES.
    L’IPER DOIT ETRE DELOCALISER A SIKASSO. ETC…

  2. mr traore vous avez bien,ces bandits armees doivent etre combatties jusqua leur derniere tranche et enfin le gouvernement du mali devra penser l installation d une base militaire a kidal.

  3. Bonjour Monsieur Traoré !
    Ta contribution est saine sans bavure mais le problème fondamental au Mali c’est que nous avons coutumes de s’attaquer aux symptômes sans diagnostiquer les causes du mal c’est pourquoi cette question de rébellion est récurrente. Nous déchirer par trop de clivage cultivé par les pouvoirs publics pour mieux régner. Il faut l’instauration d’une vraie démocratie au Mali nos dirigeants sont tentés de se faire plaire uniquement à l’extérieur pour glaner des financements sans se soucier réellement du devenir des populations ce qui fait qu’ils sont souvent contester à l’intérieur pendant qu’ils sont cités en exemple ailleurs.
    Les dirigeants doivent savoir que le seul soutient indéfectible est celui de peuple car tôt ou tard ils finiront par être rattraper par l’histoire. L’exemple est là aujourd’hui ATT, pendant près de 10 ans à travailler uniquement pour ce faire seulement une image personnelle pour afin rester un exemple dans l’histoire voila les conséquences. En faite toute les analyses sont pertinentes à cause de l’immensité des problèmes j’ai l’impression à travers cette insécurité que depuis 20 ans le Mali n’a pas bougé d’un pas tellement tout est à refaire. Il y’a une perte de confiance totale, une perte de repère etc. etc.
    Je le dit et redit on ne peut être un bon dirigeant sans avoir une vision pour son pays. De la présidence aux ministères il y’a plein de conseillers où est le résultat tout le système démocratique a échoué au Mali de l’opposition à la majorité en passant par les institutions, il faut une nouvelle forme de gouvernance pour ce pays.

  4. Monsieur Traore, la decentralisation au Mali est loin d etre une realite. Le cas de Kayes par exemple reflete plus le sens de l initiative des kayesiens en dehors de tout cadre politico-juridique que les fruits d une decentralisation quelconque. Comment peut on meme esquiver un mouvement vers la decentralisation quand les gouverneurs de region sont encore nommes par le president?? Une decentralisation reelle suppose une participation et un mot a dire dans tout les sujets qui touchent directement les affaires de la region, ce qui est tres loin de la realite au Mali. D apres mes dernieres infos sur le sujet, les bailleurs de fonds devaient tordre la main au gouvernement pour faire avancer ce dossier. Sinon une decentralisation veritable nous aurait effectivement epargne ce desordre et cela consiste a des pouvoirs reels dans la gestion de la region parmi les elus locaux, en bref un etat federal sinon confederal. Si il y a merite dans cette derniere crise en date c est qu elle remet a l avant le besoin fondamental de revoir le Mali et d installer un veritable regime federal. Dans ce contexte, les futurs rebelles ou casseurs pourraient s addresser a leur gouverneur de region.

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